(BFM Bourse) - Le groupe d'aéronautique et de défense a livré un résultat opérationnel ajusté et surtout un flux de trésorerie nettement au-dessus des prévisions des analystes au premier trimestre. Le groupe a par ailleurs indiqué que l'impact direct des droits de douane, à l'heure actuelle, était gérable.

Cela faisait un petit moment qu'Airbus n'avait pas occupé la tête du CAC 40. Le rival européen de Boeing occupe ce vendredi 2 mai la tête du grand indice boursier parisien, s'adjugeant 5% vers 13h.

Le groupe d'aéronautique civil et de défense a publié des résultats solides au titre du premier trimestre. À tous les étages, la société a dépassé les prévisions des analystes. Jefferies évoque des comptes "plus robustes que redouté".

En particulier, le résultat opérationnel ajusté, mesure clef de la rentabilité de l'entreprise, a progressé de 8% à 624 millions d'euros au premier trimestre, dépassant de 4% le consensus.

Cette ligne clef de comptes a bénéficié d'effets de changes favorables qui ont notamment permis au résultat opérationnel ajusté de la division d'aéronautique civile de battre de 5% les attentes. La rentabilité a également été tirée par le redressement "plus rapide que nous l'anticipions" de la division "espace et défense", note Jefferies.

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Un flux de trésorerie vigoureux

La division a dégagé un bénéfice opérationnel ajusté de 77 millions, contre une perte de 9 millions d'euros un an plus tôt. Airbus a lancé l'an passé une restructuration de cette division qui se traduira par des suppressions de postes allant jusqu'à 2.600 unités d'ici à la mi-2026.

L'autre point saillant de la publication reste la génération de cash. Les analystes pensaient, en moyenne, qu'Airbus brûlerait pour 1,65 milliard de trésorerie, avant financements-clients au premier trimestre. Ce qui est loin d'être inhabituel chez le groupe.

Les livraisons d'Airbus sont généralement faibles en début d'année avant d'accélérer, surtout au quatrième trimestre. Le gros du paiement d'un avion survenant à la livraison, Airbus dégage la majeure partie de sa trésorerie sur la fin d'une année civile. Et a tendance à en brûler nettement sur les premiers mois.

Mais la consommation de trésorerie sur le premier trimestre 2025 a finalement été très modérée, avec un décaissement limité à 310 millions d'euros, soit nettement mieux que le consensus. Jefferies évoque une performance "encourageante", tirée par les acomptes versés sur les commandes engrangées par la société, au nombre de 280 au premier trimestre (204 en comptant les annulations).

In fine, même si le poids du premier trimestre s'avère modeste dans les comptes d'Airbus (10% de sa cible de résultat opérationnel ajusté), "cela reste un bon début d'année", souligne Jefferies.

À l'issue de cette publication Airbus a confirmé ses objectifs annuels à savoir des livraisons autour de 820 unités, un résultat opérationnel ajusté d'environ 7 milliards d'euros et un flux de trésorerie avant financement des clients d'environ 4,5 milliards d'euros.

Ces cibles n'incluent pas les impacts des droits de douane, a rappelé Guillaume Faury, le président exécutif d'Airbus, lors d'une conférence avec des analystes.

Des propos rassurants

Le dirigeant a toutefois déclaré lors de cette même conférence qu'à date (mercredi 30 avril) l'impact direct des surtaxes douanières était "gérable", à supposer que le cadre actuel se prolonge jusqu'à la fin de l'année. Ce qui relève évidemment de la gageure, et Guillaume Faury en a convenu, soulignant que cette indication devait être prise "avec prudence".

Sur les huit lignes d'assemblage finales d'Airbus, deux sont concernées par l'actuelle guerre tarifaire, à savoir celle de Tianjin, en Chine, et celle de Mobile, aux États-Unis. Guillaume Faury a rappelé que la Chine avait décidé d'exempter des surtaxes douanières les importations de moteurs ou de pièces aéronautiques provenant des États-Unis, ce qui pourrait ramener à quasiment zéro l'impact des droits de douane. Pour Mobile, les surtaxes douanières concernent essentiellement les importations de produits provenant d'Europe.

Guillaume Faury a par ailleurs indiqué que les annonces sur les droits de douane n'avaient pas causé de perturbations supplémentaires sur la chaîne logistique. Lors d'une conférence avec des journalistes, le dirigeant a estimé que les tensions sur la chaîne d'approvisionnement s'amélioraient même si la situation était loin d'être stabilisée.

In fine, Jefferies évoque des commentaires "rassurants". "Même si nous espérions que l'impact des tarifs soit plus clair, nous pensons qu'il est positif que l'impact direct soit probablement contenu dans les actuelles perspectives de 2025", juge de son côté Royal Bank of Canada.