(BFM Bourse) - L'indice parisien cède un peu de terrain à la mi-séance de ce lundi 23 juin. Le marché scrute attentivement les évolutions au Moyen-Orient après les frappes américaines survenues en Iran, ce week-end.
La Bourse de Paris continue de faire montre de prudence tout en gardant son sang-froid. À la mi-séance de ce lundi 23 juin, le CAC 40 cède 0,6% à 7.544,97 points.
Les investisseurs continuent d'évaluer la situation au Moyen-Orient après les évènements du week-end.
Les États-Unis ont frappé trois sites nucléaires en Iran, à savoir ceux de Fordo, Natanz et Ispahan. Le président américain, Donald Trump, a déclaré que des dommages "monumentaux" avaient été infligés à ces sites. Le président iranien, Masoud Pezeshian, a promis une riposte.
Téhéran a notamment menacé d'attaquer les bases militaires au Moyen-Orient. Israël de son côté, a déclaré avoir mené des frappes pour "bloquer les voies d'accès" au site de Fordo, un centre d'enrichissement d'uranium souterrain en Iran.
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Craintes sur le détroit d'Ormuz
Les observateurs redoutent que l'Iran ferme le détroit d'Ormuz par l'Iran, par lequel transitent 20 millions de barils de pétrole par jour, soit un cinquième de la demande mondiale.
"Pour ce qui est de l'avenir des marchés, tout dépend si le régime iranien se sert du pétrole comme arme, en particulier, s'il cherche à fermer le détroit d'Ormuz, où transitent quotidiennement plus de 20% du pétrole mondial", souligne Deutsche Bank qui a calculé qu'une telle fermeture pourrait faire grimper le prix du pétrole à environ 120 dollars le baril.
Les cours du pétrole ne s'envolent guère, toutefois. Après débuté en forte hausse dans la nuit de dimanche à lundi, le pétrole a ensuite effacé l'essentiel de ses gains. Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord avance de 1,3% à 78 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI avance de 1,3% à 74,78 dollars le baril.
"D’une certaine façon, l’hypothèse qui domine est que l’Iran ne cherchera pas à déstabiliser le marché pétrolier de manière dramatique, par exemple en bloquant le détroit d’Ormuz, et encore moins à attaquer les sites de production de pétrole des autres pays de la région", juge Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche chez LBPAM. "La raison essentielle est le besoin presque vital de l’Iran des ressources financières qui proviennent de ses exportations pétrolières", explique-t-il.
"En frappant les infrastructures pétrolières saoudiennes ou qataries, l'Iran risque d'entraîner l'ensemble du Golfe dans le conflit et de s'aliéner la Chine, son plus gros client", observe de son côté Stephen Innes, de Spi AM.
Plus largement "la guerre entre Israël et l’Iran, avec désormais la participation directe des États-Unis dans les opérations militaires, ajoute une dose d’incertitude dans une économie mondiale qui n’en avait pas besoin après des mois de va-et-vient sur la politique tarifaire américaine", souligne Bruno Cavalier d'Oddo BHF. "Dans cette région du monde, l’histoire nous laisse en mémoire quelques cas de déstabilisation du marché pétrolier, par exemple lors des guerres contre l’Irak", ajoute-t-il.
Du côté des actions, la très grande majorité des groupes du CAC 40 sont dans le rouge, mais les replis les plus prononcés (Kering avec 3% et Stellantis avec 2,2%) s'avèrent contenus.
Sur les plus petites valeurs, Carmat s'effondre de 50% après que le concepteur du cœur artificiel Aeson a annoncé qu'il serait en cessation de paiements à la fin du mois sauf à trouver en urgence 3,5 millions d'euros.
Sur les changes, l'euro perd 0,5% face au dollar à 1,1463 dollar.