par Jana Mlcochova
PRAGUE (Reuters) - Le gouvernement tchèque a choisi Air France-KLM et un consortium formé des firmes Unimex et Travel Service pour passer à la seconde étape de la privatisation de Czech Airlines, annonce le ministre des Finances Miroslav Kalousek.
La compagnie russe Aeroflot et la société de capital-investissement Odien sont donc hors course pour cet appel d'offres qui porte sur une prise de participation de 91,5% dans Czech Airlines (CSA).
Le ministre des Finances a précisé lors d'une conférence de presse que le gouvernement avait utilisé des critères de qualification "formels, sécuritaires et internationaux" pour prendre sa décision.
Ni Miroslav Kalousek ni le Premier ministre Mirek Topolanek n'ont voulu en dire plus que les motifs du rejet des dossiers présentés par Aeroflot et Odien.
"Cela a été discuté dans un cadre qui nous autorise à ne pas rendre public les motifs", a déclaré Mirek Topolanek alors qu'on l'interrogeait sur l'exclusion des deux sociétés.
Certains, dans la classe politique tchèque, ont estimé qu'Aeroflot pourrait ne pas être l'acquéreur idéal d'un point de vue de la sécurité compte tenu de sa structure actionnariale opaque.
Les Tchèques se montrent généralement réticents face à des prises de participation russes dans des entreprises tchèques, en particulier lorsqu'elles sont considérées comme stratégiques.
Le gouvernement sortant de centre-droit de Topolanek, proche allié des Etats-Unis, est également favorable au projet de Washington de construction d'une base antimissile dans un pays d'Europe centrale, projet auquel la Russie est fortement opposée.
AEROFLOT PROTESTE
Aeroflot a estimé que la prise en compte de critères de sécurité n'étaient pas pertinents.
"Il est alarmant que (des responsables tchèques) aient exprimé leur préoccupation concernant les menaces pour la sécurité nationale en raison de l'offre d'Aeroflot (...). Nous estimons ces remarques tout à fait politisées et artificielles", a déclaré à Reuters le directeur général adjoint d'Aeroflot Lev Kochliakov.
La vente des 91,5% du capital de CSA devrait se poursuivre en dépit de la démission du Premier ministre le mois dernier. Son successeur Jan Fischer est en train de constituer un gouvernement intérimaire qui devra organiser des élections anticipées, sans doute en octobre.
Miroslav Kalousek a déclaré qu'il s'attendait à ce que le gouvernement intérimaire prenne prochainement une décision concernant l'opération.
Selon des analystes, la vente de la petite compagnie européenne, touchée par la crise financière, devrait atteindre cinq milliards de couronnes tchèques (185 millions d'euros).
Le gouvernement tchèque estime nécessaire une privatisation rapide pour que la crise ne fragilise pas encore un peu plus la position financière de la compagnie aérienne, mise à mal par les projets de développement ambitieux de la précédente direction.
CSA, Air France et Aeroflot font partie de l'alliance Sky Team, menée par l'américaine Delta Airlines. Air France avait acquis près de 40% de CSA au début des années 90 pour 60 millions de dollars pour revendre ensuite cette participation à l'Etat en 1992 pour 27 millions de dollars.
Version française Wilfrid Exbrayat, Gwénaëlle Barzic et Danielle Rouquié
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