(BFM Bourse) - La griffe britannique a enregistré des ventes nettement moins mauvaises que redouté sur la fin de son exercice. Le groupe a par ailleurs annoncé de nouvelles mesures d'économies. L'action est en très forte hausse à la Bourse de Londres.
L'année 2024-2025 achevé fin mars n'a pas été de tous repos pour Burberry. Les produits du groupe britannique, jugés moins intemporels que ceux de Hermès ou de LVMH, ont été heurtés de plein fouet par le ralentissement de la demande de biens de luxe.
La société a débarqué son directeur général mi-juillet 2024 pour le remplacer par Joshua Schulman. Ce dernier a lancé en novembre un plan stratégique pour rallumer la désirabilité de la marque et améliorer des performances dans le dur.
Si ce virage stratégique mettra probablement encore du temps à produire tous ses effets, Burberry a fait mieux que prévu sur la période allant de janvier à fin mars, correspondant au quatrième trimestre du groupe britannique.
Du mieux
Sur la période, le maroquinier a vu ses revenus reculer de 6% à nombre de magasins comparables. L'activité se contracte toujours mais beaucoup moins qu'en début d'année. Au premier et deuxième trimestre, les ventes de Burberry avaient en effet chuté de 20%.
"Burberry continue de progresser dans le redressement de sa marque avec une performance au quatrième trimestre supérieure aux attentes et meilleur que l'ensemble du secteur qui a vu son activité en moyenne d'environ 4 points de pourcentage au premier trimestre", note Deutsche Bank.
Autre point encouragent, le repli s'avère moins marqué qu’anticipé par les analystes. Selon un consensus cité par UBS, les bureaux d'études attendaient une baisse de 8% à nombre de magasins comparables.
"Grâce à l'amélioration de la confiance (des consommateurs, NDLR) dans notre marque, nous augmenterons la fréquence et la portée de nos campagnes à mesure que nos collections d'automne et d'hiver arriveront en magasin", a déclaré Burberry.
Sur l'ensemble de l'exercice 2025 clos fin mars, les ventes sont ressorties à 2,461 milliards de livres, en repli de 15% à taux de changes constants et le résultat d'exploitation ajusté a légèrement progressé, à 26 millions de livres. Bien qu'en fort repli, ces résultats ont dépassé les attentes.
Le consensus cité par UBS attendait en effet des revenus de 2,457 milliards de livres et un bénéfice opérationnel ajusté de 11 millions de livres.
"Après une forte baisse du cours de l'action depuis le pic de février, les résultats meilleurs que prévu d'aujourd'hui, avec une décélération séquentielle de seulement 2 points de pourcentage du chiffre d'affaires et un bénéfice supérieur aux attentes, devraient être bien accueillis, et pourraient susciter un regain d'enthousiasme pour le redressement en cours de Burberry", a indiqué UBS dans une note publiée ce mercredi 14 mai avant l'ouverture des marchés.
À la Bourse de Londres, l'action Burberry s'envole, prenant 16,5% vers 15h20.
Au prémices de son redressement
Concernant ses perspectives, le groupe a annoncé de nouvelles mesures d'économies et la suppression de 1.700 postes. "Ces économies supplémentaires devraient provenir des dépenses d'exploitation, d'une meilleure efficacité des achats et de l'immobilier, ainsi que d'une réduction des coûts liés au personnel, ce qui pourrait impacter environ 1.700 postes dans le monde pendant la durée de ce programme", a précisé Burberry.
"Nous n'en sommes qu'aux prémices de notre redressement. L'environnement macroéconomique actuel est devenu plus incertain compte tenu des évolutions géopolitiques", a ajouté la société.
Ce qui explique que la société ne s'est pas aventurée à livrer des perspectives chiffrées pour l'année en cours. "Les perspectives pour l'année fiscale 2026 restent incertaines et la marque est dans une phase de redressement qui se concentre sur la valorisation de l'image de marque, l'amélioration des marges, la productivité et le flux de trésorerie", avance Deutsche Bank.
"En conséquence, il n'y a pas d'objectif explicite (en hausse de 2% des ventes au détail et de 129 millions de livres d'EBIT ajusté), ce qui correspond en grande partie à nos attentes", poursuit le bureau d'études, qui considère l'amélioration séquentielle "des ventes comme le facteur clé pour les investisseurs au cours des douze prochains mois" sur le titre Burberry.