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Ubisoft entertain : Malgré le boom du jeu vidéo avec le confinement, Ubisoft s'inquiète

vendredi 15 mai 2020 à 13h01

(BFM Bourse) - Une nouvelle fois, le marché est pris par surprise par la prudence des prévisions formulées par la direction d'Ubisoft. Après un exercice 2019-2020 sacrifié, au cours duquel le groupe n'a lancé qu'un seul titre pour mieux peaufiner les développements en cours, l'éditeur de jeux vidéos n'apparaît pas si serein pour 2020-2021. Alors que les investisseurs considéraient globalement que l'industrie était par nature préservée des retombées de la crise du coronavirus, le groupe ne cache pas certaines menaces.

Chez Ubisoft, l'habitude n'est pas de mettre les problèmes sous le tapis en maintenant les actionnaires dans une confortable ignorance (le fait que la famille Guillemot soit à la fois aux manettes et en première position au capital n'y est peut-être pas étranger). Réputée délibérément prudente, la direction du groupe a une nouvelle fois préféré dégonfler les attentes, en dépit de l'engouement accru des joueurs pendant la période de confinement, en avertissant que l'exercice entamé le mois dernier pourrait être moins dynamique que prévu. Le titre en pâtit, perdant 2,83% à 67,22 euros vers 11h45 vendredi.

Jeudi soir, le groupe a "dans un souci de transparence" indiqué que si ses objectifs initiaux pour 2020-2021 "restent tout à fait atteignables", plusieurs facteurs pourraient significativement rogner les résultats attendus, après avoir bouclé 2019-2020 conformément à ses dernières prévisions.

Lors de l'exercice clos fin mars, au cours duquel Ubisoft n'a lancé qu'un seul jeu (Ghost Recon: Breakpoint, aux performances décevantes) sur les quatre initialement prévu, le chiffre d'affaires mesuré avec la norme IFRS15 s'est élevé à 1,595 milliard d'euros, en repli de 13,6%, tandis que les net bookings (montant des ventes nettes, hors revenus différés) ont chuté de 24,4% à 1,534 milliard d'euros, au-delà toutefois de l'objectif de 1,45 milliard, témoignant de la solidité des ventes du back-catalogue (les jeux sortis les années précédentes) avec onze titres vendus à plus de 10 millions d’unités sur la génération actuelle de consoles.

Cinq jeux à gros budget programmés

Le résultat opérationnel (non-IFRS) s'est élevé à 34,2 millions d'euros, le milieu de la fourchette de 20 à 50 millions visée depuis octobre, à comparer à 446 millions d'euros en 2018-19. Le résultat net non-IFRS part du groupe est ressorti en perte de 10,2 millions d'euros, soit une perte de 125,6 millions en tenant compte de la nouvelle norme, qui schématiquement tend à refléter en charges les engagements liés aux contrats de location.

Pour 2020-2021, Ubisoft mise désormais sur un net bookings compris entre 2,35 et 2,65 milliards d'euros (au lieu d'un précédent objectif d'environ 2,6 milliards) et sur un résultat opérationnel non-IFRS entre 400 et 600 millions (contre environ 600 millions d'euros jusqu'à présent).

D'un côté, le groupe constate actuellement une "excellente dynamique". Les ventes du back-catalogue, celles du segment digital, le PRI (player recurring investment, les dépenses réalisées par les joueurs après l'achat du jeu, par exemple dans des extensions ou des éléments de personnalisation de leurs personnages) sont pour l'heure "plus fort[e]s qu’anticipés initialement". Et le calendrier est nourri avec cinq jeux à gros budget dit AAAs programmés : le nouvel épisode d'Assassin’s Creed, Valhalla, ainsi que Watch Dogs Legion, Gods & Monsters, Rainbow Six Quarantine plus un titre encore confidentiel.

Une consommation en berne à l'avenir ?

"La crise du Covid-19 nous incite néanmoins à la prudence. De nombreuses incertitudes sont en effet apparues", a reconnu le PDG Yves Guillemot. D'une part, la transition des équipes de développeurs vers le travail à domicile a tout de même eu des répercussions sur la production, pour l’instant limitées à quelques semaines. La capacité à tenir le calendrier prévu des lancements sera donc à confirmer dans les prochains mois. "Par ailleurs, la crise économique interroge, entre autres, sur les conditions d’opération de nos partenaires commerciaux et sur l’évolution de la consommation", souligne le dirigeant.

D'où la décision d'étendre, vers le bas, les prévisions financières pour l'exercice. "La tranche basse présente ainsi notre estimation prudente de l’impact de la réalisation potentielle de ces facteurs externes", incluant la décision éventuelle de décaler un des titres envisagés à 2021-2022.

Pour Oddo BHF, l'annonce amène donc une vérité dérangeante : finalement, alors que les investisseurs voyaient dans les éditeurs de jeux des acteurs épargnés, voire privilégiés, "Ubisoft a plus à perdre qu'à gagner de la crise sanitaire". Le bureau d'études reste convaincu que le titre est une opportunité d'achat, en vue d'un objectif de 78 euros.

De son côté, Midcap Partners considère que même en intégrant ces projections de résultats plus pessimistes, les ratios de valorisation d'Ubisoft restent attrayants par rapport à ses pairs. Pour l'analyste, les précautions introduites par la direction semblent exagérément prudentes, si l'on s'en réfère aux précédentes crises économiques (qui n'ont en rien affecté la croissance du secteur) ou aux indications des autres acteurs à l'heure actuelle. Mais le décalage d'un jeu (deux d'entre eux étant prévus pour la fin de l'exercice 2020-2021) reste un événement "possible sans être probable".

Guillaume Bayre - ©2025 BFM Bourse
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