(BFM Bourse) - Le groupe à la pomme a livré un trimestre décevant au niveau de ses revenus tirés des iPhone. Mais ses prévisions pour les trois derniers mois de l’année ont dépassé les attentes, entretenant l’optimisme sur le succès de l’iPhone 17.

Apple a connu un impressionnant réveil boursier. Un rallye qui a permis à l’action de passer en trois mois d’une baisse de près de 20% sur l’ensemble de 2025 à une hausse de 9%, en reprenant au passage plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Mardi, le groupe à la pomme est devenue la troisième entreprise à valoir plus de 4.000 milliards de dollars en Bourse (après Nvidia et Microsoft).

Plusieurs moteurs ont déclenché cette impressionnante remontada boursière. Mais le plus important demeurent les premiers indicateurs avancés des ventes d’iPhone 17, un téléphone commercialisé le 19 septembre dernier. Plusieurs analystes ont remarqué que les délais d’expédition de ce modèle étaient nettement plus longs que ceux de l’iPhone 16, ce qui constitue généralement un signal de forte de demande (ou à défaut de moindre production).

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Le cabinet Counterpoint avait notamment publié une étude montrant que les ventes de l'iPhone 17 avaient largement dépassé celles de l'iPhone 16 sur les dix premiers jours de disponibilités aux États-Unis et en Chine, avec une croissance de 14%.

La publication d’Apple, jeudi soir, se devait d’être à la hauteur des espoirs placés par le marché dans l’iPhone 17. Dans le cas contraire, le rallye aurait probablement connu un coup d’arrêt brutal, certains analystes (Jefferies en tête) ayant prévenu que les investisseurs avaient cédé à des attentes irréalistes sur le téléphone.

Des attentes atomisées

Plus que les résultats à proprement parler, qui n’incluent qu’une dizaine de jours de ventes d’iPhone 17, les prévisions pour le trimestre clos en décembre s’avéraient cruciales.

Fort heureusement pour ses actionnaires, Apple n’a pas déçu sur ce dernier point. Le directeur financier, Kevan Parekh, a livré des perspectives qui ont largement dépassé les attentes du marché, lui faisant oublier, au passage, des ventes d’iPhone décevantes pour le trimestre achevé fin septembre.

À Wall Street, dans les échanges post-marché, l’action Apple s’est violemment retournée à la hausse au moment où le directeur financier a communiqué ces projections, et a terminé sur une progression de 2,34%.

Kevan Parekh a indiqué pour le trimestre allant d’octobre à fin décembre, période qui correspond au premier trimestre de l’exercice 2025-2026 d’Apple, le groupe à la pomme tablait sur une croissance de ses revenus allant de 10% à 12%, pour atteindre un trimestre record.

Pour les seules ventes d’iPhone, le directeur financier a annoncé attendre une progression à "deux chiffres", c'est-à-dire d'au moins 10%. Là encore ce trimestre constituerait un record pour les ventes d'iPhone.

L'ensemble de ces projections atomisent les attentes. Selon un consensus LSEG cité par Reuters, les analystes prévoyaient une hausse globale des revenus d'Apple de 6,6% et une croissance pour les ventes d'iPhone de 9,8%.

Gene Munster, gérant chez Deepwater AM, calcule que la croissance des ventes d'iPhone devrait être "proche" de 12% sur ce trimestre. "Il est clair que l'iPhone a le vent en poupe", résume-t-il.

Résultats mitigés

Kevan Parekh a également indiqué que les services (Appe Store, Apple Music) connaîtrait une croissance similaire à celle qu'ils ont enregistrée sur l'ensemble du précédent exercice (13,5%) et que la marge brute se situerait entre 47% et 48%. Ce taux inclut environ 1,8 milliards de dollars de coûts liés aux droits de douane américains.

Ces prévisions éclatantes ont totalement relégué au second plan des résultats mitigés pour le trimestre clos fin septembre.

Sur cette période, Apple a généré des revenus de 102,5 milliards de dollars, en hausse de 8%, tandis que les seules ventes d'iPhone ont atteint 49 milliards de dollars, en hausse de 6%. Le bénéfice par action s'est établi à 1,85 dollars contre 97 cents un an plus tôt.

Selon un consensus LSEG cité par CNBC, les analystes tablaient sur des revenus de 102,2 milliards de dollars et un bénéfice par action de 1,77 dollar.

Apple a toutefois manqué le coche sur les iPhone, le marché attendant une croissance plus proche des 10%.

Cap vers le nouveau Siri?

Le directeur général, Tim Cook, a expliqué à Reuters que la société avait été pénalisée sur le trimestre par des difficultés au niveau de la disponibilité des produits ainsi que par des retards sur les expéditions de nouveaux iPhone vers la Chine.

En raison de ces derniers points, les ventes d'Apple dans ce pays se sont contractées de 3,6% dans le pays au dernier trimestre.

Sur l'ensemble de son exercice 2024-2025, le groupe a généré des revenus de 416,16 milliards de dollars et un bénéfice net de 112 milliards de dollars.

Pour Gene Munster, "l'attention se porte de plus en plus sur les attentes élevées suscitées par la nouvelle version de Siri (l'assistant virtuel vocal d'Apple, NDLR), attendue vers avril prochain".

Cette nouvelle mouture de l'assistant vocal pourrait permettre à Apple de changer sa perception de marché au niveau de l'intelligence artificielle (IA).

Les investisseurs considèrent le groupe de Cupertino comme un grand retardataire par rapport aux autres grands groupes de tech américains. Dan Ives, un analyste de Wedbush pourtant enthousiaste sur l'action Apple, va jusqu'à évoquer "une stratégie d'IA invisible".

Mais depuis juin, "Apple a envoyé un message clair aux investisseurs : 'nous savons que nous avons échoué dans le domaine de l'IA, et nous allons y remédier. Attendez de voir ce que nous vous réservons avec notre nouvelle Siri, vous allez être époustouflés'", explique Gene Munster.

Selon le gérant, Tim Cook n'a pas donné beaucoup d'informations sur ce sujet, jeudi soir, se bornant à répéter que cette nouvelle version de Siri arriverait l'année prochaine.

"L'entreprise reste la référence en matière de qualité des technologies grand public, et lorsque Apple annonce que la qualité sera au rendez-vous, les investisseurs doivent s'attendre à ce qu'il en soit ainsi. Je prévois que, dans les mois à venir, l'enthousiasme grandira à l'idée qu'Apple ait enfin réussi à perfectionner Siri, ce qui devrait entraîner une expansion des multiples boursiers", prédit Gene Munster.