(BFM Bourse) - La banque américaine a relevé lundi son objectif de cours à 270 euros sur l'avionneur après avoir mené une analyse approfondie de son carnet de commandes. L'établissement a, à la lueur de cet examen, déduit que la dynamique de prix du groupe devrait continuer de bien se porter.
Airbus est dans le bon wagon du CAC 40. Depuis le début de l'année, le groupe d'aéronautique et de défense s'adjuge un peu plus de 28%, ce qui le place au neuvième rang de l'indice parisien.
Le groupe a notamment livré des perspectives engageantes lors d'une réunion avec les analystes tenue en même temps que le salon aéronautique du Bourget, en juin. La société a expliqué que l'exercice 2025 lui permettrait de s'orienter vers une ère de "création de valeur", permise par les hausses de production de ses programmes d'avions civils et le redressement de sa division d'espace et de défense.
Pour Bank of America, le titre en a encore clairement sous le pied. La banque américaine a relevé lundi son objectif de cours à 270 euros, contre 244 euros précédemment, réitérant son conseil à l'achat. Cette nouvelle cible accorde un potentiel de hausse de plus de 35% au titre, à la clôture de lundi (195,78 euros).
Hausses des tarifs de marché
Bank of America a relevé ses estimations dans le cadre d'une note où la banque américaine a passé au peigne fin le carnet de commandes de l'avionneur pour identifier les grandes tendances en matière de "pricing", c'est-à-dire de dynamique tarifaire.
Ce qui est d'autant plus intéressant que les prix des aéronefs demeurent un mystère jalousement gardé par les avionneurs, Airbus ne publiant plus de prix catalogue (qui de toute manière n'avait pas grande valeur, les clients obtenant souvent d'énormes remises) depuis 2019.
Globalement, les données compilées et estimées par la banque illustrent une amélioration des tendances de prix tant sur les monocouloirs que sur les gros-porteurs, au cours des deux à trois dernières années.
Les graphiques publiés par la banque montrent que la valeur de marché de la famille A320 neo, des monocouloirs, évolue actuellement autour de 55 millions de dollars l'appareil contre moins de 50 millions de dollars en 2021.
Pour le gros-porteur A350-900, le tarif monte à plus de 160 millions d'euros actuellement, contre moins de 140 millions d'euros en 2020-2021. Des mouvements similaires s'observent sur les familles d'avions comparables, de Boeing à savoir le 737-Max-8, pour les monocouloirs, et le 787-9 pour les gros-porteurs.
Bank of America note, pour la famille de monocouloirs A320, que l'évolution des tarifs d'Airbus a été aidée par "la part croissante de l'A321 dans le carnet de commandes et des gains importants en matière de prix, Airbus ayant fait évoluer le produit de l'A321neo à l'A321neoLR, l'ACF (Airbus Cabin Flex) et le XLR".
Vers une marge autour de 15% pour la division d'aéronautique civile
L'A321 neo LR et XLR constituent des versions allongées de l'A321, avec des rayons d'action permettant d'effectuer certains vols long-courriers, et de relier, par exemple, l'Europe continentale à la côte Est des États-Unis.
Du côté des gros-porteurs, "les familles A350 et 787 ont été confrontées à un environnement tarifaire clairement difficile pendant la pandémie de Covid la demande de voyages internationaux ayant été particulièrement faible pendant cette période", rappelle la banque.
"Cependant, en 2023 et 2024, nous avons constaté une forte amélioration de la valeur marchande des avions gros-porteurs, qui, selon nous, reflète non seulement le contexte inflationniste, mais aussi une nette amélioration de la discipline tarifaire chez les équipementiers, qui tirent les leçons de l'industrie des moteurs et en tirent parti auprès des compagnies aériennes", développe-t-elle.
Pour la suite, "nous prévoyons une nette augmentation des prix de l'A350, tirée par l'A350-1000 et les avions-cargos A350 dans les années à venir, ainsi que par la famille A320", juge Bank of America. L'établissement américain estime que cette amélioration du "pricing" portera la marge brute du groupe sur l'ensemble des prochaines années, mais surtout sur la période 2028-2031.
En conséquence, l'établissement estime que la division d'aviation commerciale d'Airbus devrait afficher une marge opérationnelle autour de 15% en 2029 et 2030, contre un chiffre un peu inférieur à 10% en 2024.
Une demande "non assouvie" d'avions
Bank of America explique que la nette amélioration du "pricing" sur les gros-porteurs n'est pas "au premier plan" des préoccupations des investisseurs. Mais cela pourrait changer.
"Si nous constatons une discipline continue en matière de prix sur le marché, nous pensons que cela pourrait soutenir une amélioration des multiples (d'Airbus et Boeing en Bourse, NDLR) à moyen terme", explique le bureau d'études.
Au début du mois, la banque UBS était, elle, passée à l'achat sur l'action, contre "neutre" précédemment. L'établissement suisse notait que la stratégie du groupe consistant à soutenir davantage ses fournisseurs s'est traduite par une amélioration des cadences de production de ses avions.
La banque suisse anticipe 945 livraisons d'appareils l'an prochain, soit plus que le consensus (915). Ce qui marquerait une accélération par rapport aux livraisons de 2025, prévues à environ 820 unités par Airbus.
La banque suisse s'attend par ailleurs à ce que le groupe produise jusqu'à 85 avions par mois de la famille A320 neo, son best-seller, d'ici à 2031, quand Airbus table sur 75 unités par mois, mais en 2027.
Coté demande, la banque suisse souligne qu'Airbus bénéficie d'une importante visibilité en raison de la demande "pent up" ("non assouvie") d'avions, causée par les difficultés qu'a rencontrées le groupe européen et son rival Boeing depuis 2019. UBS évalue cette demande entre 2.500 et 3.500 avions.
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