(BFM Bourse) - La Bourse de Paris concède encore du terrain mardi, les investisseurs limitent leurs initiatives sur fond de tensions entre Pékin et Washington quant à une éventuelle visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine sur l'île de Taïwan.
L'euphorie qui avait dominé les échanges boursiers du mois de juillet, laisse désormais place à une tendance lourde en ce début de mois d'août. Les tensions entre Pékin et Washington cristallisent désormais les craintes des investisseurs auxquelles s'ajoutent les inquiétudes croissantes quant à un ralentissement de l'économie après les dernières statistiques publiées en la matière lundi.
L'indice vedette fait son retour sous les 6 400 points, sur une baisse de 0,7% mardi à la mi-journée . Lundi, la place parisienne avait repris son souffle (-0,18% à 6.436,86 points), après avoir connu en juillet sa meilleure performance mensuelle depuis novembre 2020.
Une potentielle visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi lors de sa tournée asiatique est la nouvelle pomme de discorde entre les deux superpuissances mondiales. La Chine a prévenu mardi que les Etats-Unis porteront la "responsabilité" d'une telle visite sur l'île, et qu'ils devront en "payer le prix".
Les banques centrales poursuivent de leur côté la normalisation de leur politique monétaire afin de lutter contre la flambée des prix. La Banque d’Australie vient de relever son principal taux directeur de 0,50 point de pourcentage pour le porter à 1,85% mardi matin. A l'instar de la Réserve fédérale américaine ou la Banque centrale européenne, l'argentier australien a affirmé qu'il déciderait désormais de sa politique monétaire "en fonction des dernières données publiées". La Banque d'Angleterre elle aussi devrait procéder à une hausse de son taux directeur de 0,50 point de pourcentage jeudi pour le porter à 1,75%, selon une récente enquête réalisée par Reuters.
Du côté des valeurs, quelques entreprises ont publié leurs comptes. Bouygues grappille 0,7%. Le groupe diversifié dans les télécoms et les médias, a confirmé ses prévisions pour 2022 après une amélioration de son résultat d'exploitation courant au premier semestre. Bouygues relève par ailleurs l'objectif annuel d'un indicateur de rentabilité de sa filiale Bouygues Telecom à plus de 8%, contre 7% auparavant.
Des bonnes surprises du côté de Vilmorin qui progresse de 5,3% après avoir dépassé son objectif de chiffre d'affaires annuel malgré le conflit en Ukraine.
SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac) prend 1,3%, le groupe a publié au premier semestre des ventes record et a multiplié par 20 son bénéfice net qui retrouve son niveau pré-pandémie. Le groupe confirme ses prévisions pour 2022 malgré l'impact du Covid-19 en Asie.
Bonduelle perd en revanche 1,20%, le spécialiste français des légumes en conserve et surgelés a été contraint d'abandonner ses objectifs annuels, se disant pénalisé par la hausse de ses coûts de production et les difficultés de Bonduelle Fresh Americas", son activité de frais en Amérique.
Sur le marché des changes, l'euro (-0,26 % à 1,0235 dollar) pâtit du renforcement du billet vert qui profite à plein de son statut de valeur refuge. Les tarifs pétroliers poursuivaient leur baisse après leur plongeon de la veille. Le Brent rendait 0,76% à 99,28 dollars tandis que le WTI rendait quant à lui 0,59%, à 93,34 dollars.