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Pernod Ricard, Capgemini, Renault, Apple... Ces conférences téléphoniques ont changé la donne en Bourse lors de la saison des résultats

Aujourd'hui à 12:00
Pernod Ricard a été

(BFM Bourse) - Comme souvent lors d'une période de résultats d'entreprises, les "call" entre la direction et les analystes peuvent avoir beaucoup plus d'influence sur le cours d'une action que les publications à proprement parler. Voici encore quelques exemples qui le démontrent à partir de la dernière saison.

Lors d'une saison des résultats, les "call" avec les analystes ne doivent pas être sous-estimés. Se contenter de décortiquer la seule publication à proprement parler ne suffit souvent pas pour comprendre une réaction de marché.

Aux yeux des investisseurs, la conférence téléphonique organisée par la direction dans la foulée de l'annonce des résultats peut s'avérer autant sinon davantage cruciale.

Dans le cas, par exemple, de Stellantis, lors de cette dernière saison des résultats, les opérateurs de marché attendaient davantage la prise de parole du nouveau directeur général, Antonio Filosa, que les ventes du troisième trimestre.

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In fine, le pilote de Stellantis n'a pas réussi à rasséréner des investisseurs qui avaient déjà sourcillé à l'annonce de charges (non quantifiées) susceptibles de peser sur le cash et le résultat net du second semestre.

"La direction a donné très peu de détails sur le redressement attendu, on n'est pas plus avancé qu'hier. Il y a donc de l'incertitude sur le fait que la reprise des volumes se translate dans les résultats", regrettait un analyste. "Ils ont vraiment donné peu de billes", ajoutait-il. L'action du groupe a accéléré à la baisse durant la conférence téléphonique et a terminé sur un plongeon de 8,75%.

Stellantis ne représente qu'un cas parmi d'autres au cours de cette saison. Citons quelques autres exemples.

La directrice financière de Pernod Ricard fait oublier des chiffres décevants

Deux directrices financières ont brillamment réussi leur grand oral avec les analystes.

Expérimentée (elle occupe ce poste depuis 2018), celle de Pernod Ricard, Helène de Tissot ,a quelque peu renversé la vapeur. La directrice financière a donné plusieurs éléments (reprise des ventes de Martell dans les magasins "duty free" en Chine, dynamisme de l'activité en Inde...) permettant de tabler sur un rebond de l'activité du groupe de spiritueux sur la seconde partie de l'exercice.

"Cela a été rassurant, toute proportion gardée. La directrice financière a réaffirmé les catalyseurs au fait du retour attendu de la croissance au second semestre, c'est ce qui suscite de l'intérêt sur le titre, comme pour Diageo", expliquait alors un analyste.

Pernod Ricard a terminé en hausse de 4,15% alors que ses ventes du premier trimestre de son exercice décalé n'avaient autrement pas emballé les analystes, Barclays évoquant un "début d'exercice décevant".

Edenred avait, de son côté, livré une copie supérieure aux attentes au titre du troisième trimestre. Mais l'apport de sa directrice financière, Virginie Duperat-Vergne, lors de la conférence téléphonique qui a suivi, n'en a pas moins été déterminant.

La dirigeante a surtout rassuré sur les craintes d'évolutions défavorables de la régulation pour les "avantages aux salariés" (titres restaurant, titres cadeaux etc…). Pour le Brésil, la dirigeante avait expliqué qu'il n'y avait pas de nouvelle à l'horizon, et donc par conséquence pas de mauvaise nouvelle.

En France, le projet de loi de finances pour 2026 inclut une contribution patronale de 8% sur les différents avantages aux salariés. Mais la dirigeante avait d'une part indiqué que tous les groupes politiques à l'Assemblée avait déposé des amendements pour annuler cette mesure. D'autre part, Virginie Duperat-Vergne avait expliqué que de précédents pays avaient déjà mis en place de telles législations, la Belgique notamment, sans pour autant empêcher la pénétration des avantages aux salariés de progresser.

