(BFM Bourse) - L'indice CAC 40 a reculé mardi de 0,91% à 6 507 points, dans des volumes qui se sont réveillés avec le retour des repères américains, Wall Street étant pour rappel resté fermé lundi 5 juillet, au lendemain de la Fête Nationale tombant cette année un dimanche. Alors que la séance était déjà mal engagée, la publication d'un indicateur d'activité américain dans des services est venu plomber l'ambiance. L'ISM Services américain, à 60.1, est ressorti quoiqu'à des niveaux fermes, nettement en deçà des attentes. A savoir que la croissance du secteur est bien moins importante qu'attendu.
Pour être complet sur le plan statistique, l'indice allemand ZEW de confiance dans l'économie est ressorti en net reflux à 63.3. Le président du Zentrum fur Europaische Wirtschaftsforschung, le professeur Achim Wambach a apporté l'éclairage suivant: "Le développement économique continue de se normaliser. Entre-temps, l'indicateur de situation pour l'Allemagne a clairement surmonté la baisse liée au coronavirus. Bien que l'indicateur ZEW du sentiment économique ait à nouveau considérablement diminué, il se situe toujours à un niveau très élevé. La situation financière les experts du marché s'attendent donc à ce que la situation économique globale soit extraordinairement positive au cours des six prochains mois".
Les investisseurs étaient par ailleurs dans l'attente d'un dénouement à Vienne, où les négociations entre les membres de l'Opep et leurs alliés ont échoué en fin de semaine dernière, les Émirats Arabes Unis (EAU) ayant regretté dimanche que la prolongation envisagée de l'accord sur les quotas de production de pétrole ne comporte pas d'augmentation de leurs volumes, la qualifiant "d'injuste". Alors que les discussions devaient reprendre en début d'après-midi lundi, les pays membres de l'Opep+ ne se sont finalement pas réunis, les positions des uns et des autres n'ayant pas évolué.
"L'arrêt des discussions au sein de l'Opep+ fait craindre une flambée des cours du pétrole et une poussée de l'inflation", juge Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.
"Au-delà du pétrole, l’autre rendez-vous important est pris mercredi soir pour la publication des minutes de la réserve fédérale américaine", note Vincent Boy (IG France). "Les discussions concernant la réduction des rachats d’actifs à venir sera l’élément le plus surveillé, bien que le ton sur le resserrement de la politique monétaire ne devrait que peu changer. Les perspectives d’inflation, de croissance et des hausses de taux seront également analysées avec soins par les investisseurs."
Côté valeurs, le secteur technologique, dans les pas de Wall Street, restait bien orienté à Paris à l'image de certains de ses représentants sur le compartiment A. Citons Soitec (+0,90% à 190 euros), Thales (+0,91% à 88,28 euros), Wordline (+1,78% à 82,14 euros), Ubisoft (+1,85% à 61,60 euros), ou Dassault Systèmes (+1,94% à 210,20 euros).
De l'autre côté de l'Atlantique, les rendements des obligations d’État ont déterminé la structure de la séance, défavorable aux bancaires et favorables aux technologique, dans les grandes lignes. Les Treasuries à 10 ans sont restés d'un calme olympien sous les 1,37. Le Dow Jones a perdu mardi 0,60% à 34 577 points et le Nasdaq Composite a grappillé 0,17% à 14 663 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,20% à 4 343 points. Pour rappel, Wall Street est resté fermé lundi 5 juillet, au lendemain de la Fête Nationale (4th of July) tombant cette année un dimanche.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1850$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 77,50$.
A l'agenda statistique ce mercredi, à suivre en priorité les nouvelles prévisions économiques de la Commission Européenne à 11h00 et les Minutes de la Fed à 20h00. A suivre également les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) à 16h00. Dans l'immédiat, les investisseurs vont devoir composer avec une baisse surprise de la production industrielle allemande (-0,3% en mai), contre une cible à +0.5%, en rythme mensuel.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
En huit séances entre le 18 et le 29 juin, l'indice phare de la Bourse parisienne, le CAC 40, aura clôturé à quatre reprises sur les points bas de séance, preuve comme nous le mentionnions plus haut, d'un regain de nervosité. La mobilisation du camp vendeur, certes pour l'instant ponctuelle, s'est répétée les 18 juin, 23 juin, et 28 juin, avec des tests de plus en plus pressants de la moyenne mobile à 25 jours. A la création aisée de nouveaux points hauts du 19 mai au 17 juin (un mois sans interruption) vient succéder un épisode de reflux légitime, pas encore amplifié par un sentiment de peur. L'écart entre les points bas et les points hauts hebdomadaires a accentué la matérialisation graphique de cette nervosité: la psychologie de marché est moins binaire, et l'entrée dans une phase d'interrogation empreinte de nervosité se confirme. La décroissance des points hauts successif (18 juin, 25 juin, 1er juillet) est parlante. Prochain seuil sous surveillance accrue: les 6 420 points, sous lesquelles une navigation en range volatile est attendue le cas échéant.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 6710.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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