(BFM Bourse) - Le titre de la société spécialisée dans les vaccins contre les maladies infectieuses souffre à la Bourse de Paris ce lundi 28 avril après que la campagne de vaccination contre le chikungunya a été suspendue pour les personnes âgées. Ce après que trois cas ont présenté des effets secondaires graves.

Si les marchés actions présentent une volatilité déroutante depuis le début de l'année, Valneva tient bien la route, affichant une progression de 36,5% sur la période.

L'action a été soutenue par un flux d'annonces positives, comme une nouvelle commande de l'armée américaine pour Ixiaro, le vaccin de Valneva contre l'encéphalite japonaise, ou encore des autorisations de mise sur le marché dans différents pays pour Ixchiq, le vaccin de la société contre le chikungunya.

Plus récemment, la société spécialisée dans les maladies infectieuses a annoncé la fourniture de 40.000 doses de ce même vaccin Ixchiq pour lutter contre l'épidémie de chikungunya sur l'île de La Réunion.

Suivant une recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS), ces doses doivent en priorité permettre de vacciner les personnes âgées de plus de 65 ans et souffrant de comorbidité. C'est-à-dires des patients qui, en plus d'une première maladie (ici le chikungunya) en présentent une seconde susceptible d'aggraver le pronostic ou de modifier le traitement.

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Suspension de la vaccination pour les 65 ans et plus

Depuis le début de l'année, 40.000 cas de chikungunya ont été recensés sur l'île de La Réunion, ce qui fait craindre un risque de transmission à la métropole ainsi qu'aux autres territoires français d'outre-mer.

Or la campagne de vaccination dans laquelle intervient Valneva a été interrompue en fin de semaine dernière, pour les personnes âgées de 65 années et plus. "La vaccination reste ouverte pour les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant des comorbidités", a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué.

Cette décision a été prise, le 25 avril, après que trois personnes de l'île ont présenté des évènements indésirables graves après vaccination. Ces trois personnes étaient âgées de plus de 80 ans, avec des comorbidités.

"Ceux personnes ont présenté des symptômes similaires à ceux d’une forme grave de chikungunya quelques jours après la vaccination, dont l’une est décédée. La troisième est sortie d’hospitalisation", a expliqué le ministère de la Santé.

Dans un communiqué publié ce lundi, Valneva a relayé les informations précédemment communiquées par le ministère de la Santé et a indiqué "travaill(er) activement de concert avec les autorités réglementaires sur les prochaines étapes".

"Valneva s'engage à respecter les normes de sécurité les plus strictes et convient de l'importance de poursuivre les protocoles de surveillance rigoureux qui sont en place. Nous apprécions les mesures de précaution prises par les autorités pendant que les examens sont en cours et dans le contexte de la campagne de vaccination active", a déclaré Juan Carlos Jaramillo, le directeur médical de Valneva, cité dans le communiqué.

"Nous continuons à encourager les professionnels de santé à évaluer le bénéfice/risque de la vaccination en fonction des antécédents médicaux de chaque personne, pendant que nous travaillons sur une mise à jour potentielle de l'indication du produit", a-t-il ajouté.

À la Bourse de Paris, cette annonce a été très mal accueillie, avant que le marché ne la relativise. L'action a dévissé de 20% après avoir été brièvement suspendue en début de séance. Vers 11h20, le titre ne perdait plus que 7,7%.

"Pour l'heure la suspension de la vaccination reste préventive, il ne s'agit pas de stopper la commercialisation du vaccin. Par ailleurs, les effets secondaires ont été observés sur des personnes très âgées qui présentaient des comorbidités", note Mohamed Kaabouni, analyste chez Portzamparc.

"Dans l'immédiat, il n'y a pas matière à s'alarmer, même s'il faudra voir ce que l'investigation dira quant à la causalité entre la vaccination et les effets indésirables. Il faut donc attendre et voir", conclut-il.

"À moyen terme (4-5 ans), et selon nos estimations, Ixchiq pourrait générer un pic de ventes annuelles autour de 200 millions d'euros", rappelle par ailleurs l'analyste.