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Ces obligations d'Etat qui offrent une chance de gagner au tirage

dimanche 1 septembre 2019 à 08h00
Un vendeur de rue tient le journal présentant le tirage des Prize Bonds à Islamabad

(BFM Bourse) - Pour dynamiser l'épargne, certains gouvernements à l'image du Trésor philippin envisagent d'émettre des "prize bonds". Ces obligations "à lots" offrent, plutôt qu'un coupon, la possibilité d'obtenir un prix sous la forme de versement en numéraire, attribué par tirage au sort. En Europe, ces prize bonds sont très courus en Irlande.

L'agence philippine du Trésor réfléchit à la possibilité d'émettre des obligations à lots, destinée à attirer les investisseurs particuliers, a indiqué sa directrice Rosalia De Leon, selon des propos rapportés par Bloomberg et divers organes de presse locaux.

Cette structure originale vise avant tout à encourager l'épargne dans l'un des pays d'Asie où le taux d'épargne est le plus faible. Pour lever des fonds, le Trésor philippin n'a pas besoin de recourir à ce type d'incitation. Cette semaine, une émission d'obligations classiques de 20 milliards de pesos philippins (soit environ 350 millions d'euros) a suscité une demande près de trois fois supérieure (56,5 milliards de pesos), aboutissant à un taux d'intérêt en repli à 3,961%. Le pays diversifie aussi ses sources de financement en émettant en yuans, en yens, et même en euros plus tôt cette année.

Au contraire, émettre des obligations à lots est quelque chose de relativement coûteux à mettre en place pour l'émetteur, notamment puisqu'il faut diviser l'émission en un grand nombre de titres de montant nominal limité si l'on veut les rendre accessible aux ménages, et en faire ensuite la promotion.

"L'ouverture à des méthodes de financement innovantes est une bonne chose mais pour l'instant je pense que les outils classiques de financement devraient suffire", a commenté Nicholas Mapa, économiste pour ING Groep à Manille, cité par Bloomberg.

Mais c'est un bon moyen d'associer les ménages au développement financier d'un pays. Donna De Leon a mis en avant l'exemple du Pakistan, qui émet des obligations à lots d'un nominal allant d'un montant aussi faible que 100 roupies (le revenu mensuel moyen étant de l'ordre de 5000 roupies) et jusqu'à 40.000 roupies. Sans intérêt, ces obligations donnent droit au remboursement du capital -les épargnants sont donc assurés de ne pas y perdre- mais aussi la possibilité de remporter un prix de 1500 roupies.

Plus près de nous, les prize bonds sont très répandus en Irlande. Ce type d'obligations existent aussi au Royaume-Uni, où il prennent le nom de "premium bonds".

En 2018, le National Prize bond fund, géré pour le compte de l'agence nationale du trésor de la République d'Irlande, a même atteint le montant record de 3,4 milliards d'euros, ayant reçu 574 millions d'euros de souscriptions. Il faut dire que ces bons existent maintenant depuis 30 ans en Irlande, où l'on peut les acheter à la poste local ou désormais sur internet, dès 25 euros (minimum de 4 obligations à 6,25 euros) et jusqu'à 250.000 euros par personne.

Les Prize bonds irlandais ne versent aucun intérêt non plus. Mais chaque semaine, des lots allant de 50 à 50.000 euros sont tirés au sort (plus deux tirages annuels à 1 million d'euros). L'avantage est que ces dotations ne sont pas taxées. De plus aucune commission n'est prélevée à l'achat et les titres sont remboursables à la demande du porteur, sous un délai d'une semaine.

Face à la faiblesse des rémunérations des livrets sans risque, les épargnants n'ont guère de scrupule à souscrire : le remboursement étant assuré, on peut considérer qu'il s'agit d'une subvention de l'Etat pour participer à la loterie ! Si "100% des gagnants ont tenté leur chance", ici 100% des souscripteurs peuvent au moins retrouver leur mise.

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