(BFM Bourse) - Les entreprises du secteur reculent nettement ce mardi à la suite d'un article de Bloomberg évoquant des discussions d'alliés de l'Ukraine sur un potentiel cessez-le-feu.
La défense reste un secteur dont les cours, un peu à l'instar du pétrole, sont souvent influencés par la géopolitique.
Ce mardi l'ensemble du compartiment souffre. A la Bourse de Paris, vers 16h, Thales abandonne 5%, Dassault Aviation perd 3,7%. A Francfort, Rheinmetall, société qui fabrique des chars, des munitions et d'autres équipements militaires, chute de 6% tandis que Hensoldt, qui fournit des solutions d'optronique, des capteurs et de l'électronique militaire, abandonne 5%. A Londres, BAE Systems cède 4,4% tandis qu'à Milan Leonardo recule de 3,8%.
Ces mouvements sont à lier à une information de Bloomberg qui a rapporté que les alliés de l'Ukraine réfléchissaient à la forme que pourrait prendre un cessez-le-feu dans le conflit qui oppose Kiev à Moscou depuis février 2022.
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Un sentiment de marché
Selon des sources proches citées par l'agence, des représentants officiels imaginent "plus sérieusement la manière dont une fin négociée du conflit et une sortie pourraient prendre forme".
Bloomberg ajoute toutefois que les alliés insistent bien sur le fait que la décision reviendrait in fine à l'Ukraine et à l'Ukraine seule. Et que personne ne mettrait la pression sur le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour enclencher des discussions.
Reste que ces informations trouvent, comme souvent, un écho en Bourse. "Forcément avec la moindre information sur un cessez-le-feu le secteur se consolide, c'est normal, c'est purement du sentiment de marché. Le secteur est sensible à la moindre perspective d'une potentielle fin de conflit. Et sur le marché, tout ce qui a monté de façon forte, comme la défense, est amené à rebaisser à un moment ou à un autre", juge un analyste.
"Après concrètement, un cessez-le-feu n'aurait pas d'impact sur les résultats d'une grande majorité des sociétés de défenses. Et à moyen-long terme, je ne suis pas inquiet pour le secteur, car une recapitalisation des moyens militaires en Europe a lieu", a-t-il ajouté.
Un secteur sensible
Rappelons que l'éclatement de la guerre en Ukraine, en février 2022, avait ramené le secteur de la défense dans le radar des investisseurs. Le marché avait auparavant négligé ces titres, en raison de leur attrait limité sur le plan ESG (environnement, social gouvernance, les critères extra-financiers).
Le conflit en Ukraine a changé la donne, nombre d'états européens, comme l'Allemagne, la Finlande ou encore la Pologne, choisissant de réinvestir dans les dépenses militaires. Par ailleurs, des fonds qui excluaient auparavant le secteur de la défense de leurs choix d'investissement sont revenus sur le secteur.
Ce qui s'est traduit par une forte remontée en Bourse de ces titres. Le cas le plus criant reste Rheinmetal, dont l'action a été multipliée par environ cinq depuis le 24 février 2022, date de l'éclatement de la guerre en Ukraine.
Reste qu'avec ces hausses, la moindre information est susceptible de faire tanguer leurs cours. En août le secteur avait un peu vacillé après des informations de presse rapportant que l'Allemagne pourrait freiner ses dépenses fédérales dans le cadre du soutien à l'Ukraine.
En avril, la banque Goldman Sachs avait jugé que les actions du secteur avaient certainement atteint leur plein potentiel.
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