ROME (Reuters) - L'Italie cherche une nouvelle solution pour sauver la compagnie nationale Alitalia après l'annonce du retrait de l'offre d'Air France-KLM.

Le gouvernement italien sortant de Romano Prodi tiendra mercredi une réunion d'urgence pour discuter de l'avenir de la compagnie nationale qui perd un million d'euros par jour.

Alitalia risque la cessation de paiements dans les semaines ou dans les mois qui viennent et partant de voir sa licence révoquée par l'aviation civile italienne.

La compagnie aérienne estime avoir besoin d'au moins 750 millions d'euros d'ici au milieu de l'année.

En Bourse, la cotation d'Alitalia a été suspendue dans l'attente d'un communiqué.

Selon le journal Il Sole 24 Ore, Romano Prodi pourrait prendre un décret accordant à Alitalia un prêt d'un montant compris entre 100 et 150 millions d'euros. Il invoquerait des raisons d'ordre public pour défendre sa décision devant la Commission européenne.

La réglementation de l'Union européenne interdit de consentir des aides d'Etat et exige que les prêts soient accordés selon les règles commerciales.

Romano Prodi avait donné son aval à l'offre d'Air France-KLM, mais la proposition de la compagnie franco-néerlandaise a subi les foudres conjuguées des syndicats et de l'opposition. Son leader, Silvio Berlusconi, avait promis de rejeter l'offre s'il était élu.

Vainqueur des élections, Silvio Berlusconi a promu l'idée d'offres alternatives, allant d'une proposition émanant d'un consortium d'investisseurs italiens à l'ouverture de négociations avec Aeroflot.

Mardi, un porte-parole de la compagnie russe a déclaré qu'Aeroflot attendait une invitation à l'ouverture de pourparlers avec Alitalia.

"Nous attendons que la partie italienne nous invite. Cependant, Aeroflot sera guidé (dans sa prise de décision) par des raisons purement pragmatiques et par l'intérêt des investisseurs", a-t-il déclaré.

Le Corriere della Sera croît savoir que des banques italiennes pourraient venir à la rescousse. Elles proposeraient 1 à 2 milliards d'euros pour recapitaliser la compagnie, ce qui donnerait un an de répit à Alitalia pour trouver un partenaire.

Intesa Sanpaolo, une banque qui avait soutenu une précédente offre de reprise d'Alitalia lancée par Air One, a fait savoir qu'elle pourrait être intéressée.

Selon un dirigeant syndical, un prêt de l'Etat est inévitable.

"Cela ne veut pas dire qu'il s'agira d'un prêt-relais, il peut y avoir d'autres formes de prêts", a déclaré sur une radio locale Fabrizio Solari, de la FILT CGIL.

Le chef du syndicat des pilotes de ligne garde toutefois l'espoir qu'un accord soit trouvé avec Air France-KLM. Il a déclaré qu'il se refusait à croire que la compagnie franco-néerlandaise avait réellement renoncé.

Gilles Castonguay, version française Nicolas Delame

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