(BFM Bourse) - Sous la pression de ses créanciers et des marchés, le distributeur stéphanois a engagé la cession partielle de son activité au Brésil. Cette opération permet à Casino d’accélérer son désendettement, alors que les inquiétudes du marché autour du bilan financier du groupe restent présentes.
Casino s'active sur son plan de désendettement. Le groupe français a annoncé ce lundi avoir engagé la cession d'une partie de sa participation dans le distributeur brésilien Assai, après celle dans sa filiale d’énergies renouvelables GreenYellow (pour un montant de 600 millions d’euros).
Le distributeur stéphanois va ainsi mettre en vente 140,8 millions d'actions, soit 10,4% du capital de ce spécialiste des ventes en gros pour les professionnels et particuliers coté à Sao Paulo et à New York. Le groupe de Jean-Charles Naouri indique également s'autoriser à vendre un maximum de 49,5 millions d'actions supplémentaires (3,7% du capital d'Assai), y compris sous la forme d'actions échangeables aux Etats-Unis, "en fonction des conditions de marché".
"Cette cession, qui a été approuvée par le Conseil d'administration de Casino, prendra la forme d'un placement secondaire dont l'allocation est prévue le 29 novembre et le règlement-livraison le 2 décembre, en fonction des conditions de marché", indique Casino dans son communiqué.
Le marché applaudit cette initiative qui permettra à un Casino exsangue de retrouver un peu d'air. A contre-courant de la tendance, le titre rebondit de 8% à 12,04 euros, vers 9h40 et occupe ainsi la tête du SBF 120.
"Accélérer son désendettement"
Le groupe espère tirer de cette vente environ 500 millions de dollars pour "accélérer son désendettement", alors que les inquiétudes du marché autour du bilan financier du groupe s’avèrent vives et ont contribué à précipiter la chute de l’action. En octobre dernier, S&P avait notamment dégradé la note de crédit du groupe, de "B" à "CCC" .
En plus d'être dans le viseur des agences de notation, Crédit Agricole, BNP Paribas et Natixis pressent en coulisses le distributeur d'accélérer sa restructuration, expliquait alors BFM Business mi-octobre. Les principales banques du distributeur appelaient Casino à accélérer la cadence avec la vente des filiales en Amérique du Sud. "En janvier 2024 doit être remboursée une dette de 800 millions d’euros et cette fois, les banques ne repousseront pas l’échéance" avait alors indiqué BFM Business.
Le groupe, qui connaît des difficultés financières depuis plusieurs années, est engagé depuis 2018 dans un plan de cession d'actifs jugés "non stratégiques" de 4,5 milliards d'euros. Son échéance, initialement fixée en mars 2021, a été repoussée "au plus tard fin 2023", l'exécution de ce plan ayant pris du retard du fait de la pandémie. Si la situation financière de Casino fait encore l'objet d'inquiétudes, le distributeur a récemment livré un point d’activité "correct" aux yeux du marché.
Une publication correcte
Sur l’ensemble du troisième trimestre, les revenus du groupe ont progressé de 10,6% à 8,55 milliards d’euros. En données comparables, c’est-à-dire hors essence, variation de calendrier, effets de périmètre et de changes, la croissance s’est établie à 5,4%. En France hors Cdiscount, les revenus ont progressé de 3,9% en données comparables.
A l'occasion de la publication de son activité trimestrielle, Casino a précisé que sa dette nette à fin septembre sur son périmètre France était stable à 5,18 milliards d’euros contre 5,14 milliards un an auparavant. En intégrant la cession finalisée de sa filiale d’énergies renouvelables GreenYellow, d’un montant de 600 millions d’euros, la dette nette tombe à 4,58 milliards d’euros.