(BFM Bourse) - Les marchés actions américains évoluent sans direction claire dans un climat d'extrême nervosité. La guerre commerciale est montée encore d'un cran entre l'entrée en vigueur de la deuxième salve de droits de douane pour les produits importés aux États-Unis et la riposte chinoise aux surtaxes américaines exorbitantes.
Après avoir clôturé en baisse mardi, les marchés américains sont encore à fleur de peau ce mercredi 9 avril. À l'ouverture de Wall Street, le Dow Jones cède 0,43%, le S&P est stable sous les 5.000 points, tandis que le Nasdaq tente de se remobiliser, et grimpe de 0,5%.
Ce début de séance un peu timoré survient alors que les autres Bourses mondiales flanchent, secouées par la guerre commerciale qui s'intensifie notamment entre Pékin et Washington.
Œil pour œil, dent pour dent
Frappée par des droits de douane colossaux de 104% par les Etats-Unis, la Chine a en effet décidé de riposter à son tour. Pékin a annoncé porter à 84% les surtaxes douanières qu'elle appliquera aux produits américains dès ce jeudi 10 avril, selon le ministère des Finances cité par Reuters.
C'est aussi ce mercredi que l'ensemble des surtaxes douanières appliquées à tous les autres pays entrent en vigueur avec notamment un taux de 20% pour les produits européens. Les pays de l'Union européenne viennent de valider ce mercredi après-midi la mise en place de droits de douane sur une série de produits américains comme les motos, le soja, ou la volaille.
Un "moment idéal"
Pour échapper aux droits de douane américains, les entreprises n'auront pas d'autre choix que de rapatrier leur production aux États-Unis. Donald Trump a enjoint ce mercredi les entreprises mondiales à s'installer aux États-Unis.
"C'est un moment idéal pour transférer votre entreprise aux Etats-Unis", où s'applique "zéro droits de douane", a écrit Donald Trump sur Truth Social. "N'ATTENDEZ PAS, FAITES-LE!", a-t-il aussi ajouté.
Pour l'heure, les marchés eux restent sont sonnés par les initiatives douanières de Donald Trump. Le S&P 500 flirte avec la zone d'entrée en "bear market", c'est-à-dire que l'indice a perdu 20% ou plus par rapport à un pic récent, en l’occurrence celui du 19 février.
Pour autant, cette déroute des marchés n'a pas l'air d'émouvoir Scott Bessent. Dans une déclaration fracassante, le Secrétaire au Trésor des États-Unis a indiqué ce mercredi donner sa priorité à "l'économie réelle" et non à Wall Street.
"Wall Street est devenu plus riche que jamais, et peut continuer à se développer et bien se porter. Mais pour les quatre prochaines années, l'objectif du président Trump est se concentrer sur l'économie réelle. C'est au tour de l'économie réelle", a-t-il déclaré devant l'Association des banquiers américains (ABA).