(BFM Bourse) - Alors qu'elles avaient dégagé plus de 44 milliards d'euros de bénéfices net sur la même période l'an dernier, les entreprises du CAC 40 affichent désormais une perte nette de 1,67 milliard d'euros sur les six premiers mois de 2020.
Les entreprises du CAC 40 prises dans leur ensemble ont accusé une perte nette au premier semestre à cause des perturbations provoquées par la pandémie de Covid-19, selon un décompte réalisé jeudi par l'AFP. Les 40 sociétés qui composent l'indice phare parisien ont accumulé 1,67 milliard d'euros de pertes nettes sur la première moitié de l'année, alors qu'elles avaient dégagé plus de 44 milliards d'euros de bénéfices net sur la même période l'an dernier.
Ces groupes ont engrangé un chiffre d'affaires cumulé d'environ 561 milliards d'euros au cours de la période, en chute de 17,4%. La pandémie de coronavirus, qui a mis à l'arrêt l'économie mondiale, a laissé des traces dans tous les secteurs d'activités. "On n'a jamais connu une dégradation aussi forte des résultats", observe auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance.
Seules cinq sociétés (Air Liquide, Atos, Carrefour, Sanofi et Vivendi) ont vu leur résultat net progresser. "Malgré quelques chutes spectaculaires, on remarque quand même la résilience d'un grand nombre d'entreprises du CAC 40 dans ce contexte de crise sans précédent", nuance-t-il toutefois.
Total plombé par les dépréciations d'actifs et la chute du brut
Le géant pétrolier Total, habitué à caracoler en tête du classement, se retrouve tout en bas du tableau, avec une perte de 8,4 milliards de dollars (environ 7,6 milliards d'euros), liée à de lourdes dépréciations d'actifs et à la chute des cours du brut.
Le constructeur automobile français Renault (perte de 7,3 milliards d'euros) et le poids lourd français des centres commerciaux URW (3,5 milliards d'euros de pertes) ont également été particulièrement touchés par la crise.
"Il y a des secteurs qui ont plus souffert que d'autres, notamment les valeurs industrielles, ce qui est logique puisque tout était à l'arrêt" pendant la crise sanitaire, commente auprès de l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille à Mirabaud France. "Mais ce qui est le plus marquant c'est les différences entre les sociétés d'un même secteur", précise-t-il.
BNP Paribas résiste très bien
Ainsi, si Renault affiche une perte historique, son concurrent PSA est resté rentable sur la période, malgré un plongeon de 67,5% de son bénéfice net, à 595 millions d'euros.
Même schéma chez les banques: BNP Paribas (bénéfice de 3,6 milliards d'euros) et Crédit Agricole (1,6 milliard) ont traversé la période presque sans dommage tandis que Société Générale (perte de 1,6 milliard) a souffert des répercussions de la crise.
(Avec AFP)