Edenred a, in fine, bondi de 19,6%. Barclays jugeait que la hausse du titre était surtout due au fait que "la directrice financière a apporté des réponses mesurées et efficaces lors du 'call'".

Un détail qui coince chez Renault

A contrario, la direction de Capgemini a, elle, tenu une conférence téléphonique qui a quelque peu douché l'enthousiasme des investisseurs. Le titre du groupe avait bondi de près de 8% à l'ouverture. Mais il a ensuite abandonné le gros de ses gains pour terminer sur une progression limitée, de seulement 1,48%.

Le directeur général, Aiman Ezzat, avait expliqué que la société n'attendait pas au quatrième trimestre d'amélioration sensible de la croissance par rapport au troisième en raison d'un contexte global encore difficile.

"Nous avons gagné des parts de marché, nous avons fait face à certains de nos défis (…) mais je ne pense pas que nous pouvons continuer à améliorer la tendance si l'environnement lui-même ne s'améliore pas", avait-il déclaré. Le dirigeant avait aussi mentionné des pressions sur les prix avec des comportements "agressifs sur le 'pricing'" dans le secteur en raison de l'atonie du marché.

"Même si le management a quelque peu calmé les ardeurs lors de la présentation en évoquant un environnement de marché toujours compliqué et des pressions sur les prix qui demeurent, le retour de la croissance organique au troisième trimestre, après sept trimestres de contractions, ainsi que le léger relèvement de la croissance organique 2025 pourraient permettre d’enclencher un 'rerating' (appréciation des multiples boursiers)", juge néanmoins Invest Securities.

Autre "call" qui semble avoir eu un impact important: celui de Renault. Le constructeur au losange avait livré des revenus en ligne avec les attentes au troisième trimestre.

Mais le directeur financier, Duncan Minto, a ensuite indiqué lors de la conférence téléphonique que la société attendait un impact neutre de la contribution 'price/mix/enrichment' (en gros l'impact des prix et de l'orientation des ventes vers des modèles plus chers et mieux margés) au second semestre et légèrement négatif sur l'ensemble de 2025, rapporte Bernstein. La société tablait auparavant sur un impact positif sur la totalité de l'exercice.

Ce qui a alimenté les inquiétudes du marché sur l'environnement de prix en Europe, marché de prédilection de Renault, où la concurrence demeure rude. L'action Renault a alors perdu 3,1%.

Les perspectives de l'iPhone ramène Apple dans le vert

"Nous pensons que le marché s'inquiète (à juste titre) des prix, mais la solide croissance des volumes et l'accent continu mis sur la réduction des coûts contribuent à soutenir la rentabilité", a toutefois jugé HSBC dans une récente note.

Citons enfin le cas d'une entreprise non française à savoir Apple. Lorsque la société avait livré ses résultats trimestriels au soir du 30 octobre, l'action avait d'abord reculé dans les échanges post-marché à Wall Street, le groupe de Cupertino ayant publié une progression de ventes d'iPhone inférieures aux attentes.

Très attendues, les indications données par le directeur financier, Kevan Parekh, avaient permis au titre de se retourner à la hausse. Le dirigeant avait expliqué qu'Apple attendait pour le trimestre allant d’octobre à fin décembre une croissance de ses revenus allant de 10 à 12%, pour atteindre un trimestre record.

Pour les seules ventes d’iPhone, le directeur financier a annoncé attendre une progression à "deux chiffres", c'est-à-dire d'au moins 10%. Là encore, ce trimestre constituerait un record pour les ventes d'iPhone.

Cette dernière indication a rassuré Wall Street car les investisseurs avaient en tête un chiffre légèrement inférieur à 10%. De quoi conforter les attentes du marché, emballé par des signaux très favorables sur les débuts des ventes de l'iPhone 17 d'Apple, sorti mi-septembre dernier. "Il est clair que l'iPhone a le vent en poupe", résumait Gene Munster, gérant chez Deepwater AM.

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