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ATOS

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Atos : Et si après sa longue descente aux enfers boursiers, Atos était enfin sorti de l'ornière, s'interroge Alphavalue

Aujourd'hui à 14:59
Atos progresse fortement en 2025

(BFM Bourse) - Le bureau d'études indépendant a un conseil à l'achat sur l'action du groupe informatique dont le titre a dévissé de 99% en cinq ans. Une recommandation, certes, "spéculative". Mais la société est, selon Alphavalue, sur les bons rails de son plan stratégique "Genesis".

En l'espace de quelques années, Atos est passé du statut de fleuron de l'économie française et pensionnaire du CAC 40 à celui de moyenne capitalisation (moins d'un milliard d'euros, soit dix fois moins qu'en 2019) fragilisée.

L'entreprise de services numériques a enchaîné les déconvenues entre 2020 et 2024, en partie parce que la société a sous-estimé le déclin de ses activités d'infogérance ainsi que la montée en puissance du cloud public.

Mais aussi en raison d'une instabilité stratégique et managériale chronique. Entre Thierry Breton, parti fin 2019 pour devenir commissaire européen, et Philippe Salle, l'actuel numéro un du groupe, pas moins de six directeurs généraux se sont succédés.

Le groupe a brûlé pour environ 3,3 milliards d'euros de cash sur les deux derniers exercices publiés. Pour assainir son bilan, la société a mené une lourde restructuration financière qui s'est traduite par l'effacement de 3,1 milliards de dette dont 2,8 milliards ont été convertis en capital.

Des dizaines de milliards d'actions ont été émises, ce qui a provoqué une méga-dilution des actionnaires. Et un plongeon du titre, Atos chutant de 92% sur trois ans et de 99% sur cinq ans.

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Un plan ambitieux mais incertain

En 2025, la société a retrouvé de l'allant en Bourse, l'action grimpant de 92% depuis le 1er janvier, la septième plus forte progression du SBF 120. Une hausse qu'il convient évidemment de relativiser voire minimiser au vu de la descente aux enfers qu'a connue l'entreprise.

Arrivé en début d'année, le nouveau directeur général Philippe Salle a livré en mai un plan de moyen terme ("Genesis") très ambitieux.

Cette feuille de route vise à dégager entre 9 et 10 milliards d'euros de revenus en 2028 et une marge opérationnelle de 10% à la même date. À titre de comparaison, la société table pour 2025 sur des revenus de plus de 8 milliards d'euros et une marge opérationnelle de plus de 4%.

"Philippe Salle croit dur comme fer à son plan. Évidemment, c'est trop tôt pour l'acheter mais s'ils font vraiment ce qu'ils disent, c'est impressionnant", remarque un analyste.

En attendant, l'année 2025 marque clairement un exercice de transition, où la croissance organique (en données comparables) est volontairement pénalisée par des sorties de contrats très peu rentables, de sorte à assainir l'opérationnel au niveau du cash et de la rentabilité.

La consommation de trésorerie est d'ailleurs devenue le premier indicateur mis en avant par l'entreprise dans sa communication financière. Et sur les neuf premiers mois de 2025, le chiffre d'affaires a plongé de 18,4% en données organiques.

"À l’instar du marché, nous accueillons positivement l’arrivée de Philippe Salle à la tête du groupe et les premières réalisations en termes d’amélioration de la rentabilité. Alors que l’amélioration de la marge et du flux de trésorerie semblent en bonne voie, le principal point d’interrogation réside dans la capacité du groupe à retrouver une croissance organique positive dans un premier temps, puis légèrement supérieure à celle du marché", expliquait Invest Securities en octobre.

"Si Philippe Salle se montre convaincant et convaincu sur ce point, l’inflexion sur la croissance organique ne devrait pas intervenir avant le second semestre 2026", ajoutait le bureau d'études. De son côté, Oddo BHF soulignait en octobre les efforts du groupe mais remarquait que le risque d'exécution restait "bien présent".

"Safe"?

Dans une note publiée lundi, Alphavalue se montre constructif et se questionne: "est-ce qu'Atos est finalement 'safe' (en sécurité, NDLR)?".

"Atos sauvé ? C'est en tout cas le message véhiculé par l'équipe dirigeante", écrit encore le bureau d'études indépendant.

"Le plan de restructuration lancé par Philippe Salle atteint pleinement ses objectifs, voire devance la trajectoire initiale. Seules certaines composantes sociales restent à finaliser, notamment les initiatives de délocalisation, qui devraient être achevées d'ici 2026", ajoute Alphavalue.

L'intermédiaire financier estime que l'exercice 2025 a constitué en ce sens un bon "millésime", car la phase de restructuration et de réduction des coûts a bien progressé. Entre fin juin et fin septembre dernier, les effectifs de la société ont diminué de 3,8% à 66.968 postes. Le groupe vise par ailleurs un taux d'effectifs "off shore" (c'est-à-dire situés à distance dans des pays à moindre coût, comme l'Inde) de 60% en 2028.

Retour à la croissance en 2026

"En ce qui concerne les contrats non rentables, le groupe considère que la situation est en grande partie réglée et prévoit de ne conserver que deux contrats difficiles à résilier d'ici fin 2025 ou début 2026. Le coût résiduel de ces contrats devrait s'élever à un peu plus de 60 millions d'euros cumulés en 2026 et 2027, puis à environ 20 millions d'euros par an jusqu'en 2034, grâce à l'optimisation de la structure des coûts", développe Alphavalue.

Pour 2026, Atos entend dégager une croissance positive en données comparables, en misant sur une accélération sur la seconde partie d'année.

Alphavalue juge cet objectif "ambitieux" au regard du contexte macroéconomique (les dépenses informatiques sont très dépendantes) et considère que "l'optimisme du marché nécessite confirmation".

Le bureau d'études considère qu'Atos apparaît néanmoins "bien positionné pour aborder 2026 dans des conditions favorables".

Alphavalue a un avis à "acheter" sur le titre, ajoutant que ce conseil s'avère "spéculatif" en raison de l'incertitude liée au dossier (et de ses variations boursières en dents de scie).

"Les prochaines étapes importantes, le 20 janvier (chiffres préliminaires 2025) et le 6 mars (résultats annuels 2025), seront cruciales pour confirmer la trajectoire de 2026 et renforcer la visibilité du marché sur la reprise en cours", prévient Alphavalue.

Échaudés par les nombreux revers des dernières années, les investisseurs ne manqueront probablement pas de sanctionner la moindre anicroche. Surtout au vu du rebond du titre.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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