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Marché : Le CAC 40 a pris 10,42% en 2025, une performance en demi-teinte

Aujourd'hui à 14:07
Année mitigée pour le CAC 40

(BFM Bourse) - L'indice parisien a clôturé la dernière séance de 2025 sur une baisse. Sur l'ensemble de l'année, le CAC 40 est resté à la traîne des grands indices européens, américains et asiatiques en raison du risque politique et des contre-performances de plusieurs poids lourds.

La Bourse de Paris a terminé l'année sur une mauvaise note. Le CAC 40 a abandonné 0,23% ce mercredi 31 décembre, achevant 2025 à 8.149,50 points, à l'issue d'une séance écourtée (la clôture a été fixée peu après 14h).

Aucun élément n'a réellement animé la séance. Sur les 40 valeurs du CAC 40, 31 ont fini dans le rouge. Mais, Totalenergies, la plus forte baisse de l'indice, a contenu son repli à 1,44%. LVMH (+0,89%), Eiffage (+0,41%) et Accor (+0,4%) ont grignoté du terrain.

Stephen Innes, de Spi AM, remarque que les volumes sur le marché s'avèrent "faibles" avec "peu d'informations nouvelles sur lesquelles s'appuyer". Il faudra attendre janvier pour trouver "de nouveaux catalyseurs", ajoute-t-il.

Sur l'ensemble de 2025, le CAC 40 a gagné 10,42%. Sur le papier, cette performance peut paraître satisfaisante. En 2024, le CAC 40 avait reculé de 2,15%.

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Sous-performance généralisée

Dans les faits, la hausse du grand baromètre de la Bourse de Paris peut laisser un goût amer. Car le CAC 40 a en réalité sous-performé à peu près tout ses pairs.

En Europe, l'IBEX 35 de Madrid a pris 49,3%, le FTSE Mib de Milan 31,5%, le DAX 40 de Francfort 23% et le FTSE 100 de Londres 21,5%. En Asie, le Nikkei 225 a gagné 26,2%, le CSI 300, qui regroupe les grandes capitalisations de Shenzhen et Shanghai, prend 17,7% et le Kospi de Séoul a même bondi de 75,6%.

Wall Street, de son côté, n'a pas encore achevé 2025. Mais sauf improbable retournement de dernière minute, le S&P 500, principal indice de la Bourse de New York, fera mieux que le CAC 40 puisqu'il s'adjuge pour l'heure 17,25%.

Même en prenant le CAC 40 GR, c'est-à-dire en supposant que les dividendes versés soient réinvestis, la hausse se limite à 14,3%.

Autre fait criant: Alors que le DAX, le FTSE 100 et les indices de Wall Street ont enchaîné les records tout au long de l'année, le CAC 40, lui, a dû attendre fin octobre pour signer de nouveaux plus hauts historiques. L'indice n'a enregistré que trois records en séances et un seul en clôture.

Le risque politique comme handicap

Comment expliquer que le marché parisien a autant été à la traîne? Le retour du risque politique depuis la fin de l'été reste le facteur le plus évident. Depuis la chute du gouvernement Bayrou en septembre, un regain d'incertitude sur la trajectoire des finances publiques tricolores a pesé sur la performance des actifs français, les actions à fortiori.

Les débats budgétaires ont été compliqués et l'exécutif tricolore a eu recours à une loi spéciale pour ne pas totalement s'enliser.

Ce texte revient à reconduire temporairement le budget 2025 pour 2026 dans l'attente d'une véritable loi de Finances, que le gouvernement espère faire adopter en début d'année.

"Nous prévoyons que l'incertitude politique restera un élément clé des perspectives macroéconomiques au moins jusqu'à l'élection présidentielle de 2027", écrit UBS.

Le risque politique a handicapé certains titres, tels que les exploitations d'autoroutes Vinci et Eiffage, des amendements prévoyant d'alourdir leur fiscalité. L'incertitude a également pénalisé les banques, même si Société Générale signe la meilleure performance du CAC 40 en 2025 (+153%).

Les groupes de défense, comme Thales, ont aussi pu pâtir de ces évènements car l'impasse budgétaire actuelle entraîne des conséquences à court terme sur les dépenses militaires tricolores.

Fin août, Jefferies rappelait que le précédent budget (celui de 2025) avait été adopté avec un retard significatif, ce qui avait conduit à des prises de commandes assez "lentes" dans les activités de défense de Thales, au premier trimestre 2025. La France représentait, en 2024, un peu moins d'un quart des prises de commandes de Thales.

Des poids lourds qui déçoivent

Par ailleurs, la défense et les banques sont les deux secteurs qui ont le plus progressé en 2025 en Europe. Or ces deux compartiments n'ont pas un énorme poids sur le CAC 40, au contraire de l'IBEX 35 et du FTSE Mib voire du FTSE 100 (pour les banques) et, dans une moindre mesure, du DAX 40 (pour la défense et les banques). Ce qui explique en partie la sous-performance du CAC 40 par rapport aux autres indices européens.

