(BFM Bourse) - Troisième séance de rang dans le rouge à la clôture, mercredi, pour le CAC 40, qui a perdu 0,73% à 6 770 points, dans une ambiance rafraichie par une série de publications macroéconomiques peu avenantes depuis le début de la semaine (industrie et consommation intérieure chinoise, ventes au détail aux États-Unis), sur fond de craintes d'une pandémie de Covid-19 sans réelle fin, et à l'affût du moindre indice sur le calendrier d'inflexion monétaire de la Fed.
Fed qui publiait justement ses Minutes hier soir, à savoir son traditionnel compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire. L'occasion d'affiner (ou de tenter d'affiner) le calendrier de normalisation monétaire américain. Les partisans d'un retour à une politique monétaire plus orthodoxe, avec une réduction du programme d'achats d'actifs avant même la fin de l'année, se sont affirmés un peu plus ouvertement. Pour rappel lundi déjà, Le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, a pour sa part conditionné le début d'un réduction du programme d'achat mensuel d'actifs à un deuxième mois consécutif de très bonne facture sur le front de l'emploi. Pour rappel, le dernier rapport NFP (juillet) est ressorti à des niveaux enthousiasmants, largement au-delà des attentes.
Le repli de l'indice phare français est à relativiser toutefois: il est à analyser à l'aune du poids dans l'indice des quatre groupes affichant le "pire" score journalier, tous appartenant au secteur du luxe: L'Oréal (-1,72% à 393,20 euros), Kering (-3,55% à 718 euros), Hermes (-3,76% à 1 280 euros), et LVMH (-5,16% à 654,90 euros). Ces 4 groupes jouissent d'une pondération combinée dans l'indice de près de 25% au sein de l'indice phare, après la dernière révision d'Euronext fin juin dernier.
Hors indice phare, le spécialiste des systèmes de conduite à destination des véhicules autonomes Navya a flambé de 26,26% à 2,298 euros après l'annonce, par son partenaire sud-coréen APAM, de la conversion de 4 "ornanes" (obligations remboursables en numéraire et en actions nouvelles et existantes) en près d'1,5 millions d'actions nouvelles revendues dans la foulée à d'autres sociétés à un prix supérieur à 3 euros - ce qui correspond à une prime de plus de 60% payée par l'acquéreur par rapport au cours actuel.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont perdu du terrain mercredi, le Dow Jones reculant de 1,08% à 34 960 points et le Nasdaq Composite se contractant de 0,89% à 14 525 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 1,07% à 4 400 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1670$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 64,10$.
A l'agenda statistique ce jeudi, à suivre en priorité pour les États-Unis l'indice Philly Fed (indice manufacturier de la Fed de Philadelphie) et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le trend haussier reste fermement affirmé. Il ne faut toutefois pas sous-estimer un certain danger lié à l'absence de volumes. En effet, les mouvements sont de ce fait désordonnés et potentiellement sujets à des rappels à l'ordre sévères. Les sommets ne doivent pas susciter la peur mais les aborder avec prudence n'est pas interdit… Un rééquilibrage momentanée des forces en présence n'est donc pas exclu, à la manière de ce qui s'était produit entre le 18 juin et le 05 juillet. Une batterie de statistiques moins engageantes, conjuguée à une actualité géopolitique et sanitaire lourde et des questionnements sur le calendrier monétaire de la Fed laissent augurer l'entrée dans une phase moins linéaire. Outre le regain de vigueur pandémique, la situation politique en Afghanistan, le nouveau tour de vis de Pékin sur le secteur technologique chinois et les interrogations quant à la réduction progressive du soutien monétaire de la Fed alimentent également la prudence. Une poursuite de la construction d'une phase corrective est attendue.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 6944.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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