(BFM Bourse) - Le groupe pétrolier britannique a livré des résultats supérieurs aux attentes et annoncé un plan massif de rachats d'actions, ce qui catapulte son action à Londres. Dans son sillage, Totalenergies progresse à Paris.
Après les américains Chevron et ExxonMobil la semaine dernière, c'est au tour des majors pétrolières européennes de dévoiler leurs résultats trimestriels et annuels. Le britannique BP a ainsi livré sa publication ce mardi 6 février. Le groupe dirigé par Murray Auchincloss, nommé directeur général de plein droit il y a à peine quelques semaines, a globalement dépassé les attentes.
Sur les quatre derniers mois de 2023, le résultat opérationnel sous-jacent s'est établi à 6,13 milliards de dollars, contre 9,4 milliards de dollars un an plus tôt, le groupe ayant dû composer avec la baisse des prix de marché des hydrocarbures.
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La cash machine tourne
Toutefois, la banque UBS souligne que ce chiffre a dépassé de 5% le consensus, grâce notamment à une performance meilleure qu'attendu dans la division de production de pétrole. Le bénéfice net sous-jacent de BP, de 3 milliards de dollars au quatrième trimestre, a également dépassé de 8% le consensus. Le bénéfice net consolidé (qui intègre donc les éléments exceptionnels) est lui tombé à 371 millions de dollars, contre 4,86 milliards de dollars sur la même période de 2022.
La génération de cash, très importante chez les majors pétrolières car synonyme de ressources pour la distribution aux actionnaires, a été robuste. Le flux de trésorerie opérationnel s'est établi à 9,4 milliards de dollars sur les quatre derniers mois de l'année, quand UBS n'attendait "que" 6,6 milliards de dollars.
Sur l'ensemble de 2023, BP est repassé dans le vert, dégageant un bénéfice net de 15,23 milliards de dollars contre une perte de 2,5 milliards de dollars en 2022. Ce dernier chiffre avait alors été plombé par les lourdes dépréciations comptables (24 milliards de dollars) passées pour traduire la sortie du groupe du capital du russe Rosneft, dont BP détenait 19,75%.
Des rachats d'actions meilleurs que prévu
Au-delà de ses résultats, le groupe a tenu ses promesses en matière de retour à l'actionnaire, qui constitue clairement l'attrait des grandes majors pétrolières en Bourse.
BP a annoncé des rachats d'actions pour un total de 1,75 milliard de dollars pour l'ensemble du premier trimestre 2024, et 3,5 milliards de dollars sur l'ensemble du premier semestre. Selon UBS, les analystes tablaient sur des rachats d'actions pour le premier trimestre de seulement 1,2 milliard de dollars.
A moyen terme, le groupe a également indiqué prévoir "dans les conditions actuelles du marché", et sous réserve du maintien de sa note en catégorie investissement par les agences de notations, 14 milliards de dollars jusqu'en 2025.
"Nous avons une réelle confiance", a déclaré le directeur général Murray Auchincloss, lors d'un entretien avec Bloomberg mardi. "Cette confiance dans la croissance nous a permis de donner de nouvelles indications sur la manière dont nous envisageons les rachats d'actions", a-t-il ajouté.
Une façon aussi de rassurer les actionnaires en montrant que le groupe n'oublie pas ses porteurs. Le précédent directeur général de BP, Bernard Looney, avait dû faire face à des critiques d'investisseurs qui jugeaient que la société britannique accélérait trop vite dans les énergies bas carbone. Selon Bloomberg, le fonds activiste Bluebell avait, en octobre, écrit une lettre au président du conseil d'administration de BP pour demander de réduire ses dépenses dans les énergie "propres" et intensifier ses investissements dans les hydrocarbures.
En tout cas, les annonces de BP séduisent le marché ce mardi, l'action de la major pétrolière prenant 5,8% à la Bourse de Londres en début d'après-midi.
Au tour de Totalenergies mercredi
Dans son sillage, Totalenergies avance de 2,1% à la Bourse de Paris, signant la plus forte progression du CAC 40.
Le groupe français livrera mercredi matin ses résultats du quatrième trimestre et pour l'ensemble de l'année 2023. Selon Royal Bank of Canada, le consensus attend, pour les trois derniers mois de 2024, un bénéfice net de 6,3 milliards de dollars et une génération de cash opérationnel de 9,3 milliards de dollars.
Sur l'ensemble de 2023, le consensus Factset cité par Morningstar anticipe un bénéfice net de 23,6 milliards de dollars, à comparer avec un bénéfice net ajusté de 36,2 milliards de dollars en 2022 et un bénéfice net consolidé de 20,5 milliards de dollars.
"A l'heure où les prix de l'énergie sont sous pression, l'attention des investisseurs se portera sur la génération de cash et sa redistribution aux actionnaires", écrit la société.
"Tout risque de baisse du cash-flow fera craindre aux investisseurs que Total ne soit pas aussi généreux avec les actionnaires qu'ils l’espèrent. À l'heure actuelle, le consensus est déjà prudent, tablant sur une baisse des rachats d'actions à 7,5 milliards de dollars en 2024, contre 9 milliards de dollars prévus pour l'ensemble de l'année 2023", ajoute Morningstar.
En amont de ces résultats, Totalenergies - dont les bénéfices font souvent l'objet de débats politiques vigoureux - a souhaité détailler ses contributions et engagements en France. Le groupe a notamment indiqué qu'il verserait plus de 2 milliards d'euros de contributions (impôts, taxes, cotisations) au titre de l'année 2023.
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