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A l'aube d'une séance qui sera marquée par une batterie de publications trimestriels de grands groupes, et par des repères macroéconomiques tranchants pour les Etats-Unis jeudi et vendredi, le CAC 40 aura connu une séance de transition lundi, grappillant quelque 0,22% pour une clôture 40 points au-dessus du seuil hautement psychologique des 8 000 points.
Le marché continue de voguer selon les humeurs des taux souverains de part et d'autre de l'Atlantique, et en fonction des flux et reflux des tensions diplomatiques au Moyen Orient.
Les investisseurs prendront connaissance d'une avalanche de publications avec une vingtaine de groupes du CAC 40 (Hermès, Totalenergies, Airbus, Renault pour ne citer qu'eux) qui dévoileront cette semaine des revenus ou des comptes complets pour le premier trimestre. Aux Etats-Unis, Microsoft, Alphabet, Meta, Tesla ou encore General Motors livreront quant à eux leurs résultats du premier trimestre.
Côté statistiques peu de choses à se mettre sous la dent lundi, et de manière générale sur la première partie de la semaine. Mais à partir de jeudi, tout s'accélérera avec la publication des toutes premières estimations du PIB au premier trimestre aux Etats-Unis. Puis le lendemain seront publiés les prix PCE (personal consumption expenditures), le baromètre de prédilection de la Fed dans son appréciation de la hausse des prix.
Ces données seront cruciales pour des opérateurs en quête d'indices sur la trajectoire des taux de la Réserve fédérale américaine. Les statistiques publiées ces dernières semaines outre-Atlantique témoignent de la robustesse de la première économie mondiale, et ont quelque peu annihilé les espoirs d'une première baisse des taux de la Fed dès le mois de juin.
"Qu’il semble loin ce « pivot » du président de la Réserve Fédérale en décembre, lorsque la question des baisses de taux avait été évoquée pour la première fois après un cycle express de durcissement monétaire", constate Alexandre Baradez (IG France).
L'option d'une première baisse des taux fédéraux en juillet reste certes sur la table, mais quid de la suite ? Un long plateau d'altitude avant une baisse très lente ?
"Face à la résilience de l’inflation sous-jacente ces derniers mois et face à des données sur l’emploi toujours robustes, Jerome Powell a fini par emboiter le pas des nombreux « speakers » de la Fed qui s’étaient montrés beaucoup plus prudents sur le timing de la première baisse de taux", poursuit M Baradez.
"Les marchés actions américains qui avaient bu les paroles de Jerome Powell en décembre et qui avaient ignoré le sensible rebond des taux ces derniers mois ont été obligés d’ajuster le tir et de corriger les excès."
Du côté des valeurs, Alstom a gagné 2,25% après avoir pris plus de 5% dans les premiers échanges. Le groupe a annoncé une cession d'actifs pour plus de 600 millions d'euros avec son activité de signalisation conventionnelle en Amérique du Nord. Un gage donné au marché sur son désendettement, même si cette opération avait pu être anticipée par le marché (ce qui explique la faible réaction du titre). Edenred a repris 2,7% bénéficiant d'achats à bon compte après avoir dévissé de près de 7% vendredi, le titre réagissant à l'évolution judiciaire de l'enquête dont le groupe fait l'objet en Italie.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la première séance de la semaine dans le vert à l'image du Dow Jones (+0,67%) et surtout du Nasdaq Composite (+1,11%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 0,87% à 5 010 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0640$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 82,10$.
A l'agenda ce mardi les premières estimations des indicateurs d'activité PMI dans les services et l'industrie. Les données synthétiques pour l"ensemble de la Zone Euro seront publiées à 10h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'heure est dans l'immédiat à la respiration des cours. L'indice CAC a tracé, au contact de la bande de Bollinger supérieure, deux bougies où les points bas, le niveau d'ouverture et celui de clôture se confondent. Et ce avant d'entamer une lente décrue vers la partie basse d'un canal ascendant (en noir) sur le graphique journalier. La séance de mardi 02 avril, par les volumes, la longueur du corps rouge de la bougie correspondante, a renforcé les 8 220 points comme niveau difficile à franchir.
Puis un événement technique majeur est survenu à savoir la rupture sur gap, du seuil hautement symbolique des 8 000 points. Ce dernier n'apparait toutefois pas comme une cicatrice sur l'indice dans le sens où il a été comblé dès la séance suivante.
Nous sommes au cœur d'une profonde respiration, légitime, sur l'indice phare tricolore.
Deux cibles baissières se présentent: le gap haussier du 22 février dont la borne basse vaut 7 821 points, puis le support intermédiaire à 7 700 points. D'ici là, la formation ponctuelle d'accélération baissière vive des cours n'est pas exclue, avant remobilisation du camp acheteur.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8120.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7700.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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