(BFM Bourse) - Le conseil scientifique d'Euronext a fait cette annonce, ce jeudi 11 novembre.

Eiffage arrivera bientôt sur le CAC 40. Le groupe de BTP et de concessions remplacera le 22 décembre Edenred, a annoncé Euronext dans un communiqué, ce jeudi 11 décembre.

"Cela témoigne de la reconnaissance par le marché de la solidité du groupe Eiffage et de la pertinence de sa stratégie de croissance qui s’appuient sur la diversité et la complémentarité de ses métiers, ainsi que sur un fort ancrage européen", a réagi l'entreprise dans un communiqué.

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Edenred a souffert

Pour rappel, la composition du CAC 40 est décidée par le conseil scientifique de l'opérateur boursier. Ce conseil se base sur deux classements des valeurs parisiennes: le poids en termes de capitalisation boursière flottante et les volumes d'échanges. Si ces classements servent de support au conseil scientifique, ils ne constituent pas pour autant des critères exclusifs.

"Il est plus ou moins admis que le conseil scientifique d'Euronext, au-delà des critères techniques, peut prendre en compte d'autres enjeux, comme la diversité sectorielle du CAC 40", expliquait fin 2023 à BFM Bourse, Pascal Quiry professeur de finance à HEC et co-auteur de la lettre Vernimmen.

Eiffage rejoindra deux autres groupes de construction sur le CAC 40, à savoir Vinci et Bouygues (on serait même tenté d'ajouter Saint-Gobain, producteur de matériaux de constructions).

Depuis le début de l'année, Edenred et Eiffage ont connu des dynamiques opposées en Bourse. Le spécialiste des titres de services prépayés (titres restaurant, cartes carburant) a été plombé par des annonces des évolutions défavorables de la régulation, comme en Italie, ou des craintes sur le sujet (en France).

Dernièrement, Edenred a souffert de la signature d'un décret au Brésil, le plus important marché du secteur, prévoyant diverses mesures négatives pour son activité (plafond sur les commissions, dispositions pour renforcer la concurrence...).

L'action du groupe a perdu 42% cette année et sa capitalisation boursière est tombée à 4,4 milliards d'euros, un niveau bien trop juste pour un membre du CAC 40.

Le plan de relance allemand comme vent porteur

En face, Eiffage a grimpé de 43,3% pour atteindre une capitalisation boursière de près de 12 milliards d'euros.

La société a été portée par un certain nombre d'éléments en Bourse cette année. Comme l'ensemble de son secteur, la société a offert une certaine protection aux investisseurs face aux droits de douane annoncées par Donald Trump.

Avec l'incertitude provoquée par ces surtaxes douanières, les investisseurs ont recherché des entreprises ayant des activités locales et/ou travaillant sur des contrats de long terme, avec de la visibilité, pour s'abriter de la tempête. Ce qui correspond au profil du groupe.

À fin septembre, Eiffage affichait un carnet de commandes dans sa division "travaux" de 30,8 milliards d'euros, soit pas très loin du double des revenus de cette même division (19,5 milliards en 2024).

"Le secteur a clairement bénéficié des dépenses allemandes en infrastructures annoncées juste après les élections générales", notait par ailleurs le bureau d'études indépendant Alphavalue dans une note publiée en mai.

La semaine dernière, JPMorgan a confirmé son conseil à "surpondérer", équivalent d'acheter, sur le titre, le seul du secteur en France sur lequel elle a une opinion positive.

L'établissement perçoit du potentiel sur le titre en raison de son exposition au plan de relance dans les infrastructures en Allemagne, qui montera en puissance l'année prochaine, ainsi que de sa participation "stratégique" dans Getlink. En octobre, Eiffage est monté au capital de l'opérateur du tunnel sous la Manche pour porter sa participation à 27,66%.

En dehors de l'inclusion d'Eiffage dans le CAC 40, Euronext a également annoncé que Lisi, société spécialisée dans l'assemblage et les composants aéronautiques, ainsi que la biotech Nanobiotix, intègrerait le SBF 120 le 22 décembre. Ces deux groupes remplaceront l'entreprise de services numériques Planisware et le fabricant de matériaux Mersen.