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Le regain de volatilité se confirme à la Bourse de Paris, dont l'indice phare, le CAC 40 est venu tester de nouveau un fragile plancher vers 7 465 points, qui correspond précisément à la borne basse d'un ancien gap haussier très ample, le 26 janvier. LVMH publiait alors un trimestre d'excellente facture. Mais le marché a désormais les yeux ailleurs, et tout particulièrement sur la composition encore largement indécise de la prochaine Assemblée Nationale. Les électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche, pour le second tour de l'élection.
Le premier tour, dimanche dernier a, à première vue seulement, écarté le danger d'une majorité absolue de partis dont les programmes constituent un risque pour les finances publiques déjà chancelantes.
Pour rappel, le RN (+ Les Républicains qui s'y sont alliés) ont obtenu 33,15% des suffrages exprimés, devançant le Nouveau Front populaire (NFP), crédité de 27,98%, et la liste présidentielle "Ensemble" (20,76%).
"Même si la probabilité d'une majorité absolue du Rassemblement National n'est pas complètement nulle à ce stade, les premières déclarations des différentes formations politiques sur les possibles désistements et donc l'ouverture des tractations en vue du second tour vont rendre le scénario de la majorité absolue difficile", décrypte Alexandre Baradez (IG France).
S'ouvre donc une période de tractations, qui se concrétisera au niveau de la suite du suffrage, par le désistement de nombreux candidats, dans le cas de "triangulaires", ou "quadrangulaires", c'est-à-dire lorsque 3 ou 4 candidats sont en "ballotage".
"Ces tractations permettront aussi probablement d'arrondir les angles sur les propositions politiques les plus radicales formulées pendant la campagne par certaines formations politiques, ces mesures radicales qui sont typiquement celles qui effraient les marchés."
Les analystes de Nomura pensent que "les élections françaises pourraient obscurcir le discours sur l'inflation les prochaines conférence de la semaine de la BCE à Sintra. La BCE tentera de ramener le discours sur l'inflation, mais l'attention du marché sera probablement entièrement tournée vers les élections".
Deuxième centre d'intérêt de la semaine, la capacité de l'économie américaine à atterrir en douceur. Une hypothèse de travail encore étayé lundi par l'ISM manufacturier, ressorti en dessous des attentes à 48,50. L'emploi, qui est le fil rouge de la semaine sur le plan statistique, permettra de valider davantage, ou non, la qualité de l'atterrissage. Les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) ont dépassé les attentes, et les investisseurs prendront connaissance demain de l'enquête ADP, avant les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage jeudi et le rapport NFP vendredi.
En zone euro, l'inflation a certes ralenti en juin, s'établissant à 2,5% sur un an contre 2,6% en mai. Mais l'inflation "core", hors prix alimentaires et de l'énergie (et de l'alcool et du tabac) a progressé de 2,9%, soit plus que les 2,8% anticipés par les économistes interrogés par Reuters. Et ce alors que les banquiers centraux les plus influents de la planète sont réunis à l'occasion du Forum annuel organisée par la Banque centrale européenne à Sintra au Portugal.
Selon Deutsche Bank, Christine Lagarde a déclaré que la BCE faisait encore face à plusieurs incertitudes dans sa lutte contre l'inflation, notamment au niveau de l'évolution des salaires, la productivité et des bénéfices. La présidente de la BCE a également ajouté que l'institution aurait besoin de temps pour recueillir suffisamment de données pour être certaine que les risques d'une inflation au-dessus de sa cible soient écartés.
Côté valeurs, Michelin a reculé de 3,10% à 34,98 euros, alors que la société a organisé une conférence téléphonique durant laquelle elle a indiqué que ses volumes de ventes étaient moins élevés qu'attendu. Sodexo a trébuché de 4,73% à 81,65 euros après avoir publié une croissance en données comparables un ton en dessous des attentes au troisième trimestre et annoncé la perte d'un important contrat.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mardi dans le vert suite aux commentaires de J Powell, à l'image du Dow Jones (+0,41%) et du Nasdaq Composite (+0,84%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a progressé de 0,62% à 5 509 points. A noter que Wall Street n'ouvrira que pour une demi-séance seulement, à la veille du 4th of July (Independence Day).
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0740$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 82,70$.
A l'agenda ce mercredi, à suivre en priorité l’enquête du cabinet privé ADP sur l'emploi américain à 14h15, l'ISM services en données finales à 16h00 et les traditionnelles Minutes de la Fed à 20h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La figure graphique en épaule, tête et épaule tracée depuis le 16 avril est en phase de rupture de sa ligne d'encolure, qui correspond peu ou prou au gap du 22 février, intégralement comblé le 11/06 en séance. La configuration graphique de court terme en est fortement dégradée.
Coup sur coup, l'indice phare tricolore a échoué à deux tests techniques majeurs: il est sorti par le bas d'un canal le 29 mai, et comme vu précédemment, il est sorti par le bas d'une figure chartiste le 10 juin. Sous les 7 900 points, la situation reste préoccupante.
Le gap "LVMH" a été comblé. Ample, il avait été formé le 26 janvier dans la foulée de la publication d'une trimestre d'excellente facture de la part du géant du luxe. Sa borne basse à 7 465 points a été par deux fois testée, et à cette aune, fragilisée.
La bougie hebdomadaire de la semaine 24 témoigne d'une mobilisation forte et continue du camp vendeur tout au long de l'unité de temps.
La semaine 25 aura été le théâtre d'une réaction timide en biseau, sans consistance ni conviction, ni sur le plan de la participation (les volumes) que celui des secteurs (pas de fédération). Biseau qui s'est brutalement mué en range (canal latéral), entre 7 465 points et 7 690 points. La nervosité du marché s'y exprime de façon erratique.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7690.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7415.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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