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SBF 120

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Sbf 120 : Voici les gagnants et les perdants du SBF 120 en 2022

samedi 31 décembre 2022 à 07h00
Les valeurs du SBF 120 ont connu des fortunes diverses

(BFM Bourse) - Le secteur de la Défense et la percée de SES-Imagotag resteront comme les faits marquants de 2022 au sein du second indice de la Bourse de Paris. A contrario, Orpea, Solutions30 et Atos clôturent un millésime à oublier.

(Note : cet article est une version grandement actualisée d’un précédent papier publié le 13 novembre)

Le marché parisien a souffert l’an passé, miné par une inflation galopante, la remontée des taux d’intérêts, le resserrement des politiques monétaires, l’envolée des prix des matières premières et le conflit en Ukraine. Au final, le SBF 120 a reculé de 10,3% sur l’ensemble de 2022. Le palmarès du second indice phare de la Bourse de Paris, après le CAC 40, montre toutefois que certains titres ont su tirer leur épingle du jeu tandis que d’autres ont, au contraire, connu une année 2022 à oublier.

Dassault Aviation en première ligne

Les groupes de Défense sont clairement les grands gagnants de l’année. D’ailleurs, à la Bourse de Francfort, Rheinmetall, qui fournit des blindés à l’armée allemande, a connu une progression de plus de 120% sur l’ensemble de 2022.

Dassault Aviation (+66,5%) signe ainsi la plus forte hausse du SBF 120, tandis que Thales (+59,49%) arrive à la troisième place, et enregistre la plus importante progression du CAC 40. Certes, ces deux groupes possèdent de solides fondamentaux. Thales ne cesse de satisfaire les attentes du marché avec des résultats financiers robustes, et un positionnement qui lui permet de proposer des produits à forte valeur technologique dans des marchés finaux porteurs (défense, spatial) ou en cours de redressement, comme l’aéronautique civil. Dassault Aviation est lui porté par les récents succès commerciaux du Rafale. Dernièrement le groupe s’est retrouvé bien positionné pour décrocher une commande de 16 avions de chasse en Colombie. Son deuxième marché, les jets d’affaires, a montré des signes très encourageants au premier semestre.

Mais ces deux valeurs ont surtout bénéficié d’un véritable virage à 180 degrés de la part des investisseurs. Le marché avait ces dernières années délaissé les groupes de défense, ces valeurs étant perçues comme peu attrayantes pour les opérateurs sensibles aux thématiques ESG (environnement, social et gouvernance, c’est-à-dire les critères extra-financiers). La guerre en Ukraine a changé la donne, ramenant les groupes de défense dans le radar des investisseurs, ce qui a permis aux actions de ces entreprises de bondir en Bourse, et de redynamiser des valorisations déprimées.

SES-Imagotag la belle révélation

Entre les deux groupes de Défense vient s’intercaler SES-Imagotag (+62,2%), qui a rejoint le SBF 120 au cours du mois de décembre, lors de la dernière revue trimestrielle des indices d’Euronext Paris. Une entrée qui est venue récompenser l’excellent parcours boursier de cette société, avec un bond de plus de 1.000% sur dix ans. Le leader mondial de l’étiquetage électronique a enchaîné les records boursiers après avoir fait part d’une croissance exceptionnelle au fil des trimestres. Entre juin et septembre, SES-Imagotag a affiché par exemple une insolente croissance de 107,9% sur un an. Le groupe a bénéficié d’un énorme coup de projecteur en mars, après avoir fortement étendu son partenariat avec le géant américain de la distribution Walmart. En septembre, c’est Fnac Darty qui a sélectionné SES-Imagotag pour déployer ses solutions d’étiquettes intelligentes dans 200 magasins.

Parmi les autres hausses, on remarque que les groupes liés aux cours du pétrole, qui ont évolué en hausse en 2022 malgré un parcours en dents de scie, sont également bien placés. C’est le cas de Vallourec (+39,4%) et de TotalEnergies (+33,69%).

Bic (+35%) et Ipsos (+42%) ont de leur côté su dépasser les attentes du marché en publiant des résultats convaincants, et en relevant leurs perspectives annuelles.

