(BFM Bourse) - L'ensemble du secteur pharmaceutique grimpe ce mercredi, propulsé par cet accord sur des baisses de prix des médicaments moins fortes que redouté. Le secteur retrouve ainsi de la visibilité en Bourse.

Pourtant réputée pour ses vertus défensives en Bourse, la santé européenne a souffert en 2025. À titre d'exemple, l'action Sanofi chute de 13% depuis le début de l'année. Certes, le pensionnaire du CAC 40 a ses propres problèmes, avec notamment plusieurs résultats d'essais cliniques décevants. Mais la baisse du titre s'explique aussi par les craintes qui ont entouré l'ensemble du secteur.

"Les critiques de Trump à l'égard de l'industrie, les menaces de droits de douane et maintenant la volonté de faire baisser les prix aux États-Unis pour séduire les électeurs américains ont freiné l'enthousiasme des investisseurs pour les sociétés pharmaceutiques", ont expliqué en juin les analystes du bureau d'études indépendant Alphavalue.

Mais, ce mercredi 1er octobre, la pharmacie, et plus largement la santé, a le vent en poupe en Bourse en Europe. Ce mouvement de hausse est provoqué par l'annonce de l'accord, communiqué mardi soir, entre le groupe américain Pfizer et l'administration Trump.

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Toute la santé européenne grimpe

Le géant pharmaceutique s'est engagé à baisser les tarifs de certains médicaments aux États-Unis, avec des réductions de tarifs pouvant aller jusqu'à 85%, et une moyenne de 50%.

Cette décision de la part de Pfizer permettra à la société américaine d'être exemptée des surtaxes douanières sur les médicaments pour une durée de trois ans, a indiqué la société.

"Pfizer neutralise deux risques à la fois: les droits de douane punitifs prévus par l'enquête au titre de l'article 232 et le renforcement des contrôles des prix par Washington", a commenté John Plassard de Cité Gestion, dans une note.

L'action Pifzer a grimpé de 6,8% à Wall Street, mardi soir, entraînant d'autres titres du secteur, Johnson & Johnson prenant 2,1%, Amgen 3% et Abbvie 3,8%.

À Paris, Sanofi, prend 4,1% en fin de matinée, signant de loin la plus forte progression du CAC 40. Toujours à Paris, Sartorius Stedim Biotech, spécialiste de technologies clef pour la fabrication de vaccins et de médicaments, prend 7%, tandis que le laboratoire Ipsen, avance de 3,7%.

À Zurich, Roche grimpe de 5% et Novartis s'adjuge 2,3%. À Londres, Astrazeneca avance de 5,6% tandis que GSK s'adjuge 2,1%.

Une visibilité retrouvée sur le secteur

"Depuis des mois, le secteur de la pharmacie était sous pression à cause des incertitudes sur les droits de douane frappant les importations américaines de médicaments, ainsi qu'en raison de potentielles baisses de prix des médicaments aux États-Unis", explique Florent Cespedes, analyste chez Bernstein (groupe Société Générale).

"Or, la semaine dernière, Donald Trump a, certes, annoncé des droits de douane de 100% sur les importations de médicaments. Mais, pour l'Europe, ces surtaxes sont plafonnées à 15%, conformément à l'accord noué entre les États-Unis et l'Union européenne", poursuit le spécialiste.

"Quant aux baisses de prix, l'accord annoncé mardi entre Pfizer et l'administration américaine demande des réductions de prix qui nous semblent plus raisonnables que redouté, car concernant principalement les médicaments rentrant dans le programme 'medicaid', soit la couverture pour les Américains à faible revenus. Or ces médicaments ne représentent que 10% à 15% du chiffre d'affaires des groupes pharmaceutiques aux États-Unis, avec des prix déjà très bas. Les réductions de prix auront donc un effet limité", ajoute-t-il.

Pfizer donne ainsi le la pour la suite et permet de revenir sur un secteur auparavant jugé peu ou pas investissable par le marché.

"On s'attend à ce que d'autres accords comme celui noué par Pfizer soient annoncés. Ce qui permettrait d'arriver à des accords 'win-win'. On retrouve de la visibilité sur le secteur de la santé et on pense que la décote du secteur européen devrait se gommer. Ce n'est donc pas une surprise de voir l'ensemble des titres du compartiment monter de façon non discriminante", juge Florent Cespedes.