(BFM Bourse) - Les contrats à terme suggèrent une ouverture du CAC 40 en légère progression vendredi, mais la volatilité risque de rester de mise.
Il faudra du temps, beaucoup de temps aux investisseurs pour prendre toute la mesure des répercussions d'une crise sanitaire mondiale - la plus grave depuis un siècle, comme l'a souligné jeudi soir le président français Emmanuel Macron lors d'une allocution télévisée, en référence implicite à la grippe dite espagnole. Ce qui signifie que la vague d'ajustements brutaux des valorisations n'est sans doute pas finie. Conscients de cet état de fait, les investisseurs hésitent encore à se réengager sur les marchés vendredi matin... Mais il faut bien quelques instants de répit : certes très hésitants moins d'une heure avant l'ouverture du CAC 40, les contrats à terme du courtier IG suggèrent désormais une ouverture proche de l'équilibre, voire en territoire légèrement positif, après la plus forte chute de l'histoire de l'indice phare tricolore jeudi.
La Bourse de New York a quant à elle fini "en très (très) forte baisse" jeudi soir dans le sillage de la fermeture des frontières américaines avec l'Europe et d’une crise financière qui se transforme en crise de confiance, souligne John Plassard, la voix matinale de Mirabaud Securities. L'annonce par la Réserve fédérale, en cours de séance, qu'elle augmentait massivement ses injections de liquidités dans le système financier afin de stabiliser le marché des prêts interbancaires dans une situation de volatilité qualifiée (pudiquement) de hautement inhabituelle, n'est pas parvenue à enrayer le mouvement, ce qui apparaît d'autant plus inquiétant. Cédant 9,99%, le Dow Jones a subi sa plus forte baisse depuis 1987. Surtout, Wall Street a de grande chance d'enregistrer la pire performance hebdomadaire de l'histoire de son plus vieil indice - soit 124 années...
Dans l'après-midi, les opérateurs suivront attentivement la publication outre-Atlantique de l'indice de confiance du consommateur selon l’Université du Michigan. Il s'agit de la première estimation de cet indice pour le mois de mars, et par là-même la première statistique qui devrait refléter pleinement les craintes liées au coronavirus. Rapportant le mois dernier un niveau de 101 pour l'indice, l'Université du Michigan avait averti qu'une expansion du virus dans le pays pourrait significativement affecter l'appétit des consommateurs.
En Asie, la Bourse de Tokyo qui avait momentanément réduit ses pertes (tout est relatif) a fini ce matin non loin de ses plus bas, à - 6,08 %, tandis que l'indice Shanghai Composite chinois fléchissait de 1,22%.