(BFM Bourse) - Réservé à la baisse après avoir sensiblement réajusté à la baisse ses objectifs annuels, tant en termes de revenus que de marge opérationnelle, l'entreprise de services du numérique Atos dévisse (encore) en Bourse.
Atos a pris la mauvaise habitude de décevoir ses actionnaires à un rythme très régulier depuis le début de l'année 2021. Tous les trois mois, plus précisément. Après avoir lâché 13% le 7 janvier dernier à l'annonce d'une proposition de rachat -jugée bien trop généreuse- de son concurrent américain DMX, puis 12,4% le 1er avril après que ses commissaires aux comptes ont émis des réserves sur deux entités américaines du groupe, le titre du groupe informatique dévisse encore de 15% à 44,85 euros ce lundi à 10h20.
Il s'agit d'un plus bas en séance depuis le 19 mars 2020, et cela constituerait même un creux depuis décembre 2014 en clôture. Bon dernier du CAC 40 (-40,5% depuis le 1er janvier) au sein duquel ses jours sont peut-être comptés, Atos affiche désormais une valorisation inférieure à 5 milliards d'euros - quand le deuxième groupe le moins bien valorisé de l'indice phare, Renault, jouit d'une "market cap" proche de 10 milliards d'euros. Des dizaines de groupes tricolores cotés au SBF 120 -parmi lesquels Eurotunnel, Covivio, Orpea, Klépierre, Rexel, JCDecaux, Somfy mais aussi Seb, FDJ ou Ubisoft- pèsent désormais plus lourd qu'Atos.
Le plongeon du jour est à mettre sur le compte d'un avertissement d'Atos sur ses résultats annuels. Dans un communiqué publié avant Bourse, le groupe prévient de fait qu'il prévoit désormais une stabilité de son chiffre d'affaires à taux de change constants en 2021, contre une hausse de 3,5 à 4% annoncée auparavant. L'objectif de taux marge opérationnelle sur l'ensemble de l'année est sensiblement revu à la baisse aussi, à "environ 6% contre 9,4 à 9,8% prévu auparavant", de même que sa prévision de flux de trésorerie disponible, ajustée à "positif" contre une anticipation précédente de "550 millions d'euros à 600 millions d'euros" - ce qui comprend "le montant total du plan de redressement en Allemagne pour 180 millions d’euros" précise Atos.
Des explications peu fournies et peu convaincantes
La chute s'explique également par les explications peu convaincantes du groupe pour justifier un tel abaissement de perspectives. Concernant ses revenus, Atos indique qu'ils sont redevenus stables au deuxième trimestre, mais que "l'évolution organique est toutefois restée négative (à environ -1,5%) en raison d’une accélération du déclin des activités d’infrastructures classiques dans un contexte de migration plus forte vers le Cloud post-Covid (...), un effet qui se poursuivra au second semestre" avance le groupe.
Quant au flux de trésorerie, il a été "principalement pénalisé par le besoin en fonds de roulement et en particulier par une réduction des avances clients" indique le groupe - comprendre une diminution des acomptes versés par les clients à Atos, ce qui n'est jamais un bon signe en termes de compétitivité. Le groupe indique par ailleurs avoir passé des charges exceptionnelles (dépréciation d’actifs, provisions pour pertes) à hauteur de 160 millions d'euros au premier semestre. "Il n’y a pas beaucoup d’explications fournies par Atos" déplore un analyste qui suit le dossier.
Atos qualifie ainsi désormais 2021 d'"année de transition", et "maintient ses cibles à moyen-terme d’une croissance du chiffre d’affaires à taux de change constants de +5% à +7%, d’un taux de marge opérationnelle compris entre 11% et 12% et d’un taux de conversion en flux de trésorerie disponible d’au moins 60%".
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