L'annus horribilis d'Orpea

Du côté des plus fortes baisses. Orpea monte sans trop de surprise sur la plus haute marche du podium avec une chute de 93% sur l’ensemble de 2022. Le groupe a connu un véritable supplice boursier depuis la publication de l’ouvrage Les Fossoyeurs dont les accusations de maltraitance sur ses résidents l’avait notamment amené à confier un audit indépendant à deux cabinets, Grant Thornton et Alvarez & Marsal. Les résultats de cet audit avaient confirmé plusieurs dysfonctionnements, notamment dans la gestion des ressources humaines, mais avaient également écarté l’existence d’un système de rationnement sur l’alimentation fournie aux résidents. En France, la justice a ouvert en avril une enquête préliminaire pour maltraitance institutionnelle et infractions financières, à la suite d'un signalement par le gouvernement. La société a depuis changé sa direction, sa gouvernance et plusieurs de ses pratiques.

L'exploitant de maisons de retraite a plus récemment sombré après avoir annoncé une restructuration financière de grande ampleur . Ce plan prévoit des levées de fonds de près de 6 milliards d’euros, dont environ 600 millions d’euros de nouvelles dettes garanties sur des actifs et plus de 5 milliards d’euros sous forme de plusieurs augmentations de capital. Une recapitalisation qualifiée de "titanesque" par l’analyste du bureau d'études indépendant AlphaValue, Yi Zhong, dans une note publiée en novembre, et qui se traduira par une dilution "massive" pour ses actionnaires. L’année 2022 a ainsi été une annus horribilis pour Orpea.

Valneva quatrième plus forte baisse

La deuxième plus forte baisse est à mettre au passif de Solutions 30 (-75,95%). Le groupe avait dû faire face à des accusations de fraude et de blanchiment d’argent depuis décembre 2020, qu’il a vigoureusement démenties. En 2022, l’opérationnel cale. Le groupe accuse une baisse de ses revenus en données organiques sur les neuf premiers mois de l’année. L'activité est plombée par la chute de ses revenus en France, en raison de l’arrivée à maturité du très haut débit dans l’activité "télécoms" et de la fin des déploiements de compteurs électriques communicants dans l’activité "énergie". La société promet de renouer avec une croissance plus dynamique en 2023. "Même si le cours demeure chahuté par les incertitudes sur l’atterrissage 2022, les perspectives de rebond à compter de 2023 sont significatives", estime TP ICAP Midcap.

Atos (-75,90%) de son côté enregistre la troisième plus forte baisse. Le groupe a en début d’année publié plusieurs avertissements sur ses résultats de 2021 avant de présenter un plan stratégique qui a été mal reçu par le marché, plan qui avait été annoncé par le directeur général, Rodolphe Belmer en même temps que… son départ. L’activité du troisième trimestre a toutefois envoyé des signaux encourageants. Atos est par ailleurs parvenu à avancer dans son programme de cessions, avec la vente de ses activités en Italie, le mois dernier.

Le groupe se prépare désormais à se scinder en deux avec une société qui regroupera les activités historiques de gestion d'infrastructures de centre de données ("Tech Foundations"), tandis que la seconde rassemblera les activités liées à la transformation numérique ainsi que celles de Big Data et Sécurité (BDS).

Valneva accuse la quatrième plus forte baisse, avec une chute de 74,6% depuis janvier, manquant le "podium" d’un souffle. Le spécialiste des vaccins contre les maladies infectieuses avait vu sa valorisation bondir en 2021 (+216%) mais a subi de plein fouet l’amélioration du contexte sanitaire et les difficultés sur son vaccin contre le Covid-19. S’il a obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe fin juin, la Commission européenne a drastiquement revu à la baisse sa commande auprès du groupe. De potentiellement 60 millions de doses, l’Union européenne a ramené sa commande à… 1,25 million. L'entreprise a suspendu la production de son vaccin et annoncé des suppressions de postes allant jusqu'à un quart de ses effectifs.

Parmi les autres "perdants" du SBF 120 figurent des groupes endettés qui font l’objet d’inquiétudes des investisseurs sur leur bilan financier tels que l’équipementier automobile Faurecia (-62,7%) et le groupe de distribution Casino (-57,8%).

Par Julien Marion (texte) et Théophile Magoria (infographie)

Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
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