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Ubisoft entertain : Entre scandale de harcèlement sexuel et présentation décevante, Ubisoft tangue en Bourse

lundi 13 juillet 2020 à 11h55
Ubisoft recule nettement lundi matin

(BFM Bourse) - Le n°3 mondial des jeux vidéo est en pleine tempête, les investisseurs sanctionnant à la fois sa présentation "Ubisoft forward" sans annonce majeure et l'annonce des départs contraints de plusieurs cadres, dont le n°2 du groupe, sur fond de harcèlement sexuel.

Gueule de bois difficile pour Ubisoft, au sortir d'un week-end chargé entre une présentation pré-enregistrée "Ubisoft forward" jugée peu convaincante et l'annonce de plusieurs départs au sein de sa direction sur fond de scandale d'agressions et de harcèlement sexuel.

À 10h, le titre de l'éditeur tricolore de jeux vidéos et n°3 mondial du secteur plonge de 6,9% à 72,12 euros, de loin la plus mauvaise performance du SBF 120 dans un marché bien orienté (+0,9% pour le CAC). Ce repli intervient toutefois alors que l'action Ubisoft était très bien orientée depuis fin juin, et plus largement depuis le début de l'année (+16%).

Une présentation décevante

"Ceux qui s’attendaient à une conférence type E3 (du nom de la grand-messe annuelle du jeu vidéo qui se tient d'ordinaire en juin à Los Angeles, NDLR) hier soir lors de la présentation "Ubisoft forward" auront été déçus" annonce d'emblée Charles-Louis Planade, analyste en charge du dossier chez Midcap, dans sa note matinale ce lundi. "Moins dense, la présentation a révélé quelques images intéressantes mais surtout beaucoup d'absences qui seront apparemment comblées lors d'une prochaine présentation" constate-t-il.

"Sur les 5 AAA (les "triple A" sont des jeux dotés des budgets de développement et de promotion les plus élevés, NDLR) toujours prévus pour l'exercice en cours, nous retenons la sortie de Watch Dogs Legion quelques semaines avant le très attendu Cyberpunk 2077 du groupe polonais CD Projekt, et la confirmation de la solidité d'Assassin's Creed Valhalla qui sortira le 17 novembre et devrait sans problème ravir les fans de la série" selon Charles-Louis Planade. L'analyste relève également "le magnifique trailer de Far Cry 6 qui laisse entrevoir une belle sortie le 18 février prochain".

"Et... ? Et c'est tout... ou presque" regrette-t-il, évoquant tout de même la présentation des "free to play" du studio, dont Hyper Scape (avec lequel Ubisoft entend concurrencer Fortnite). "Il manquait donc deux AAA à l'appel, qui seront sans doute dévoilés dans un prochain "forward" mais risquent d'être décalés sur l'exercice suivant" anticipe-t-il. Charles-Louis Planade réitère néanmoins son conseil à neutre et maintient sa cible à 75 euros. "Rien de très nouveau au final" conclut-il.

Son homologue de Jefferies, en revanche, abaisse sa recommandation à conserver contre "acheter" et sabre son objectif de cours de 89 à 74 euros. Le courtier souligne notamment la très forte concurrence à laquelle devront faire face ses prochains jeux (Cyberpunk 2077 pour Watch Dogs et le nouveau Call of Duty pour Assassin's Creed).

Le n°2 débarqué

L'analyste de Jefferies évoque également les conséquences potentielles du scandale de harcèlement sexuel révélé ces dernières semaines par Bloomberg et Libération. Alors que s'accumulaient des témoignages à charge -"ambiance toxique", gestion "laxiste" de la part des RH, cadres "incapable d'interagir avec des femmes sans faire des allusions sexuelles en permanence" - sur des comportements sexistes voire des agressions sexuelles au sein du groupe, Ubisoft a annoncé la semaine dernière le lancement d'une enquête interne.

Après un "examen rigoureux", celle-ci a déjà fait ses premières "victimes", en la personne notamment de Serge Hascoët, directeur créatif et n°2 du groupe directement visé par les plaintes, qui a officiellement "choisi de démissionner de son poste avec effet immédiat". La DRH Cécile Cornet a également "décidé de démissionner de ce poste dans l'intérêt de l'unité du groupe", tandis que le dirigeant des studios québécois d'Ubisoft Yannick Mallat dirigeant des studios canadiens d’Ubisoft "quitte ses fonctions" car "les récentes allégations apparues au Canada à l’encontre de nombreux salariés ne lui permettent pas de continuer à assurer ses responsabilités" indique le communiqué.

"On se demandera si, aussi louables que soient les déclarations faites maintenant, la direction ne savait pas, ne voulait pas savoir ou savait, mais acquiesçait à la culture de harcèlement désormais largement répandue" s'interroge l'analyste de Jefferies. "En attendant, les investisseurs pourraient essayer d'évaluer les réclamations légales potentielles et les interruptions de production dues aux changements de direction qui pourraient avoir un impact substantiel sur les futurs pipelines et l'exécution sur les jeux en direct et le marketing" prévient-il.

Quentin Soubranne - ©2025 BFM Bourse
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