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L'horlogerie plombe l'activité pourtant vigoureuse du propriétaire de Cartier, la Bourse reste de marbre

mercredi 16 juillet 2025 à 11h00
Richemont progresse en Bourse après ses ventes trimestrielles

(BFM Bourse) - Le groupe suisse a livré une activité légèrement au-dessus des attentes au titre de son premier trimestre, clos fin juin. Richemont a dévoilé une activité tonique dans la joaillerie, et en Europe mais accuse le coup au Japon en raison d'un effet de base défavorable. La division horlogerie déçoit.

La semaine passée, la griffe italienne Brunello Cucinelli a donné le coup d'envoi de saison des résultats dans le luxe. Ce petit acteur du secteur a ouvert le bal sur une bonne note, en livrant une croissance de 11,4% au deuxième trimestre.

Pour les groupes français, il faudra encore patienter. LVMH, Kering et Hermès, livreront leurs comptes respectivement les 24, 29 et 30 juillet prochains.

Le suisse Richemont vient, lui, de se prêter à l'exercice des publications, et a annoncé ce mercredi 16 juillet son point d'activité pour le premier trimestre de son exercice décalé 2025-2026.

La joaillerie brille toujours

Sur le seul trimestre allant d'avril à fin juin, le propriétaire des marques Cartier, Van Cleef & Arpels a dévoilé une croissance de ses revenus de 6% à taux de changes constants et de 3% en données publiées, à 5,4 milliards d'euros.

Richemont a surtout été tiré par sa principale division, la joaillerie (72% des revenus), où la croissance a atteint 11% à taux de changes constants.

Le groupe suisse a dépassé les attentes, tant sur sa croissance globale que dans la joaillerie. Selon un consensus cité par Bank of Canada, les analystes tablaient sur une progression des revenus de 5% à taux de changes constants et de 9% pour la seule division joaillerie.

A contrario, l'horlogerie (15% des revenus) a vu son chiffre d'affaires reculer de 7% à taux de changes constants ce qui est pire que redouté par le consensus (-5%)

Par zone géographique, la situation reste encore contrastée même si toutes les régions ont dépassé les attentes en termes de croissance organique (en données comparables), précise Bernstein.

En Asie-Pacifique, les ventes sont restées stables (contre une baisse de 4% attendu par le consensus). Le recul de 7% de l'activité en Chine, à Hong Kong et à Macao a été entièrement été compensé par une croissance robuste dans presque tous les autres marchés asiatiques, explique Richemont qui précise que les ventes en Australie et en Corée du Sud ont connu une croissance à deux chiffres.

Au Japon, l'activité a chuté de 15% quand le consensus attendait une progression de 7% des ventes dans le pays. Richemont a cité une base de comparaison élevée après une forte progression de 59% des ventes à la même période de l'année précédente. Le raffermissement du yen japonais a freiné les dépenses des touristes, notamment celles de la clientèle chinoise tandis que la demande locale est restée positive.

Une activité dynamique en Europe

En dehors de cette zone, Richemont a enregistré une croissance importante sur l'ensemble de ses régions. En Europe, les revenus ont progressé de 11% hors changes (contre 10% attendu par le consensus), grâce aux dépenses de la clientèle de touristes et à une demande locale qualifiée de robuste par la société. L’activité a progressé de 17% dans la zone "Amériques", contre des attentes logées à 12% dans cette dernière région.

"Depuis la pandémie de Covid-19, Richemont a enregistré une croissance des revenus supérieure à celle du marché pour sa division phare Maisons de joaillerie, qui reste saine bien que modérée", apprécie Royal Bank of Canada. "Toutefois, sa division spécialisée dans l'horlogerie est sous pression, compte tenu d'un cycle horloger plus difficile, ce qui dilue la croissance et la rentabilité du groupe", tient à signaler l'intermédiaire financier.

Rappelons que le groupe évolue sur le créneau du "hard luxury" (horlogerie, joaillerie par opposition au soft luxury qui regroupe la maroquinerie et les vêtements), un segment qui a mieux résisté à la tempête sur le luxe l'an passé. Ce car le "hard luxury" a une exposition moindre à la clientèle dite "aspirationnelle", tournée vers les produits moins onéreux et plus sensibles à la conjoncture.

Un positionnement qui permet à Richemont de signer l'une des meilleures performances boursières parmi les grands acteurs du luxe cette année.

À la Bourse de Zurich, son titre réagit, certes assez peu à cette publication relativement mitigée, avec une hausse de seulement 0,2% vers 12h. Mais sur l'ensemble de 2025, Richemont prend 8%.

Une performance qui est bien meilleure que celles de LVMH (-25,3%), Kering (-18,1%), Salvatore Ferragamo (-25%), Prada (-21,50%) ou Brunello Cucinelli (+1,5%). Même Hermès, la valeur refuge du luxe par excellence, souvent considéré comme le meilleur élève du secteur, est battu (+5%). Seule l'action Burberry fait largement mieux (+26,8%),. Mais le rebond de la griffe britannique s'explique en partie par le fait que son cours de Bourse avait sombré dans les abysses boursiers en 2023 et 2024.

Sabrina Sadgui - ©2025 BFM Bourse
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