(BFM Bourse) - La banque britannique a abaissé ce mercredi son conseil sur le titre du groupe de transport aérien à "sous-pondération" contre "pondération de marché". L'établissement note que le contexte politique risque de peser sur l'activité locale et la confiance des consommateurs et se montre prudente sur le redressement de KLM.

Air France-KLM souffre en Bourse depuis maintenant plusieurs trimestres. Le groupe de transport aérien franco-néerlandais accuse une baisse de 40,8% sur un an et de 12,7% depuis le début de 2025.

Barclays ne se montre pas optimiste sur un potentiel rebond du titre, bien au contraire. L'établissement britannique a abaissé ce mercredi 15 janvier son conseil de "pondération en ligne" à "sous-pondération", ce qui revient à passer de "neutre" à "vendre". La banque a également ajusté son objectif de cours à 7 euros contre 8,5 euros précédemment.

Ce changement d'opinion a pesé un peu sur Air France-KLM qui reculait de près de 2% en début de séance ce mercredi. Le titre s'est retourné à la hausse dans l'après-midi, suivant la hausse du marché qui salue des chiffres rassurants sur l'inflation américaine. Le titre prend 1% vers 14h40.

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"Destruction de la demande"

Barclays rappelle qu'en 2024, le groupe a souffert d'une "destruction de la demande" chez Air France durant l'été, période qui correspond au pic d'activité de la société, en raison d'un comportement "d'évitement" de Paris de la part des touristes internationaux dû aux Jeux olympiques.

Si l'impact des Jeux olympiques crée une base de comparaison favorable pour 2025 et que Barclays s'attend à un rebond de la demande de loisirs premium en France, la banque se montre prudente.

Barclays estime ainsi que l'instabilité politique pèsera sur la confiance et donc la demande des entreprises et des ménages français. L'établissement pointe également les risques de mesures fiscales défavorables.

Le projet de loi de finances pour 2025, qui a été mis en suspens avec la chute du gouvernement Barnier, comprenait une surtaxe d'impôt sur les sociétés pour les entreprises réalisant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires en France. Le texte prévoyait également un alourdissement important de la taxe de solidarité sur les billets d'avions (TSBA), l'exécutif souhaitant alors tripler les recettes issues de cette contribution.

"Tout gouvernement français cherchera à obtenir des recettes fiscales significatives et ces deux taxes sont des sources potentielles évidentes", écrit Barclays.

Ces mesures pourraient revenir dans les textes budgétaires du gouvernement Bayrou. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, s'était déclarée favorable, la semaine dernière, à un retour de la hausse de la TSBA.

Un redressement incertain chez KLM

Pour KLM spécifiquement, Barclays rappelle que la société néerlandaise avait annoncé à l'automne un plan pour réduire ses coûts et augmenter sa productivité, avec pour but de générer 450 millions de résultat opérationnel additionnel à "court terme".

Mais Barclays s'avère prudente. La banque britannique estime que KLM éprouvera des difficultés pour améliorer sa productivité dans la mesure où la compagnie mène actuellement une transition sur sa flotte d'avions court-courrier, en passant d'appareils Boeing à des avions Airbus.

"Nous pensons que les relations de travail restent difficiles et remontent aux réductions de salaires mandatées par le gouvernement lors de la pandémie. Les fortes augmentations des redevances aéroportuaires à Schiphol (l'aéroport d'Amsterdam, hub de KLM, NDLR) et l'incertitude persistante en matière de planification constituent d'autres défis pour KLM", fait également valoir Barclays.

Ces points négatifs n'empêchent toutefois pas la banque de témoigner son "admiration" pour la direction d'Air France-KLM.

"Ben Smith, le directeur général d'Air France-KLM, a amélioré de façon spectaculaire les relations sociales au sein d'Air France, ce qui a permis à la direction d'optimiser l'activité, grâce à des configurations d'avions plus efficaces, à l'optimisation du planning et à des pratiques de travail plus flexibles", rappelle Barclays.

"Si ce changement culturel peut être répété dans la compagnie sœur néerlandaise, nous pensons que KLM sera en mesure de réaliser son plan d'amélioration de 450 millions d'euros", reconnaît la banque britannique.