(BFM Bourse) - Après avoir touché un nouveau plus haut annuel au cours de la matinée en réaction à l'annonce d'un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, le CAC 40 boucle finalement la séance sur un recul de 0,41%, alors que l'issue du vote de samedi au Parlement britannique reste indécis.
Le Brexit se précise. De nouveau réunis à Bruxelles, les négociateurs britanniques et européens sont enfin parvenus à un accord en vue de la sortie du Royaume-Uni de l'UE le 31 octobre prochain. L'euphorie n'aura toutefois été que de courte durée sur les marchés -le CAC a touché un nouveau plus haut annuel à 5.737 points dans les minutes suivant l'annonce de l'accord-, les doutes quant à la ratification de celui-ci par le Parlement britannique ayant rapidement pris le dessus, ramenant le baromètre parisien en territoire négatif vers 13h. La Bourse de Paris termine finalement la séance sur un repli de 0,41% à 5.673,07 points, dans un volume d'échanges relativement nourri de 3,7 milliards d'euros, témoin d'une certaine agitation sur la place parisienne.
Michel Barnier, le négociateur en chef des Vingt-Sept, s'est félicité au cours d'une conférence de presse de l'obtention d'un accord, "garantissant dans la durée les droits des citoyens". Le Premier ministre Boris Johnson a de son côté salué "a great new deal", appelant la chambre des Communes à le ratifier dès ce samedi "de façon à ce que nous puissions passer à d'autres priorités, comme le coût de la vie, la NHS, la criminalité et notre environnement".
L'issue du vote au Parlement britannique incertaine
Le parti conservateur au pouvoir ne dispose cependant que de 288 sièges sur 650, ce qui ne lui assure pas la majorité. Le parti unioniste nord-irlandais, avec 10 sièges, qui soutenait Johnson sans prendre part au gouvernement, a déjà annoncé ne pas accepter les conditions du deal conclu avec l'Europe, tout comme le patron travailliste (245 sièges) Jeremy Corbyn, lequel appelle à un nouvelle consultation populaire.L'issue du vote risque dépendra donc du choix des plus petits partis actuellement ni dans l'opposition officielle ni au gouvernement, notamment les nationalistes écossais, les libéraux, le Sinn Fein ou les écologistes. Pour l'heure, aucun observateur ne s'est risqué à pronostiquer le résultat d'un vote déterminant pour le futur du Royaume-Uni.
Sur le front macro-économique par ailleurs, la production industrielle est repartie à la baisse (-0,4%) aux Etats-Unis en septembre, selon les chiffres de la Réserve fédérale (Fed), quand les analystes s'attendaient à un plus léger repli de -0,2% après le rebond du mois d'août à +0,8%. Quant à la production manufacturière, elle a également chuté de 0,5% en septembre, du fait notamment de l'impact de la grève de General Motors, la plus importante pour un constructeur automobile en quelque 25 ans
Wall Street à l'équilibre
À l'instar des principaux indices européens, la Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, les investisseurs se montrant rassurés par l'annonce d'un accord sur le Brexit malgré les incertitudes qui l'entourent, avant de revenir autour de l'équilibre en fin de matinée. À 18h10, le
Pernod Ricard déçoit le marché
Le démarrage de la saison des trimestriels se traduit comme souvent par des mouvements marqués à la hausse ou à la baisse. À ce jeu, Vétoquinol et Rexel figurent parmi les principales satisfactions de la matinée parmi les valeurs françaises, alors que Faurecia et Pernod déçoivent.Le laboratoire vétérinaire (Vétoquinol) progresse de 1,8% après avoir fait état d'une croissance de 11% de ses ventes à plus de 100 millions d'euros entre juillet et septembre. Le distributeur de matériel électrique (Rexel) avance de 0,9% au vu d'une croissance de 3,3% sur la même période (à 3,4 milliards d'euros).
Dans l'autre sens, Pernod Ricard cède quant à lui 4,2% en clôture, après avoir fait part d'une croissance modérée de 1,3%, un taux plus de deux fois moindre qu'attendu par les analystes, pour ce trimestre (le premier de l'exercice fiscal décalé du producteur de spiritueux). La chute est encore plus sévère pour Faurecia (-6,5%), alors que l'équipementier pense toujours faire mieux que la production automobile mondiale en 2019, mais s'attend à une baisse du marché encore plus forte que redouté jusqu'ici.
Dans le sillage du relèvement à surpondérer de la recommandation de JPMorgan, Iliad prend 3,8%. JCDecaux profite (+2,2%) pour sa part de l'annonce de l'attribution d'un important contrat avec la métropole de Lille.
Le groupe de laboratoires d'analyses Eurofins poursuit sa chute après la publication d'un rapport de ShadowFall, dénonçant la complexité de la structure du groupe et de ses filiales et des opérations controversées menées par certains dirigeants, notamment via l'immobilier. Au lendemain d'une baisse de 8,33%, l'action perd encore 3,3% jeudi. De l'autre côté du palmarès, la mise au point de la direction de 2CRSi (spécialisé dans les serveurs informatiques) permet au titre de s'offrir un vif rebond de 18%.
Sur le marché des changes, l'euro salue également la nouvelle d'un accord, gagnant 0,48% à 1,1128 dollar. La monnaie unique n'avait pas évolué à plus de 1,11 dollar depuis fin août.
Du côté de l'or noir en revanche, le pétrole léger américain WTI recule de 0,77% à 52,95 dollars vers 18h15, quand le baril de Brent de mer du Nord lâche 1,09% à 58,77 dollars.