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PERNOD RICARD

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Pernod ricard : Pourquoi, malgré un plongeon de 14% de ses ventes, Pernod Ricard grimpe en Bourse

Aujourd'hui à 16:09
Pernod Ricard trinque en Bourse

(BFM Bourse) - Le groupe de spiritueux a vu ses revenus plonger de 14,3% au premier trimestre de son exercice 2025-2026, chiffre qui passe à 7,6% hors effets de changes et de périmètre. Mais le marché s'attendait à cette mauvaise performance. Par ailleurs, la directrice financière a envoyé un message de confiance durant la conférence téléphonique.

Avec les équipementiers automobiles, les spiritueux demeurent le grand secteur qui a vécu, ces dernières années, une véritable descente aux enfers boursière. Les évolutions sur trois ans des cours des grands noms du secteur, comme le britannique Diageo (-51,4%), le français Rémy Cointreau (-72%) ou Pernod Ricard (-52,5%), en attestent.

Le secteur a subi de plein fouet le contrecoup de l'euphorie post-Covid. Les stocks se sont accumulés, la consommation, notamment en Chine, s'est affaiblie, et les ventes des groupes de spiritueux ont plongé.

Dans une récente note, fin septembre, Bank of America se montrait peu enthousiaste, prévenant que la reprise "prendrait plus de temps".

"Le secteur des spiritueux aux États-Unis a connu une baisse constante de 3% à 4% cette année (hors cocktails préparés) et notre récente visite virtuelle de terrain a confirmé que la reprise pourrait encore prendre du temps. La situation est également difficile dans le reste du monde (le troisième trimestre pourrait marquer le creux de la vague pour la Chine, mais la reprise sera très progressive, l'Europe reste morose, les pressions sur le pouvoir d'achat des consommateurs ne devraient pas s'atténuer de sitôt, la croissance en Inde sera probablement inférieure à la normale cette année et l'Amérique latine pourrait ralentir)", développait la banque.

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"Meh"

Le chiffre d'affaires livré par Pernod Ricard au titre du premier trimestre de son exercice 2025-2026 (une période qui va de juillet à fin septembre) porte les stigmates de ces difficultés.

Les revenus du propriétaire des marques Jameson, Martell, Malibu, Absolut, Chivas ou Pastis 51 ont chuté de 14,3% sur un an en données publiées, à 2,384 milliards d'euros.

Pernod Ricard a toutefois pâti de lourds effets de changes défavorables (143 millions d'euros) ainsi que de la baisse de son périmètre (54 millions d'euros), liée à la cession de ses activités internationales de vins.

En données comparables, la chute des revenus s'établit à 7,6% sur un an. Aux États-Unis, Pernod assure constater une amélioration du "sell-out" (les ventes des distributeurs aux consommateurs). Mais son activité reste lestée par les ajustements de stocks. Ses ventes ont ainsi chuté de 16% en données comparables dans le pays sur le trimestre.

Les ajustements de stocks ont aussi pénalisé l'activité en Chine, où Pernod Ricard a, en plus, fait face un contexte économique défavorable "au moral et à la demande des consommateurs", explique la société.

En Inde, la dynamique de la société a été freinée par le changement des droits d'accise (des taxes perçues sur certains produits comme le tabac et l'alcool) dans un état, à savoir le Maharashtra.

Par ailleurs, les cognacs Martell n'ont commencé à reprendre leur activité dans les aéroports chinois que récemment. Le bénéfice de cette reprise n'est attendu qu'au deuxième trimestre. Ce qui explique la chute de 15% de la division "Global travel retail".

Les ventes de cognac avaient précédemment été suspendues en attendant la résolution de l'enquête "anti-dumping" sur les eaux-de-vie européennes par Pékin. La Chine a finalement instauré en juillet des droits de douane de 34,9% mais en prévoyant des exemptions pour les groupes qui accepteraient de vendre à un prix minimum à l'importation. Ce qui a permis aux sociétés européennes de s'en tirer à moindres frais.

Barclays évoque "un début d'exercice décevant". Selon les données citées par l'établissement britannique, le consensus (la prévision moyenne des analystes) anticipaient une baisse globale des revenus de 6,8% en données comparables et de 14% aux États-Unis, soit un peu moins donc que les chiffres publiés par la société.

"Meh", titre de son côté Royal Bank of Canada (une interjection que l'on peut traduire par "bof" en français) dans une note publiée ce jeudi matin.

Des commentaires engageants pour le second semestre

Malgré ces chiffres peu réjouissants, l'action Pernod est loin de boire la tasse, ce jeudi 16 octobre.

Le titre prend 2,2% vers 16h20 et a gagné jusqu'à 4,2% au cours de la séance.

Précisons tout d'abord que le marché n'est pas vraiment pris de court. La direction de Pernod Ricard avait prévenu, fin août dernier, que son premier semestre et surtout son premier trimestre de surcroît seraient difficiles.

"Les éléments au fait de la baisse du CA T1 25/26 étaient connus bien que dans certaines zones clefs (Europe et États-Unis), les baisses soient ressorties légèrement plus négatives", observe ainsi Oddo BHF.

Surtout, la directrice financière Helène de Tisso a réussi son grand oral devant les analystes, donnant des motifs d'espoirs durant la conférence téléphonique débutée à 9 heures ce mercredi.

"Cela a été rassurant, toute proportion gardée. La directrice financière a réaffirmé les catalyseurs au fait du retour attendu de la croissance au second semestre, c'est ce qui suscite de l'intérêt sur le titre, comme pour Diageo", explique un analyste.

Le bureau d'études Alphavalue, de son côté, souligne que la dirigeante a "délivré un message constructif pour le second semestre, soulignant qu'avec une plus grande clarté sur les droits de douane et la conclusion de l'enquête antidumping, la société s'attend à une normalisation progressive à partir du deuxième trimestre".

Durant ce "call", la directrice financière a donnée plusieurs éléments permettant de tabler sur un rebond de l'activité au second semestre de l'exercice de la société.

La reprise des ventes de Martell dans les magasins "duty free", une base de comparaison "plus facile" en Chine, fait partie des éléments cités par Hélène de Tissot.

La dirigeante a aussi évoqué "la trajectoire dynamique" de l'activité en Inde, qui sera moins entravée par les changements de fiscalité, ainsi que de moindres impacts des ajustements de stocks aux États-Unis, combinés à une poursuite de l'amélioration du "sell out".

Dans sa note publiée jeudi matin, Barclays envoyait toutefois un avertissement sur un potentiel emballement.

"Compte tenu du nombre de faux départs observés dans ce secteur ces dernières années, les investisseurs attendront probablement des signes plus concrets d'amélioration avant d'investir dans cette entreprise et cette industrie", prévenait-elle.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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