par Claude Chendjou
PARIS, 17 décembre (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé ordre dispersé mercredi et Wall Street était dans le rouge à mi-parcours dans une séance dominée par l'attentisme à la veille des décisions de quatre grandes banques centrales et de la publication des chiffres de l'inflation américaine.
À Paris, le CAC 40 a fini sur une perte de 0,25% à 8.086,05 points. Le Footsie britannique, riche en matières premières, s'est distingué des autres places européennes, en s'adjugeant 0,92% sur fond de flambée des cours du pétrole au regard de la situation au Venezuela. Le Dax allemand a reflué de 0,50%.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,63%, tandis que le FTSEurofirst 300 a fléchi de 0,02%. Le Stoxx 600 a fini inchangé.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,21%, le Standard & Poor's 500 de 0,78% et le Nasdaq de 1,22% après une ouverture en légère hausse.
Les marchés sont globalement sur la défensive à deux semaines de la fin d'une année qui a vu le Stoxx 600 gagner à ce stade près de 15%, tandis que Wall Street s'achemine vers troisième année consécutive dans le vert, portée par des anticipations de baisse de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et l'enthousiasme autour de l'intelligence artificielle.
Faute de réels catalyseurs, les échanges sont timorés et les investisseurs attendent la publication jeudi de l'indicateur des prix à la consommation aux Etats-Unis qui pourrait influer sur la trajectoire des taux de la Fed pour 2026.
Les données LSEG montrent que les opérateurs s'attendent toujours à deux baisses de taux de la Fed de 25 points de base l'année prochaine, la première étant prévue en juin, un mois après la nomination probable du successeur de Jerome Powell, l'actuel président de la banque centrale américaine.
Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Fed, a déclaré mercredi que la banque centrale américaine disposait encore de marges de manœuvre pour baisser les taux d'intérêt face à la faiblesse du marché du travail, notant toutefois qu'"il n'y avait pas d'urgence à (les) baisser".
Les rendements souverains longs américains étaient pratiquement inchangés après cette déclaration.
"Il me semble que tant qu'on n'aura pas de nouveau président de la Fed et une orientation claire, ou que l'économie ne se portera pas beaucoup mieux ou beaucoup moins bien, il n'y aura probablement pas grand-chose à en tirer", a déclaré Tom di Galoma, directeur chez Mischler Financial Group, ajoutant que "le marché manque encore cruellement d'une approche axée sur les données".
En Europe, où des indicateurs économiques, notamment d'inflation, ont été publiés ce mercredi à la veille des décisions de politique monétaires de la Banque centrale européenne (BCE), de la Banque d'Angleterre (BoE), de la Banque de Norvège (Norges Bank) et de la Banque de Suède (Riksbank), la tendance a été hésitante en séance avant de finir dans le rouge, excepté à Londres.
Signe d'une certaine méfiance, l'indice de la volatilité sur l'EuroStoxx 50 est reparti à la hausse, au-dessus des 16 points, tandis que son équivalent à Wall Street grimpait de plus de 4%.
VALEURS EN EUROPE
Du point de vue sectoriel, le compartiment bancaire en Europe s'est distingué alors qu'UBS Global Wealth Management estime qu'il devrait bénéficier d'une combinaison favorable avec la bonne tenue des marchés financiers, l'accélération des opérations de fusion-acquisition et l'assouplissement de la réglementation en Europe et aux Etats-Unis.
Société Générale (+3,94%) a dominé le CAC 40 à la faveur d'une révision à la hausse de l'objectif de cours de la banque française par BofA Global Research. HSBC a pris 2,69%, les investisseurs évoquant une révision à la hausse de la recommandation d'un courtier sur le titre.
Le secteur de l'énergie (+0,13%) a profité de la flambée des cours pétroliers: TotalEnergies, Shell et BP gagnant de 0,72% à 1,18%.
Bunzl a abandonné 1,98%, le distributeur de fournitures de bureau ayant averti sur sa marge d'exploitation pour 2026.
Serco a grimpé de 7,37%, la société ayant annoncé anticiper des bénéfices supérieurs aux attentes pour cette année et l'année prochaine.
LES INDICATEURS DU JOUR
L'inflation en zone euro a été révisée mercredi à 2,1% sur un an en novembre, contre 2,2% initialement anticipé.
L'inflation des prix à la consommation en Grande-Bretagne a ralenti à 3,2% en novembre sur un an, son plus bas niveau depuis mars, après 3,6% en octobre.
CHANGES
La livre sterling recule mercredi de 0,23% à 1,3388 dollar, après la forte baisse surprise de l'inflation en Grande-Bretagne. Les contrats à terme sur les taux directeurs intègrent désormais une probabilité proche de 100% d'une baisse de 25 points de base des coûts d'emprunt par la BoE jeudi, et de 66 points de base de réductions d'ici décembre 2026, selon les données de LSEG.
Le dollar prend 0,16% face à un panier de devises de référence, mais reste proche de son creux de début octobre avec une perte à ce stade d'environ 9,5% depuis le début de l'année.
L'euro grappille 0,02%, à 1,1749 dollar, avant le statu quo attendu jeudi sur les taux de la BCE.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans monte marginalement, d'environ un point de base, à 4,158%, alors que les indicateurs publiés depuis la levée du "shutdown" assombrissent les perspectives économiques.
Celui du Bund allemand à dix ans a fini en légère hausse, de deux points de base, à 2,86%, tandis que le deux ans a clos stable, à 2,14%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier réagit mercredi aux incertitudes sur le Venezuela, le président américain Donald Trump ayant ordonné mardi le blocus de tous les pétroliers visés par des sanctions entrant ou quittant le Venezuela.
Le Brent progresse de 1,66% à 59,91 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,72% à 56,22 dollars.
MÉTAUX
L'argent a touché un record à plus de 66 dollars l'once dans un contexte d'offre restreinte, de forte demande industrielle et de spéculation.
L'or au comptant s'est également apprécié, de 0,68%, à 4.3331 dollars.
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(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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