(BFM Bourse) - Après avoir perdu 40% en un mois en raison de son exposition à la Russie, Technip Energies profite jeudi d'un vif rebond en Bourse à l'annonce de ses résultats 2021, la première année où l'entreprise a retrouvé son autonomie après un éphémère rapprochement avec l'américain FMC. Technip Energies a en outre emmagasiné près de 10 milliards d'euros de commandes, à 94% en dehors de la Russie.
La fondation de Technip par l'Institut français du pétrole (IFP) remontant à 1958, 2021 ne marque pas loin de là les premiers pas de la société d'ingénierie dédiée au secteur énergétique, mais il s'agit du premier exercice depuis le "reboot" de l'entreprise. Après une union peu concluante de quelques années avec le texan (naturalisé britannique) FMC, Technip Energies -correspondant peu ou prou au périmètre du groupe tricolore avant la fusion, tandis que l'américano-britannique conserve pour le moment le nom TechnipFMC- s'est émancipé de son ancienne maison mère en février 2021.
Les comptes à la clôture de ce premier exercice en autonomie montrent que Technip Energies a largement rempli ses objectifs, en dépassant significativement l'objectif de marge d'Ebit récurrent (une mesure de résultat opérationnel) qu'il s'était fixé, pour des revenus dans la fourchette attendue quoi que plutôt vers le bas de celle-ci. De plus, si le groupe relativise l'impact de l'arrêt des projets en Russie en assurant que son exposition est gérable, alors que la crise actuelle ne peut qu'accélérer l'impératif d’indépendance et de transition énergétique en regards desquels Technip Energies est précisément positionné. Le titre, qui vient de perdre 40% en à peine plus d'un mois, remonte de 9,77% à 9,66 euros.
Sur l'exercice écoulé, le chiffre d'affaires s'est élevé à 6,434 milliards d'euros (+12% par rapport à l'an dernier sur base équivalente), soit 6,667 milliards d'euros (+10,8%) en données ajustées (en comptabilisant la quote-part proportionnelle des sociétés mises en équivalence, le retraitement de la quote-part liée aux participations ne donnant pas le contrôle et l’exclusion des dépenses de restructuration, des coûts relatifs à la fusion et l’intégration, et des frais de litige). L'objectif initial d'un chiffre d'affaires ajusté compris entre 6,5 à 7 milliards d'euros, resserré en octobre entre 6,5 et 6,8 milliards du fait de contraintes logistiques liées à la pandémie est ainsi atteint.
Le groupe a dégagé un Ebit récurrent de 431 millions d'euros, soit une marge de 6,5%, bien au-dessus de l'objectif initial compris entre 5,8% et 6,2%, et relevé à "au moins 6%" à l'automne.
Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 244,6 millions d'euros, soit 251,4 millions (+22%) en données ajustées.
"Grâce à la capacité d’adaptation et à la détermination de nos équipes, et malgré les défis liés à l’environnement externe, nous avons enregistré une croissance à deux chiffres du chiffre d’affaires et une rentabilité bien supérieure à nos objectifs initiaux. Nous proposons donc notre premier dividende qui s’appuie sur un très bon flux de trésorerie en 2021", a indiqué Arnaud Pieton, le directeur général. Concrètement le flux de trésorerie d’exploitation de l'exercice a atteint 992,7 millions d’euros, soit avec des dépenses d’investissement limitées à 50 millions d’euros nets, un flux de trésorerie net de 942,7 millions d’euros. Le conseil d’administration proposera lors de l’assemblée annuelle du 5 mai 2022 le versement d’un dividende de 0,45 euro par action, distribuant ainsi 32% du bénéfice ajusté.
Vis-à-vis des retombées de l'invasion de l'Ukraine et de l'abandon des liens économiques avec la Russie, le groupe a d'abord exprimé sa "solidarité avec tous ceux qui souffrent" par la voix de son DG. "Nous suivons de près l'évolution de la situation, prenons les mesures appropriées et évaluons en permanence son impact sur nos équipes et opérations. L'impact financier potentiel de la crise sur notre entreprise est contenu. Nous avons cessé de travailler sur toute nouvelle opportunité commerciale en Russie et sommes confiants dans la solidité de l'activité globale et diversifiée de Technip Energies, de son bilan, et de sa capacité à investir et à mettre en œuvre sa stratégie", a ajouté Arnaud Pieton.
"Avec notre stratégie commerciale sélective, nous avons généré près de 10 milliards d’euros de commandes, dont 94% hors de Russie, renforçant ainsi notre carnet de commandes et offrant une bonne visibilité pour les années à venir. Cela consolide notre positionnement dans le GNL et l’éthylène, des marchés clés pour Technip Energies, qui progressent et se décarbonent. Les marchés de la transition énergétique accélèrent et gagnent en maturité, portés par la dynamique de la capture du carbone, des carburants durables, de la circularité des plastiques et de la décarbonation de l’hydrogène et de l’ammoniac".
"Relever le défi énergétique mondial requiert des technologies, de l'innovation et des talents, autant d’atouts sur lesquels nous appuyer, qui nous permettent de capitaliser sur les besoins d’indépendance et de transformation énergétiques que nous observons sur nos marchés", a conclu le dirigeant.
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