(BFM Bourse) - L'exploitant de centres commerciaux a livré un bénéfice par action supérieur aux attentes au titre de 2024 tout en décevant sur sa perspective de bénéfices pour l'année en cours. Surtout, l'entreprise a décidé de conserver ses centres commerciaux "amiraux" aux États-Unis.
Unibail-Rodamco-Westfield (URW) était sous pression pour reconsidérer ses plans. Pour rappel, l'exploitant de centres commerciaux avait connu une révolution de palais à l'automne 2020. La direction de la société voulait alors procéder à une augmentation de capital pour se désendetter alors qu'un groupe d'investisseurs mené notamment par Xavier Niel s'y opposait et préférait que le groupe cède des actifs en Europe et aux États-Unis.
Le deuxième camp était sorti victorieux et URW avait débuté un lourd programme de cessions d'actifs. La foncière avait prévenu à plusieurs reprises que ces opérations signifieraient que la société réduirait "massivement son exposition" aux États-Unis.
Mais plusieurs analystes ont, ces derniers mois, appelé l’entreprise à revoir sa stratégie dans la région. "Nous ne pensons pas que les cessions d'actifs permettent d'améliorer sensiblement les ratios d'endettement du groupe et estimons qu'elles conduiraient plutôt à une réduction des bénéfices du groupe", prévenait ainsi Barclays en novembre.
"Dans la mesure où la sortie des États-Unis serait trop préjudiciable aux bénéfices, il est légitime de demander au groupe de reconsidérer la sortie des États-Unis car ce portefeuille a été le plus performant au cours des trois dernières années", abondait Jefferies, le mois dernier.
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Journée investisseurs en mai
URW semble les avoir entendus. La société a en tout cas annoncé ce jeudi 13 février, à l'occasion de la publication de ses résultats annuels, avoir "pris la décision stratégique" de conserver ses "actifs flagship" aux États-Unis, c'est-à-dire garder les centres commerciaux les plus grands, les plus prestigieux.
"Ces quatre dernières années, avec 6,4 milliards d’euros de cessions d’actifs en Europe et aux États-Unis, nous avons restructuré notre portefeuille, significativement réduit notre dette, tout en améliorant la performance de nos opérations, et ainsi profondément modifié notre profil de risque", a expliqué Jean-Marie Tritant, le président du directoire du groupe, dans un communiqué.
"Cette transformation étant réalisée, nous avons pris la décision stratégique de conserver notre portefeuille très performant d’actifs de destination aux États-Unis qui contribueront à renforcer la croissance et la création de valeur future de notre groupe", a-t-il ajouté.
Cette décision de stopper les cessions d'actifs importantes "était attendue par une partie des investisseurs et est plutôt un signal positif pour URW", note Oddo BHF.
La société tiendra une journée dédiée aux investisseurs en mai prochain pour présenter ses plans de croissance future.
Hausse de la distribution aux actionnaires
URW a livré ces annonces alors que ses résultats pour l'ensemble de 2024 ont fait état "de données opérationnelles de bonne qualité", apprécie Invest Securities.
Les loyers ont progressé de 6,7% hors effets de périmètre à 2,31 milliards d'euros, tandis que le résultat net récurrent ajusté par action (RNRAPA), l'indicateur de rentabilité le plus important de la société, s'est établi à 9,85 euros, en hausse de 2,4% sur un an. Cet indicateur clef a dépassé les attentes, logées à 9,81 euros selon Oddo BHF qui loue "la forte performance opérationnelle" de la société.
Fort de ces résultats, le groupe a annoncé une hausse de sa distribution en cash à ses actionnaires, à 3,5 euros par action, contre 2,5 euros par action au titre de 2023.
Toutefois, à la Bourse de Paris, l'action URW baisse de 4,4% vers 17h05, accusant le plus fort repli du CAC 40.
La comparaison avec Klépierre
Un analyste attribue ce repli à deux facteurs. Premièrement, le groupe a déçu sur sa prévision de RNRAPA pour 2025. URW a indiqué tabler sur un chiffre compris entre 9,30 euros et 9,50 euros alors que le consensus se situait à 9,62 euros, fait valoir cet analyste.
Deuxièmement "les résultats d'URW sont certes bons, mais ils peuvent toutefois pâtir de la comparaison avec ceux de Klépierre qui sont, eux excellents", ajoute-t-il.
Klépierre, l'autre grand exploitant de centres commerciaux de la Bourse de Paris, a également publié mercredi soir ses résultats annuels. Le groupe a publié un bénéfice par action de 2,60 euros en hausse de 5% sur un an et supérieur aux attentes. Les résultats de Klépierre témoignent d'une "performance opérationnelle robuste", apprécie Deutsche Bank . Klépierre gagne 1,3% à la Bourse de Paris, les bons résultats 2024 étant mitigés par des prévisions 2025 jugées "prudentes comme d'habitude" par Deutsche Bank.
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