(BFM Bourse) - Le fournisseur de systèmes de défense terrestre a annoncé ce mercredi 17 décembre viser une entrée en Bourse en 2026 via une double cotation à Francfort et à Paris, sous réserve des conditions de marché.
L'arrivée en Bourse du groupe de défense KNDS se précise de plus en plus. Le fabricant de blindés franco-allemand a annoncé ce mercredi 17 décembre qu'il envisageait une introduction en Bourse par le biais d'une double cotation à Paris et à Francfort en 2026, sous réserve des conditions de marché.
La société explique que cette opération viendra soutenir sa stratégie de croissance à long terme, élargir son accès aux marchés financiers mais aussi lui permettre de continuer à investir dans la capacité industrielle, la technologie et l'innovation.
"Avec ce projet d'IPO (introduction en Bourse) à double cotation, KNDS est déterminé à créer une structure plus agile et réactive pour continuer à investir dans la technologie, la capacité et les talents. Le modèle de KNDS, unissant des nations clés au sein d'un groupe unique, incarne la voie vers un avenir collectif et efficace pour la défense européenne, guidé par un objectif commun : contribuer à une plus grande stabilité et à une sécurité durable à travers l'Europe et au-delà", explique Jean-Paul Alary, directeur général de KNDS.
"Le moment est venu"
Cité dans un communiqué, Tom Enders, président du conseil d'administration de KNDS, juge que le "moment est venu" et que "l'entreprise est prête" pour une cotation en Bourse. Le secteur européen de la défense en Bourse est donc appelé à se renforcer avec un potentiel nouveau pensionnaire dans ses rangs.
Il faut dire que le secteur a le vent en poupe depuis le début de l'année, même si sur la seconde partie de 2025, les discussions autour d'une potentielle paix en Ukraine ont freiné leur rallye. Thales gagne 62,35% depuis janvier quand Rheinmetall s'adjuge de son côté 144,6%.
Les groupes de défense ont été propulsés par les multiples annonces de hausses des budgets militaires en Europe. Sous la pression des États-Unis, qui sont désormais bien moins enclins à assurer la sécurité du Vieux continent, l'Europe a décidé de se réarmer à vitesse grand V. L'Allemagne a par exemple annoncé des centaines de milliards d'euros d'investissement dans la défense.
En juin, les pays membres de l'Otan se sont engagés à investir 5% par an de leur PIB dans les dépenses de défense d'ici à 2035 contre une précédente cible de 2%.
Pour l'aider à franchir cette étape importante, KNDS s'est récemment entouré d'un état-major capé en la matière. Le groupe de défense a annoncé la nomination de Christian Schulz au conseil d'administration de KNDS qu'il rejoindra en janvier. Il était l'ancien directeur financier de Renk, un spécialiste des systèmes d'engrenages et de propulsion pour les chars et les frégates marines entré en Bourse en février 2024 et dont l'action flambe de plus de 180% cette année, affichant la troisième meilleure performance du Stoxx Europe 600, l'indice paneuropéen de référence.
KNDS ajoute que Christian Schulz viendra ainsi apporter une expertise approfondie en matière d’introduction en Bourse et d'industrie de défense pour soutenir sa prochaine phase de croissance. Un peu plus tôt dans la semaine, le groupe franco-allemand de défense a acté la nomination de Nicolas Groult au poste de PDG de KNDS France à partir du 5 janvier,
Un solide carnet de commandes
En février, Reuters avait révélé que KNDS envisageait de faire son entrée en Bourse soit cette année ou à horizon 2026.
La société KNDS est le fruit d'une joint-venture qui réunit depuis 2015 deux constructeurs de blindés, à savoir le français Nexter et l'allemand Krauss Maffei Wegmann.
Le groupe offre une gamme de produits comprenant des chars de combat, des véhicules blindés, des systèmes d'artillerie, des systèmes d'armes, de la robotique, des munitions, des services clients, des systèmes de gestion de combat, des solutions de formation, des solutions de protection et une large gamme d'équipements.
En 2024, KNDS a réalisé un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros et affichait des prises de commandes record de 11,2 milliards d'euros, une dynamique qui, selon la société, s'est poursuivie en 2025. Le carnet de commandes de KNDS atteignait près de 23,5 milliards d'euros en 2024, en hausse de 15% d'une année sur l'autre.
"Ce carnet de commandes pluriannuel offre une forte visibilité sur les revenus futurs et soutient les investissements continus dans de nouvelles capacités et technologies", fait valoir l'entreprise.