(BFM Bourse) - L'entreprise de services numériques a enregistré une nette accélération de sa croissance au troisième trimestre et a relevé ses prévisions pour l'exercice 2025. Mais le directeur général, Aiman Ezzat, a fait preuve de prudence durant la conférence téléphonique, soulignant que la demande ne s'améliorait pas avec des pressions sur les prix.
Pour le marché, les chiffres de Capgemini ont un goût doux-amer. D'un côté, l'activité a nettement dépassé les attentes au troisième trimestre et a conduit le groupe à relever son objectif de croissance pour 2025. De l'autre, le directeur général, Aiman Ezzat a adopté un ton très prudent lors de la conférence téléphonique avec les analystes, atténuant quelque peu l'enthousiasme.
Vers 15h20, l'action Capgemini prend, certes, 1,5%, signant l'une des plus fortes progressions du CAC 40. Mais le titre avait ouvert en hausse de près de 8%.
Sur la période allant de juillet à fin septembre, Capgemini a dégagé des revenus de 5,4 milliards d'euros, en hausse de 2,9% hors effets de changes, après une progression de 0,7% sur le précédent trimestre.
La directrice financière, Nive Baghat, a indiqué que les acquisitions avaient contribué à la croissance à hauteur de 1 point de pourcentage. Autrement dit, la croissance organique (hors effets de périmètre et devises) de Capgemini a tutoyé les 2% sur le trimestre.
Selon Oddo BHF, le consensus (la prévision moyenne des analystes) retenait un taux de 0,9% hors effets de changes et de 0% en données organiques.
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Objectifs relevés
Dans le détail, la croissance a été portée par l'Amérique du Nord où les revenus ont progressé de 7% hors effets de changes. Dans cette région, "l'accélération de la croissance a été tirée par une accélération dans les secteurs des services financiers et des TMT (technologies, médias et télécoms, NDLR), ainsi que par une réduction du déclin dans le secteur manufacturier" observe Oddo BHF.
Le directeur général de la société, Aiman Ezzat, a expliqué aux analystes que la société était parvenue à accélérer sa croissance en dépit d'un environnement sur la demande qui n'a pas changé et reste donc fragile.
Le dirigeant a expliqué que la société tirait les fruits des initiatives qu'elle avait lancées à la fin de l'année dernière, à savoir améliorer l'exécution et la discipline, ou encore aligner son offre avec la demande en la tournant davantage vers l'intelligence artificielle.
À l'issue de ce trimestre, Capgemini a relevé sa prévision de croissance pour 2025, tablant sur une hausse comprise entre 2 et 2,5% hors effets de changes, contre une variation située entre -1 et +1%, précédemment. Le groupe a légèrement abaissé sa cible de marge, avec un intervalle de 13,3 à 13,4% contre 13,3 à 13,5% précédemment. La société prévoit par ailleurs toujours de générer un flux de trésorerie libre organique d'environ 1,9 milliard d'euros.
Oddo BHF apprécie une publication "rassurante" tandis que Barclays évoque des chiffres "robustes". UBS salue, de son coté, "un retour définitif de la croissance accompagné".
Pression sur les marges
La conférence téléphonique est donc venue noircir le tableau. Aiman Ezzat, a expliqué que la société n'attendait pas au quatrième trimestre d'amélioration sensible de la croissance par rapport au troisième en raison d'un contexte globale encore difficile.
"Nous avons gagné des parts de marché, nous avons fait face à certains de nos défis (…) mais je ne pense pas que nous pouvons continuer à améliorer la tendance si l'environnement lui-même ne s'améliore pas", a-t-il déclaré.
Un analyste de Képler Cheuvreux a fait remarquer que le Capgemini avait amélioré de deux points de pourcentage sa croissance organique au troisième trimestre (par rapport au deuxième), ce qui ne "se reflète pas dans les marges", le groupe ayant abaissé sa cible de rentabilité pour 2025.
Aiman Ezzat a, là encore, invoqué l'environnement difficile "avec beaucoup de pressions sur les prix". "Le marché est mou et les gens sont agressifs sur le 'pricing' et cela ne changera pas à moins que le marché dans son ensemble croît à un rythme plus rapide", a-t-il développé.
"La tonalité pas très optimiste de la conférence téléphonique a pu calmer l'enthousiasme", explique un intermédiaire financier.
"Le groupe reste réaliste: l'environnement actuel ne permet pas encore une reprise structurelle de la rentabilité", note de son côté Alphavalue. "La pression sur les prix reste intense, en particulier dans un contexte macroéconomique européen encore fragile", conclut le bureau d'études indépendant.
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