(BFM Bourse) - La pression vendeuse s’est accentuée jeudi sur la Bourse de Paris, dont l’indice phare a reculé de 1,36% à 4 149,83 points dans des volumes en hausse de près de 3,8 milliards d’euros. Le CAC 40 revient ainsi sur ses plus bas depuis le 5 février dernier.
Sans surprise, la BCE a laissé ses taux directeurs inchangés. Mais en dépit de l’engagement à poursuivre une politique monétaire accommodante, et de la possibilité réaffirmée de faire appel à des politiques monétaires non conventionnelles si nécessaires (si la menace déflationniste venait à se concrétiser), la réthorique de Mario Draghi est demeurée inefficace à soutenir le marché.
« Je ne peux que réaffirmer que le Conseil des gouverneurs est unanime dans son engagement à recourir à des mesures non-conventionnelles comme les achats d'ABS, comme le QE, si nos perspectives d'inflation à moyen terme devaient évoluer », a pourtant déclaré le président de l’institution francfortoise.
Dans l'immédiat, ses moyens d'actions semblent néanmoins limités cet été face à un contexte inquiétant. Les données économiques en Europe pointent vers un ralentissement de la croissance et un « risque géopolitique accru [qui]peut affecter négativement les conditions économiques » du Vieux Continent, a reconnu Mario Draghi.
En réaction aux sanctions économiques infligées par les Etats-Unis et l’Europe en raison de la crise ukrainienne, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev a annoncé l’interdiction de l’importation de la plupart des produits agroalimentaires européens ou américains. Il a par ailleurs évoqué la possible fermeture de l’espace aérien russe aux compagnies aériennes européennes et américaines effectuant des liaisons entre l'Europe et l'Asie via la Sibérie
Aux Etats-Unis, la publication d’une statistique du chômage meilleure qu’attendue (289.000 inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage contre 300 000 antcipées par le consensus) permettait néanmoins aux indices américains de n’afficher qu’un léger repli à mi-séance.
Sur le front des valeurs, à Paris, le thème de l’exposition à la Russie a continué de peser sur certains titres. Renault, actionnaire majoritaire du constructeur russe Avtovaz, a encore cédé plus de 2% (-2,2% à 58 euros). Bonduelle, qui a fait de la Russie et de l’Europe de l’Est un véritable relais de croissance, a vu son cours de Bourse chuter de 7%. Les craintes portent également sur le secteur du luxe, à l’image de LVMH (-1,9%) et Hermès (-1,1%).
Au chapitre des hausses, on notera la belle performance d’Euronext (+3,3% à 18,15 euros) après la publication de solides résultats trimestriels, ainsi que la poursuite du rebond technique d’Arkema (+3,4%) après son récent plongeon (-25% le 1er aout).