par Julien Toyer
PARIS (Reuters) - Sopra Group prévoit de faire "beaucoup mieux" que le marché au deuxième semestre et se fixe pour objectif de doubler son chiffre d'affaires d'ici 2010, ce qui passera par l'étude d'une acquisition importante en Europe en 2009.
Dans une interview accordée à Reuters, le président du groupe Pierre Pasquier a déclaré que "le premier semestre était super (...) avec des chiffres équivalents aux années 1998 et 1999" et que le second serait "beaucoup mieux que les 6 ou 7% du marché".
"Malgré tout le discours ambiant de crise, nos carnets de commandes nous autorisent la continuité. Est-ce que ce sera la même croissance qu'au premier, je ne peux pas en être sûr, mais ce sera solide", a-t-il précisé.
Sopra avait confirmé lundi lors de la publication de son chiffre d'affaires semestriel ses prévisions annuelles de surperformer le marché.
Son chiffre d'affaires est ressorti en hausse de 13,7% sur la période, à 549,6 millions d'euros, et sa croissance organique s'est établie en hausse de 12,3% sur la période.
Concernant l'exercice 2009, Pierre Pasquier a estimé que celui-ci se présentait plutôt bien.
"Je ne crois plus à l'aspect cyclique de notre métier (...) Dire que la crise sera sans effet c'est faux mais nous continuons de voir des choses positives et de belles croissances", a-t-il dit.
ACQUISITION IMPORTANTE À L'ÉTUDE EN 2009
Le groupe prévoit de maintenir son activité à environ 55% sur la maîtrise d'oeuvre (grands projets, tierce maintenance applicative, staffing), 30% sur l'activité de logiciels (Axway) et 15% sur le conseil au cours des prochaines années.
A l'horizon 2010, la SSII s'est fixée comme objectif d'atteindre un chiffre d'affaires de 1,5 à 2 milliards d'euros.
"Nous pourrons arriver à 1,5 milliard avec de petites acquisitions financées en cash, mais la différence entre les 1,5 et 2 milliards, c'est une acquisition importante", a-t-il indiqué.
"Nous travaillerons à cette acquisition l'année prochaine et soit nous atteindrons notre cible en 2009 soit nous nous en approcherons", a-t-il précisé, ajoutant que cela impliquerait de recourir à une augmentation de capital.
En ce qui concerne le profil de cette cible, Pierre Pasquier exclut toute société "ne correspondant pas aux métiers de Sopra" et avance que cette opération devrait avoir lieu en Europe.
"Je ne suis pas contre une acquisition en France, pour rester l'un des trois ou quatre premiers acteurs domestiques et rester proche de nos clients (...) Cela peut aussi être en Angleterre ou en Espagne, pourquoi pas aussi en Italie ou en Allemagne", a-t-il déclaré.
RESTER "ONSHORE" ET INDÉPENDANT
En revanche, Sopra Group n'a pas l'intention d'investir massivement sur le marché indien et veut rester avant tout "onshore".
"L'Inde je n'y crois pas (...) C'est une légende. Seuls les Indiens gagnent de l'argent", estime-t-il.
"Mon sentiment est qu'il faut y aller mais qu'on ne peut pas faire que cela (...) A l'heure actuelle, il n'y a aucune logique pour Sopra à avoir 3.000 personnes là-bas".
Sopra emploie aujourd'hui entre 500 et 600 personnes en Inde. Ses effectifs pourraient être portés à 1.000 d'ici fin 2008.
En tout, les effectifs offshore devraient atteindre 2.000 à terme, en Espagne, au Maroc, en Inde et en Roumanie.
Interrogé sur le développement du groupe aux Etats-Unis où sa filiale Axway a annoncé fin juin l'acquisition de Tumbleweed Communications, spécialiste du transfert de fichiers, Pierre Pasquier a indiqué que Sopra ne chercherait pas à réaliser de nouvelles opérations sur ce marché.
"Aux Etats-Unis, notre stratégie passe exclusivement par Axway et il n'est nécessaire de compléter son éventail. La société peut maintenant vivre sa vie sans nouvelles acquisitions".
Le rachat de Tumbleweed par Axway devrait être finalisé au troisième trimestre, une fois reçu le double feu vert des actionnaires le 8 août et du gouvernement américain d'ici la fin de l'été.
En revanche, concernant la posture adoptée par Sopra en cas d'approche de la part d'un concurrent de même taille ou plus gros, Pierre Pasquier dit qu'il n'a pas l'intention de vendre sa participation dans le groupe et ne "changera pas de cap".
Président-fondateur, il détient 48,23% de Sopra GMT, qui contrôle 37,33% du capital et 47,87% des droits de vote. Il possède aussi en direct 1,44% du capital et 1,60% des droits de vote.
"Sopra est l'objet d'approches depuis 15 ans", dit-il. "Ma position là-dessus est toujours la même : c'est non".
Edité par Jacques Poznanski
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