(BFM Bourse) - L'équipementier automobile a généré des revenus inférieurs de 10% aux attentes et a abaissé son objectif annuel de chiffre d'affaires en raison d'effets de changes négatifs.

Si OPmobility a ravi le marché jeudi avec ses résultats semestriels - le titre a pris 8% - on n'en dira guère autant de Valeo.

L'équipementier automobile souffre ce vendredi 25 juillet à la Bourse de Paris, perdant 7,2% vers 15h45, après avoir présenté ses comptes du premier semestre la veille au soir. La publication comporte "du bon mais aussi du moins bon", résume Oddo BHF.

Sur l'ensemble des six premiers mois de 2025, Valeo a dégagé des revenus de 10,66 milliards d'euros en repli de 2% en données comparables sur un an et largement inférieurs au consensus cité par Bernstein, de 11,8 milliards d'euros. L'équipementier a été pénalisé par le repli de 4% des ventes en données comparables de sa division "Brain", qui regroupe notamment les systèmes d'aides à la conduite et au stationnement (ADAS) ou les écrans interactifs pour les voitures.

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Une génération de cash "encore limitée"

La performance de la division "illustre l’arrêt de projets ADAS ayant des marges inférieures à la moyenne. Elle est également pénalisée par des reports de mise en production en Amérique du Nord auprès d’un constructeur global", a expliqué la société. La division "Power" (systèmes de propulsion) a accusé une baisse de ses revenus de 1% en données comparables, et "Light" (éclairage) a reculé de 2% sur ces mêmes bases.

En raison de cette baisse plus forte qu'attendue des revenus, le résultat brut d'exploitation s'inscrit à 1,47 milliard d'euros, sous le consensus fixé à 1,54 milliard d'euros, et ce malgré une marge meilleure qu'anticipé par les analystes (13,8% contre 13%), note Bernstein.

Le flux de trésorerie s'inscrit à 252 millions d'euros, au-dessus des attentes (146 millions d'euros). Mais Oddo BHF recalcule un cash-flow libre "réel encore limité" de "100 millions d'euros hors ajustements". Le courtier remarque également que l'endettement a progressé de 370 millions d'euros à fin juin contre fin décembre. Ce qui porte la dette à 4,2 milliards d'euros contre 3,9 milliards d'euros attendu par le consensus. Même s'il convient de souligner que la hausse de ce passif est dû à des effets de changes négatifs.

Valeo a d'ailleurs abaissé son objectif annuel de chiffre d'affaires pour 2025, en grande partie à cause des variations de devises défavorables.

Le groupe table sur un chiffre d'affaires autour de 20,5 milliards d'euros contre une précédente cible allant de 21,5 milliards à 22,5 milliards d'euros. Valeo a maintenu ses autres perspectives annuelles, qui incluent une marge brute d'exploitation allant de 13,5% à 14,5%, une marge opérationnelle de 4,5% à 5,5% et un cash-flow libre de 450 millions à 550 millions d'euros.

Un profil financier "encore fragile"

Dans les points positifs, Oddo BHF note que les prises de commandes, en hausse de 30% sur un an, ont été robustes " ce qui reste encourageant commercialement mais représente toujours un risque sur le plan financier (coûts de développement, etc.)".

"Valeo a subi l'impact de multiples reports de programmes ainsi que des difficultés liées aux droits de douane au premier semestre 2025. Ses ventes ont sous-performé par rapport à la croissance du marché chinois au premier semestre 2025, mais le positionnement de Valeo auprès des équipementiers chinois s'est amélioré, ses prises de commandes ayant dépassé ses ventes", décortique de son côté Bernstein.

"Les volumes de production de véhicules sont vitaux pour tous les équipementiers automobiles et, compte tenu de l'incertitude qui règne autour des droits de douane, les calendriers de production pourraient être soumis à des fluctuations, ce qui aurait un impact négatif sur tous les équipementiers. L'entreprise doit donc s'appuyer davantage sur ses leviers internes de performance", poursuit l'intermédiaire financier.

Pour l'heure, Valeo a indiqué que les impacts nets des droits de douane américains avaient été "non significatifs" sur le semestre. Son directeur général, Christophe Périllat, cité par Reuters, a toutefois appelé à ce que l'Union européenne et les États-Unis nouent un accord pour sortir l'industrie automobile de l'instabilité.

"Les incertitudes sur le second semestre restent (…) nombreuses, notamment sous l’angle des droits de douane, et, si le segment équipementiers est enfin plus attractif cette année, nous préférons pour l’instant, rester sélectifs en privilégiant toujours les acteurs que nous estimons les plus qualitatifs (Autoliv, CIE et Opmobility)", tranche Oddo BHF. Pour le courtier, Valeo a "un profil encore trop fragile sur le plan financier".