(BFM Bourse) - Le titre du spécialiste des gaz industriels recule nettement à la Bourse de Paris ce mercredi. A la suite d'une conférence avec la direction, Stifel note que le second semestre s'annonce plus compliqué que le premier, mais reste positive sur l'action sur le long terme.
C'est une des actions vedette chez les particuliers: Air Liquide. Le spécialiste des gaz industriels représente par excellence la valeur de fond de portefeuille, et à fin décembre 2022, 35% de son capital était détenu par des actionnaires individuels.
Si Air Liquide connaît un parcours boursier à la hauteur de sa réputation (hausse de 22% depuis le 1er janvier, de 36% sur un an et de 80% sur cinq ans), le titre recule néanmoins assez nettement ce mercredi, perdant 2,1% vers 14h15, soit la plus forte baisse du CAC 40, le repli ayant atteint même 3,3% dans la matinée.
Dans une note publiée ce mercredi, Stifel pointe des "défis" à court terme pour l'action. Le bureau d'études explique que la direction du groupe a tenu une réunion à Londres avec les analystes sell-side.
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Un consensus désormais exigeant
En conclusion de ce rendez-vous, la banque retient que l'activité ("trading") pourrait être plus difficile au second semestre qu'au premier pour le pensionnaire du CAC 40. Elle considère que le consensus des analystes sur l'évolution des ventes pour le troisième trimestre, à savoir une progression de 4% sur un an en données comparables, apparaît désormais "exigeant".
Deux segments sont particulièrement concernés par un potentiel ralentissement. En premier lieu l'électronique (qui concerne l'industrie des semi-conducteurs, les écrans plats ou les panneaux photovoltaïques) qui représentait environ 9% du chiffre d'affaires de la société l'an passé. La croissance de ce segment s'était déjà tassée au deuxième trimestre en raison d'une base de comparaison exigeante et "d'une demande plus faible des fabricants de mémoires (des composants électroniques, NDLR)", expliquait la société.
"Avec des comparables plus élevés au second semestre, la croissance sera encore plus faible, mais devrait rester positive, selon le directeur général (François Jackow, NDLR). Le creux de la vague devrait être atteint soit au troisième trimestre, soit au quatrième trimestre", explique Stifel.
Autre segment concerné, les "industriels marchands", une activité qui pesait 38% du chiffre d'affaires 2022. Ce segment regroupe des clients industriels de plus petite taille (comme l'alimentaire et la pharmacie par exemple) que les grands comptes, logés, eux, dans le segment "grande industrie".
De grands atouts sur le long terme
Dans ce segment, les volumes de "bulk", c'est-à-dire d'approvisionnements en gaz pour les clients via des cuves de gaz locales et des citernes, accusent un repli de 5-6% et font face à des vents défavorables, note Stifel, alors que ceux des "packaged gas", c'est-à-dire des gaz livrés dans des bouteilles ou dans des cadres, sont stables ou même en légère hausse, poursuit la banque. Ces solutions de livraisons sont choisies par de plus petits clients avec des besoins de volumes plus faibles. Ces petites sociétés ont reçu des aides publiques. "Toutefois, à l'avenir, ces entreprises doivent renouer avec la croissance pour avoir des perspectives solides. Selon le directeur financier, la santé financière des petites entreprises ne suscite pas d'inquiétude pour l'instant, mais la situation doit être surveillée de près", explique Stifel.
Si des turbulences ne sont donc pas à exclure à court terme pour Air Liquide, le bureau d'études a réitéré sa confiance sur la valeur avec un conseil à l'achat, car le groupe n'a jamais eu autant d'opportunités à long terme, estime-t-il. Stifel évoque ses gains de projets dans l'électronique, qui représentent un total de plus de 1 milliard d'euros sur les 18 derniers mois, avec un pipeline (de potentiels appels d'offre) qui s'annonce riche aux Etats-Unis ou en Europe.
Autre catalyseur de long terme: la production d'hydrogène à bas carbone dans laquelle Air Liquide nourrit de grandes ambitions, visant 3 gigawatts de capacités d'électrolyse installées en 2030. Stifel note que la croissance dans cette activité "devient plus visible". Et remarque l'Union européenne a pris conscience de la nécessite de soutenir les investissements dans les infrastructures d'hydrogène bas carbone avec de possibles annonces en novembre.
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