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L'ambiance reste lourde à la Bourse de Paris, dont l'indice phare, le CAC 40, a perdu 0,98% pour la première séance de la semaine, repassant sous le seuil graphique important des 7 465 points.
Le calendrier statistique était désert hier, et les opérateurs ont continué de se baser sur les copies trimestrielles des grands groupes pour réaliser leurs arbitrages. Quelques publications ont retenu l'attention du marché dont celle d'Emeis, l'ex-Orpea, qui a chuté de 18,9% après avoir abaissé ses perspectives pour l'exercice en cours.
Les groupes d'ameublement cotés en Bourse s'en tirent largement mieux. Maisons du Monde a repris 4,15% après ses résultats semestriels, quand Miliboo s'est adjugé 12,9%, le groupe renoue avec les bénéfices à l'issue de son exercice décalé 2023-2024 clos fin avril.
Hors publications d'entreprises, Stellantis a cédé 3,3%, lesté par un abaissement de conseil de la part de Deutsche Bank à "conserver", l'établissement jugeant que les difficultés du constructeur ne font que commencer.
Le calendrier statistique va s'étoffer dès aujourd'hui, et ce pour le restant de la semaine. D'ailleurs dès ce mardi seront publiées des chiffres de croissance en Europe, ainsi que le très suivi indice de confiance des consommateurs (Conference Board) aux Etats-Unis. Mercredi, ce sera au tour de l'enquête du cabinet privé en ressources humaines ADP de donner le ton sur la santé de l'emploi privé américain, avant la publication vendredi du rapport mensuel NFP (Non Farm Payrolls). Dans l'intervalle jeudi, les cambistes se concentreront sur les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage et l'indice manufacturier PMI ISM.
Si la Fed devrait achever cette semaine un FOMC sans intérêt, avant de baisser ses taux à la rentrée, deux réunions de banques centrales seront scrutées cette semaine: celle de la Banque d'Angleterre et celle de la Banque du Japon.
Deux facteurs de risque sont identifiés, alors que beaucoup d'événements peuvent passer sous les radars au creux de la période estivale:
1) Le secteur bancaire chinois: Comme le compile Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM, "La situation en Chine provoque des sueurs froides aux investisseurs du monde entier. Cette fois-ci, c'est le secteur bancaire qui est le principal point d'attention. En une semaine, 40 banques ont disparu. Le pays est confronté à une crise bancaire silencieuse. Près de 3800 petites banques locales – essentiellement situées dans des zones rurales – sont en difficulté. C'est l'équivalent de 13% du système bancaire chinois."
2) Les matières premières: "Les algorithmes ont pris le dessus sur le marché pétrolier. La semaine dernière, le prix du baril a chuté sous les 80 dollars, proche de ses points bas du mois de juin", relève Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM. "La baisse s’est accélérée lorsque les intermédiaires et les courtiers ont décidé de liquider leurs positions acheteuses. Volatilité forte sur le cuivre également. Le consensus de marché avait prévu que son prix atteigne des niveaux stratosphériques. C’est le contraire qui se passe. Depuis son récent point haut, le cuivre s’est effondré de 15%. En cause : la faiblesse de la demande chinoise. Et ça ne devrait pas s’arranger…"
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de lundi ont terminé la séance de lundi en ordre dispersé, le Dow Jones se contractant légèrement de 0,12% à 40 539 points, et le Nasdaq Composite grappillant quelque 0,07% à 17 370 points. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a terminé très proche de l'équilibre à 5 463 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0820$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 75,10$.
A l'agenda ce mardi, à suivre en priorité les données préliminaires du PIB du T2 en Zone Euro à 11h00 et pour les Etats-Unis, les prix immobiliers S&P CS à 15h00, le Conference Board de confiance des consommateurs à 16h00, tout comme les nouvelles offres d'emploi (JOLTS).
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare de la place parisienne a rompu le niveau graphique des 7 465 / 7 500 points, plancher fragilisé depuis le 14 juin. L'énergie vendeuse libérée est importante, à l'aune de l'incapacité à combler le gap d'ouverture, et à la mesure des volumes de transactions en hausse. Le message délivré est négatif. Dans l'immédiat, l'indice reste aimanté par les 7 465 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7690.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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