Par ailleurs, plusieurs poids lourds de l'indice parisien ont enregistré des performances ternes. Schneider Electric, sa plus forte pondération (c'est-à-dire la valeur qui a le plus de poids dans le calcul de l'indice) a reculé de 2,49%. Le groupe, considéré comme une "valeur IA" en raison de l'essor de ses produits pour l'efficacité énergétique des data centers, n'a pas réussi à satisfaire des attentes élevées. Sa journée investisseurs, organisée au début du mois, a toutefois envoyé des messages encourageants.

LVMH termine 2025 de justesse dans le vert (+1,5%). Le numéro un du luxe a surtout souffert sur la première partie de l'année, perdant plus de 30% entre le 1er janvier et fin juin. L'entreprise aux 75 maisons a ensuite complètement renversé la vapeur à partir de la fin de l'été, avec notamment une activité nettement supérieure aux attentes au troisième trimestre. Beaucoup de bureaux d'études recommandent d'acheter le titre pour jouer la reprise du luxe en 2026.

Totalenergies a limité sa hausse à 4,16%. Le groupe pétrolier a été pénalisé par la baisse des cours de l'or noir. De plus, la major a livré plusieurs publications qui ont grippé le marché avec une hausse de sa dette nette, l'entreprise ne dégageant pas suffisamment de cash pour financer de façon organique (c'est-à-dire sans s'endetter) sa politique de retour à l'actionnaire (dividendes, rachats d'actions).

En conséquence, le marché a redouté que Totalenergies se résigne à réduire la voilure sur ses rachats d'actions. Le groupe a fini par remettre à plat sa politique de retour à l'actionnaire en septembre dernier, sabrant effectivement le montant de ses rachats d'actions trimestriels.

Sanofi a de son côté reculé de 11,76%. Le groupe pharmaceutique, qui s'efforce de trouver de nouveaux médicaments "blockbusters" pour prendre le relai de Dupixent, son grand vecteur de croissance, a déçu. Sanofi était attendu au tournant sur les résultats de plusieurs essais cliniques.

À chaque fois les résultats ont été inférieurs aux attentes du marché. Par ailleurs, l'autorité sanitaire américaine a signifié fin décembre au groupe qu'elle n'approuverait pas en l'état tolebrutinib, un candidat-médicament pour traiter une forme de sclérose en plaques.

Qu'attendre du CAC 40 pour 2026? "En 2026, le CAC 40 pourrait faire ce qu’il sait faire de mieux: suivre Wall Street sans trop de personnalité", juge Antoine Andreani, chef de la recherche de XTB France. L'expert de marché estime que l'indice parisien pourrait avoir en ligne de mire une zone technique autour de 8.800 points.

Nous reviendrons dans le détail sur les perspectives 2026 pour l'ensemble des marchés actions (avec une partie sur le CAC 40) dans le cadre d'un article qui sera publié en fin de semaine.

D'ici là nous vous laissons avec, ci-dessous, l'ensemble des variations 2025 des 40 groupes du CAC 40. Et nous vous souhaitons, bien sûr, un bon réveillon et une belle année 2026.

Voici le palmarès du CAC 40 en variation:

  • Société Générale +153%
  • ArcelorMittal +74,28%
  • Thales +65,74%
  • Bouygues +55,4%
  • Orange +47,49%
  • Engie +46,37%
  • Eiffage +44,48%
  • Safran +40,22%
  • BNP Paribas +36,42%
  • Legrand +35,31%
  • Crédit Agricole SA +32,05%
  • Airbus +29,13%
  • Unibail-Rodamco-Westfield +27,56%
  • Eurofins +26,55%
  • Kering +26,34%
  • Vinci +20,36%
  • Axa +19,35%
  • Euronext +18,19%
  • Danone +17,91%
  • Essilorluxottica +14,56%
  • Veolia +9,63%
  • L'Oréal +7,24%
  • Carrefour +5,46%
  • Totalenergies +4,16%
  • Accor +2,51%
  • Air Liquide +2,13%
  • LVMH +1,5%
  • Saint-Gobain +1,47%
  • Schneider Electric -2,49%
  • Bureau Veritas -7,36%
  • STMicroelectronics -7,56%
  • Hermès -8,24%
  • Capgemini -10,05%
  • Michelin -10,97%
  • Sanofi -11,76%
  • Publicis -13,96%
  • Renault -24,72%
  • Stellantis -25,66%
  • Dassault Systèmes -28,84%
  • Pernod Ricard -32,94%
  • Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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    +333.80 % vs +63.94 % pour le CAC 40
    Performance depuis le 28 mai 2008

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