(BFM Bourse) - L'entreprise de services numériques va prochainement quitter la Bourse de Paris après le succès de l'OPA lancé par un concert d'actionnaires.
Une "midcap" d'envergure s'apprête à faire ses adieux à la Bourse de Paris. Il s'agit de l'entreprise de services numériques et de conseil en technologies SII, qui faisait l'objet d'une offre publique à l’initiative des membres de la famille du fondateur. Ces entreprises sont d'ailleurs régulièrement la cible d'offres publiques d'achat.
La famille du fondateur, la direction de l'entreprise de services numériques et des fonds gérés par Blackstone ont formé un concert d'actionnaires pour lancer une OPA à 70 euros par action, sur les titres en circulation qu'elle ne détenait pas encore, le 13 décembre dernier.
Et ce groupement a annoncé ce lundi avoir franchi les seuils de 90% du capital et des droits de vote de la société SII et détenir 90,54% du capital et des droits de vote de cette société. Ce franchissement de seuil résulte d'une acquisition d'actions SII par "SII Goes on", une société créée spécialement pour cette opération.
L'atteinte de ce seuil clé va donc ouvrir la voie à la mise en œuvre d'un retrait obligatoire sur les actions non apportées à l'offre publique d'achat simplifiée. Autrement dit, ce seuil de détention appelle à une sortie de la cote de cette société qui était présente à la Bourse de Paris depuis 1999.
"Le groupe Familial Huvé, le dirigeant (Eric Matteucci, NDLR) et les managers souhaitent désormais être accompagnés d’un partenaire financier professionnel pour délivrer le plan d’affaires au cours des prochaines années et être en mesure de saisir des opportunités de développement tout en allégeant les contraintes règlementaires et administratives et les coûts liés à la cotation", avait expliqué SII pour justifier cette opération.
Une opération qui "ne fait pas exception"
L’initiative de SII constitue la plus grande opération de PtoP (de pair-à-pair) lancée en 2023, pour une valorisation de 1,4 milliard d’euros, rappelle Degroof Petercam ce lundi. "Ce retrait de cote ne fait pas exception et correspond à une tendance de fond: le désamour des ETI (entreprise à taille intermédiaire) familiales pour la Bourse", déplore la banque.
"Les causes sont multiples: déconnexion croissante entre création de valeur et valorisation boursière, une insuffisance de liquidité pénalisante entrainant un manque de suivi de la part des analystes, la volonté des investisseurs de bénéficier de la prime de retrait et enfin les sociétés qui trouvent facilement des fonds de dette ou de private equity pour financer l’opération", explique Degroof Petercam.
"Nous avons encore d’autres opérations à l’étude et pour l’instant aucune raison pour voir ce nombre d’opérations diminuer en 2024", déclare Cyril Kammoun, CEO et managing Partner de Degroof Petercam Investment Banking France.
L'entreprise compte ainsi rejoindre une liste assez importante de sociétés qui ont décidé de quitter la place parisienne après un rachat ou parce que leur actionnaire de référence ne voit plus grand intérêt à rester coté en Bourse comme Believe. Le groupe d'édition musicale fait actuellement l'objet d'un projet de rachat de son fondateur et de plusieurs fonds d'investissement, en vue d'une sortie de cote.
Son dirigeant avait déploré que le parcours de sa société en Bourse ne reflète pas la dynamique opérationnelle de son groupe. "Depuis son introduction en Bourse, Believe poursuit une excellente dynamique de croissance, lui ayant permis d'atteindre, deux ans en avance, les objectifs fixés lors de la cotation. Cependant, la solidité de sa performance opérationnelle ne s'est pas reflétée dans l'évolution du cours de Bourse", avait expliqué Denis Ladegaillerie.
Quelques semaines auparavant, c'était la société IDSud qui avait indiqué vouloir partir de la cote parisienne dès cette année.
Mi-janvier, c'est ESI Group qui a quitté la Bourse de Paris après le succès de l'opération de rachat de l'américain Keysight
L'an passé, 31 entreprises ont tourné le dos à la cote parisienne, soit 6 de plus qu'en 2022, selon le 15e baromètre des offres publiques d'EY.
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