(BFM Bourse) - Le spécialiste des matériaux et de la chimie de construction a livré des revenus en ligne avec les attentes au troisième trimestre et table sur une poursuite de l'amélioration séquentielle de son activité. La société entend désormais faire progresser sa marge d'exploitation en 2024, après les 11% atteints en 2023.

Alors que le CAC 40 prend des allures de mer rouge ce mercredi, avec 35 actions sur 40 en baisse, un titre parvient à bien garder la tête hors de l'eau. Il s'agit ni plus ni moins que la société doyenne de l'indice parisien à savoir Saint-Gobain, dont les origines remontent au XVIIe siècle.

Le spécialiste des matériaux de construction résiste à la tempête, prenant 1,6% vers 15h30, la seule hausse un peu marquante du CAC 40, après avoir livré une activité en phase avec les attentes au troisième trimestre.

De juillet à fin septembre, Saint-Gobain a dégagé des revenus de 11,575 milliards d'euros en hausse de 0,1% en données publiées et en baisse de 2% en données comparables. Le consensus attendait des revenus de 11,6 milliards d'euros, selon Oddo BHF.

>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading

Les volumes s'améliorent

Si l'activité de Saint-Gobain, évidement minée par un marché de la construction neuve en berne, se replie de nouveau, l'entreprise affiche une amélioration séquentielle puisque ses revenus avaient reculé de 4,9% en données comparables au deuxième trimestre et de 5,8% au premier.

Les volumes se rapprochent de l'équilibre. Au troisième trimestre, ils ont reculé de 1,5% après une chute de 3,9% sur les six premiers mois de l'année.

"Après un deuxième trimestre à -3,1% en volume, l’amélioration séquentielle à -1,5% nous parait une solide performance compte tenu du contexte des Jeux Olympiques de Paris et de la dissolution de l’Assemblée nationale" en France, a souligné Oddo BHF.

Le courtier décerne par ailleurs une "mention spéciale" à la chimie de construction, segment dans lequel le groupe s'est beaucoup renforcé ces dernières années, avec une croissance d'environ 2-3% sur le trimestre quand le rival suisse (et ex-proie de Saint-Gobain) Sika a enregistré une progression plus limitée, à 1,7%.

Autrement, Saint-Gobain reste lesté par le recul de la construction neuve en Europe, notamment en France, tandis que la rénovation (qui représente 60% des ventes en Europe) se porte mieux.

Dans le détail, en Europe du Nord, la plupart des pays ont touché ou approché leur point bas (comme le Royaume-Uni), tandis que l'Europe de l'Est connaît une croissance de ses volumes. Dans l'Europe du Sud, à l'exception de la France, "la plupart des pays ont touché leur point bas", explique Saint-Gobain.

"Malgré une situation politique décalant de quelques trimestres l’atteinte d’un point bas, la France affiche des indicateurs avancés encourageants en termes d’encours de crédit, portés par la baisse des taux d’intérêt et l’amélioration du pouvoir d’achat immobilier des ménages", fait d'ailleurs valoir le groupe.

Un record déjà intégré par le consensus

A l'issue de ce trimestre, Saint-Gobain a légère modifié sa perspective de rentabilité. L'entreprise comptait auparavant simplement dégager une marge d'exploitation à deux chiffres. "Malgré un contexte qui reste difficile sur certains marchés, Saint-Gobain vise une nouvelle progression de la marge d’exploitation en 2024", déclare désormais le groupe.

Ce qui reviendrait donc à signer une nouvelle marge record après les 11% enregistrés en 2023. Pas forcément une énorme surprise pour le marché dans la mesure où la marge d'exploitation avait atteint 11,7% au premier semestre 2024 (contre 11,3% sur la même période de 2023). D'ailleurs Oddo BHF note que le consensus se situe déjà à 11,5%.

Selon le bureau d'études, la direction du groupe a indiqué durant la conférence téléphonique post-publication attendre une poursuite de l'amélioration séquentielle de son activité au cours des prochains trimestres.

Oddo BHF confirme son conseil à "surperformance" sur le titre, jugeant qu'il possède un important potentiel de rattrapage, en termes de valorisation, sur ses comparables boursiers.

"Lentement mais surement, les multiples de valorisation du groupe se redressent. Nous restons globalement convaincus que les changements des dernières années ne sont pas encore intégrés à leur juste valeur (green deal, profil ESG durable, pricing power fort, changement du profil du groupe via des acquisitions et nouvelles cessions emblématiques)", développe le bureau d'études.