(BFM Bourse) - Le rendement sur le bon du Trésor américain à 10 ans grimpe ce mercredi, le marché anticipant une victoire du candidat républicain après que ce dernier a remporté plusieurs états-clé.
Alors que Donald Trump a franchi plusieurs étapes pour remporter la présidentielle américaine, plusieurs réactions de marché s'observent déjà.
Le dollar s'envole, prenant 1,7% face à l'euro et 1,4% face au yen. Surtout, les rendements obligataires américains décollent. Vers 7h10 heure française, le taux du bon du Trésor américain à 10 ans grimpe de 13,7 points de base (soit 0,137 point de pourcentage), à 4,424% contre 4,287% la veille. Ce qui représente une hausse important sur ce marché.
Le rendement de l'obligation américaine à deux prend, lui, 9 points de base à 7,285%.
Le candidat républicain a pris une importante longueur d'avance face à Kamala Harris. Au moment de la rédaction de cet article, Donald Trump avait remporté 25 états dont deux états-clé, à savoir la Géorgie et la Caroline du Nord. Selon un décompte publié par Associated Press, Donald Trump compte pour l'heure 247 grands électeurs contre 210 pour Kamala Harris, alors que 270 grands électeurs sont nécessaires pour s'assurer une victoire.
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Une politique perçue comme étant inflationniste
Le camp républicain a par ailleurs repris aux démocrates le contrôle du Sénat, l'une des deux chambres du Congrès américain. La Chambre des représentants est, elle, toujours en jeu.
Depuis plusieurs semaines, les taux des obligations américaines avaient gagné du terrain en prévision d'une victoire de Donald Trump à la présidentielle. La dynamique un peu plus favorable à Kamala Harris, ces tous derniers jours, s'était traduite par un reflux sur les rendements.
Le programme de Donald Trump est perçu comme étant plus inflationniste que celui de Kamala Harris et davantage source de déficit budgétaire. Et donc synonyme de hausse des rendements.
"Les marchés commencent déjà à se positionner sur les paris "Trump 2.0" alors que tout semble tourner en sa faveur : les votes s’accumulent et la voie de Harris vers la victoire paraît de plus en plus improbable. Bien qu’il faille encore faire preuve de patience, les marchés cherchent déjà à anticiper ce scénario", souligne Saxo Banque.
"La pression la plus forte se fait sentir sur les taux (…) Ce bond reflète les anticipations d'inflation liées à une politique économique potentiellement expansionniste de Trump, dans un contexte déjà marqué par des tensions inflationnistes", ajoute la banque.
Ces anticipations d'une hausse de l'inflation sont liées à plusieurs mesures voulues par le candidat républicain, comme la lutte contre l'immigration et la hausse des tarifs douaniers.
"La réduction de l'immigration légale et illégale tend à diminuer l'offre de main-d'œuvre bon marché, ce qui peut entraîner une augmentation des coûts de main-d'œuvre. Cela pourrait à son tour créer une pression inflationniste, les entreprises essayant de répercuter ces coûts supplémentaires sur les consommateurs", expliquait en juillet Quasar Elizundia, stratégiste chez Pepperstone.
Les droits de douanes, eux, "augmentent le coût des biens importés, ce qui peut entraîner une hausse des prix pour les consommateurs américains et provoquer des représailles commerciales de la part d'autres pays. L'incertitude commerciale qui en résulte peut avoir un impact négatif sur les chaînes d'approvisionnement mondiales et accroître la volatilité du marché", ajoute-t-il.