(BFM Bourse) - Le groupe de technologies et de défense a livré des résultats en ligne avec les attentes mais sa génération de trésorerie a déçu en raison d'une hausse des stocks.
Le coup d'envoi de la saison des résultats sur le CAC 40 a bien été donné. Après Publicis la semaine dernière, Thales a, à son tour, dévoilé ses résultats pour le premier semestre, ce mardi. Le groupe de technologies et de défense a in fine livré des comptes assez mitigés.
De janvier à fin juin, les prises de commandes de Thales se sont inscrites en hausse de 23% sur un an en données comparables pour atteindre 10,77 milliards d'euros, soit un peu plus que le consensus, logé à 10,4 milliards d'euros.
Le groupe a notamment bénéficié sur la période de l'entrée en vigueur de la troisième tranche de la commande de 42 Rafale de la part de l'Indonésie, les équipements de Thales représentant entre 20% et 25% de la valeur de l'avion de chasse.
L'entreprise a aussi enregistré une commande pour deux nouvelles frégates F126 par la marine allemande. Dans la seule division "défense et sécurité" le carnet de commandes de Thales s'élève désormais à 36,5 milliards d'euros, ce qui représente 3,7 années de chiffre d'affaires.
Les revenus de Thales se sont inscrits à 9,49 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 8,9% en données publiées et de 6% en données comparables. Si le chiffre global est en ligne avec les attentes, la croissance en données comparables est, elle, inférieure au consensus qui se situait à 7,1%, note Jefferies.
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Des perspectives affinées
La banque note que les divisions "aérospatiale" et "défense et sécurité" ont enregistré une dynamique moins soutenue que dans ses prévisions.
L'aérospatial, qui regroupe d'une part les activités d'aéronautique et d'autre part les métiers liés au spatial, a enregistré une progression de ses revenus de 4,1% en données comparables quand Jefferies tablait sur 5,2%.
La division "défense et sécurité" a dégagé une croissance vigoureuse (+8,5%) mais la banque anticipait une progression de 11,3%.
Plus largement, les revenus de cette division se sont établis à 4,94 milliards d'euros, un tantinet en dessous du consensus (4,975 milliards d'euros).
La division "identité et sécurité numériques" (DIS), qui rassemble par exemple la protection des données pour les banques, la protection des accès aux informations critiques et les solutions d'identifications biométriques, a, elle, dégagé une croissance de 0,4% en données comparables quand Jefferies attendait un repli de 1,3%.
Concernant les autres lignes de comptes, le résultat opérationnel de Thales a atteint 1,096 milliard d'euros pour une marge correspondante de 11,5%, des chiffres pile en ligne avec les attentes. Le bénéfice net a augmenté de 57% sur un an à 1,02 milliard d'euros.
Le gros écart se situe surtout sur la génération de trésorerie. Thales a dégagé un flux de trésorerie disponible opérationnel de 23 millions d'euros quand les analystes attendaient 347 millions d'euros. Ce chiffre "peut décevoir mais reflète une augmentation beaucoup plus forte du besoin en fonds de roulement afin d'accroître la résilience d'une chaîne d'approvisionnement toujours sous tension et nous pensons qu'il s'agit simplement d'un problème de saisonnalité et de calendrier", nuance Oddo BHF.
Thales a en effet indiqué avoir enregistré "un accroissement significatif de son besoin en fonds de roulement du fait de la constitution volontaire de stocks sur des produits pour lesquels Thales souhaite augmenter sa résilience".
Concernant ses perspectives pour 2024, Thales a affiné ses prévisions tant sur la croissance que sur sa rentabilité, ce qui conduit in fine le groupe à relever sa perspective de croissance mais à abaisser celle de sa marge.
Thales a resserré sa fourchette de prévision de croissance en données comparables, tablant sur une progression située entre 5% et 6%, contre un intervalle de 4% à 6% précédemment.
Pour la marge opérationnelle, la société anticipe un taux compris entre 11,7% et 11,8%, contre 11,7% à 12% précédemment, ce alors que le consensus se situe à 12%, selon UBS.
In fine, cette publication ne convainc pas le marché qui voit clairement le verre à moitié vide. L'action recule de 4,5% vers 11h00, accusant la deuxième plus forte baisse du CAC 40.
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