(BFM Bourse) - La banque a relevé son opinion sur le groupe d'optique ce mardi 11 février passant de "conserver" à "acheter" sur l'action. La banque apprécie la situation de leader d'Essilorluxottica et de consolidateur d'un marché très fragmenté, tout comme sa capacité d'innovation.

À la veille de la publication des résultats annuels d'Essilorluxottica, Jefferies envoie un important signal de confiance sur l'action.

À l'occasion d'un transfert de la couverture du titre à un nouvel analyste, la banque a relevé son conseil sur le titre, passant de "conserver" à "acheter" ce mardi 11 février, tout en rehaussant son objectif de cours à 310 euros contre 195 euros précédemment. Ce qui accorde un potentiel de 14% à la valeur, au cours de clôture de lundi.

Ce relèvement de recommandation permet à l'action Essilorluxottica de gagner 1,8% vers 16h, la deuxième plus forte hausse du CAC 40.

Jefferies apprécie le positionnement du groupe franco-italien, leader d'un marché de plus de 125 milliards d'euros très fragmenté. Essilorluxottica possède une part de marché de plus de 20%, plus de trois fois plus que son plus proche rival.

La robustesse de sa génération de cash donnera par ailleurs des latitudes à la société pour procéder à des acquisitions ciblées et renforcer ainsi sa position de marché.

>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading

"NKTOB"

Jefferies s'avère en conséquence optimiste sur son potentiel de croissance, tablant sur une progression "structurelle" de ses revenus comprise entre 6% et 8% par an hors effets de changes, quand le consensus se situe autour de 6% et que la société évoque une croissance "à un chiffre bas ou en milieu de fourchette" (entre 2% et 6%).

Jefferies note qu'Essilorluxottica a su s'avérée "pionnière" sur les "NKTOB", c'est-à-dire les "nouveaux constructeurs de tendance clef dans l'optique".

La banque évoque la gamme clef "Stellest", des verres destinés à corriger et freiner la progression de la myopie chez l'enfant, et bien sûr sur les Ray-Ban connectées, commercialisées dans le cadre d'un partenariat avec le groupe américain Meta.

Jefferies mentionne également la gamme Nuance Audio, des lunettes qui corrigent la vision tout en incorporant des aides auditives. Essilorluxottica a récemment obtenu l'aval de l'autorité sanitaire aux États-Unis pour ce produit et la société le commercialisera au premier trimestre dans ce pays. Le lancement en France, en Allemagne au Royaume-Uni est lui prévu au premier semestre 2025.

"Nuance et Ray-Ban Meta incarnent l'objectif d'Essilorluxottica qui consiste à faire entrer l'industrie de la lunetterie dans une nouvelle ère de dispositifs interconnectés et alimentés par l'IA", souligne Jefferies.

Une valorisation qui mérite de s'élever

Plusieurs analystes ont émis des doutes par le passé sur l'objectif d'une marge d'exploitation ajustée de 19% à 20% en 2026, la cible affichée par l'entreprise en 2022. Le consensus se situe d'ailleurs à 18,4% à cet horizon. Jefferies convient que cet objectif semble hors de portée. Mais la banque estime qu'au vu des attentes, "décaler la cible de marge ne fera pas froncer les sourcils du marché".

L'établissement invite par ailleurs à surveiller les États-Unis, où le groupe réalise environ 40% des ses ventes et ou une amélioration de la confiance des consommateurs bénéficierait logiquement à l'activité de la société.

Au niveau de la valorisation, Jefferies souligne que bien que l'action a bien progressé (+47% sur un an) le titre affiche encore une décote de 10% par rapport aux groupes de luxe. Or sur 10 ans, cette décote moyenne se situe historiquement à 0%. Autrement dit "une valorisation supérieure" pour l'action est "justifiée", explique la banque.

Avant Jefferies, Royal Bank of Canada était passée, fin janvier, à "surperformance" sur le titre, équivalent d'acheter dans sa terminologie. "La valorisation est élevée, mais les perspectives de croissance à long terme sont attrayantes, grâce à de multiples initiatives en matière de produits (Meta, Stellest, Nuance) qui s'ajoutent à l'activité principale dans le domaine de l'optique", écrivait alors la banque canadienne.