(BFM Bourse) - L'indice parisien termine en fort repli à proximité des 7.900 points ce mercredi soir, alors que l'inflation est repartie à la hausse en mai en Allemagne, et que les investisseurs doutent quelque peu des baisses de taux de la Réserve fédérale américaine.
Encore une séance de forte baisse à la Bourse de Paris, qui ploie sous les doutes toujours aussi tenaces des investisseurs sur les intentions des banques centrales quant à leur politique monétaire.
Le CAC 40 acte son retour sous les 8.000 points, perdant 1,52% à 7.935,03 points ce mercredi soir, non loin de ses plus bas en séance à 7.926,42 points atteints vers 15h30. L'indice parisien enregistre ainsi sa deuxième plus forte baisse de l'année.
Ce climat de défiance est alimenté par les tensions sur les taux obligataires. Un peu plus tôt dans l'après-midi, les investisseurs ont été cueillis à froid des derniers chiffres d'inflation en Allemagne pour le mois de mai. L'indice des prix à la consommation allemand calculé selon les normes européennes, a bondi plus que prévu, à 2,8%, contre un consensus de 2,7% et après 2,4% en avril.
Une surchauffe des taux obligataires
Les taux de rendement des dettes européennes ont grimpé à des plus hauts de novembre après la publication de ces chiffres. Cette statistique laisse en effet craindre une dynamique similaire pour l'ensemble de la zone euro, vendredi. Le rendement sur le titre de dette à 10 ans en Allemagne augmente à 2,67% quand celui de la dette française de même échéance se tend à 3,153%.
"En Europe, la crainte des investisseurs de voir persister les pressions inflationnistes avant les données de cette semaine a également alimenté la position 'plus haut pour plus longtemps' en ce qui concerne les taux directeurs de la Banque centrale européenne", note Pierre Veyret, analyste technique chez Activtrades.
Aux Etats-Unis, la tendance ne fait pas exception avec un 10 ans américain qui évolue actuellement à 4,573% contre 4,557% mardi soir et 4,47% vendredi.
Les dernières statistiques publiées outre-Atlantique témoignent de la robustesse de l'économie américaine. Mardi, les investisseurs ont pris acte d'un moral des investisseurs américains, mesuré par l'indice du Conference Board, qui s'est avéré meilleur qu'attendu. Ce sont autant d'indices qui accréditent la thèse que la Réserve fédérale américaine (Fed) ne sera pas pressée de baisser ses taux directeurs.
Selon l'outil FedWatch du CME Group, les investisseurs ne tablent plus que sur une seule baisse de taux cette année de la part de la Fed, contre deux précédemment.
Surtout, Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, a grippé les investisseurs mardi. "Le dernier commentaire de Kashkari (...) déclarant que des hausses de taux supplémentaires n'ont pas été complètement exclues, a considérablement diminué l'appétit des investisseurs pour le risque", analyse Pierre Veyret.
C'est avec fébrilité que les investisseurs prendront connaissance vendredi de statistiques cruciales sur l'inflation à la fois pour la zone euro et les Etats-Unis.
Renault et Michelin défient la morosité ambiante
Du côté des valeurs, Renault s'offre pour la deuxième séance consécutive la tête du CAC 40 à la clôture. Le titre de la marque au Losange a repris 3,2%, grâce à un relèvement de recommandation à l'achat de la part de Goldman Sachs.
Michelin a limité ses gains à 0,3% après déjà gagné 1,4% la veille. Le spécialiste des pneumatiques a tenu mardi après-midi une journée dédiée aux investisseurs qui a rassuré le marché. Oddo BHF note que le groupe a fait part d'une stratégie plus pragmatique en matière d'acquisitions "qui devrait satisfaire tout le monde". Par ailleurs, l'ensemble des objectifs à l'horizon 2026 livrés par le groupe sont "globalement supérieurs aux attentes", poursuit le courtier.
Du côté des petites et moyennes capitalisations, LDC a repris 1% après avoir annoncé mardi soir être entré en négociations exclusives pour racheter l'ensemble du groupe Pierre Martinet.
Sur les autres marchés, l'euro recule de 0,4% à 1,0810 dollar. Le pétrole repart à la baisse après sa récente progression. Le contrat de juillet sur le Brent de mer du Nord lâche 0,7% à 83,37 dollars le baril, tandis que celui de même échéance sur le WTI coté à New York redonne 0,8% à 79,23 dollars le baril.