(Cercle Finance) - A l'occasion du salon du Bourget, le groupe Safran a remporté de nombreuses commandes dans plusieurs domaines de l'aéronautique. Jean-Paul Bechat, PDG de Safran, apporte des précisions à Cercle Finance sur les retombées de ces accords et sur les perspectives du groupe.

A l'occasion du salon du Bourget, vous avez annoncé de nombreux contrats. Attendez-vous de nouveaux accords suite notamment aux commandes signées par Airbus ou Boeing ? Nous avons déjà été choisis par Boeing et Airbus lors des grandes compétitions organisées au lancement de chaque nouvel avion, donc automatiquement lorsqu'il y a de nouvelles commandes d'avions nous en obtenons des retombées positives pour nos activités dans les domaines des moteurs et des équipements. Il est toutefois difficile d'évaluer au jour le jour le chiffrage des retombées suite aux annonces d'Airbus et Boeing.

Le salon du Bourget a également été l'occasion pour la filiale CFM de dévoiler des perspectives très favorables. De telles anticipations s'appliquent-elles aux autres divisions du groupe ? CFM, notre coentreprise détenue à parts égales par General Electric et Snecma, affiche effectivement un début d'année brillant. Sur les 5 premiers mois de l'exercice nous avons enregistré une prise de commandes aussi forte que celle de l'an passé, déjà année record de toute notre histoire. Ce constat est également valable dans d'autres domaines tel que celui des turbines d'hélicoptères ou des équipements.

Ainsi, envisagez-vous de relever vos objectifs ? Nous avons récemment confirmé notre objectif de croissance du chiffre d'affaires de l'ordre de 5% et d'une progression du résultat d'exploitation supérieure à 5%. J'ajoute que nous sommes confortables avec ces objectifs. Nous pourrions ainsi modifier ces perspectives.

Cette éventuelle modification est-elle liée aux commandes récemment remportées? L'évaluation de nos objectifs est liée à l'importance de notre carnet de commandes. Or actuellement, nous battons des records de prises de commandes. Ainsi, il est évident que ces contrats qui s'étalent sur plusieurs livraisons et sur plusieurs exercices vont tirer notre chiffre d'affaires pour les années à venir. En outre, notre croissance et la qualité de notre portefeuille reposent sur la solidité de l'industrie aéronautique, elle est en très bonne santé et c'est une excellente nouvelle pour notre groupe.

Le développement des divisions aéronautiques constitue t-il une priorité pour votre groupe ? Notre objectif est de conquérir des parts de marchés dans tous les domaines. Il faut toutefois reconnaître que dans certains secteurs cet objectif est plus difficile à atteindre. Je pense en particulier aux téléphones mobiles car face aux grands groupes qui disposent de forces de ventes considérables, il nous est plus difficile de défendre nos parts de marché.

Comptez-vous apporter des changements à vos activités de télécommunication ? Des projets sont en cours. Nous avons notamment annoncé la scission de Sagem Communication en deux entités distinctes. L'objectif est de favoriser le développement de partenariats tout en mettant de l'ordre dans nos métiers car un partenaire dans une division peut également être un concurrent pour une autre activité. Ainsi, dans le domaine des téléphones mobiles, nous avons déjà noué un grand partenariat avec Sony Ericcson mais également avec Vodafone. Nous avons également annoncé des partenariats avec des marques prestigieuses telles que Porsche design.

Vous avez également cédé une usine près de Lannion. Envisagez-vous de procéder à de nouvelles opérations de ce type ? Le périmètre d'un groupe industriel tel que le notre est sans arrêt vivant. Nous étudions en permanence des opportunités d'acquisitions qui viendraient compléter notre propre portefeuille. Nous envisageons également d'éventuelles cessions d'activités qui sont orphelines dans notre groupe. Toutefois, il n'y a pas de grandes opérations de cession en cours, nous n'envisageons pas de démantèlement de notre groupe.

Certains évoquent pourtant une éventuelle cession du pôle Sagem Communication, est-ce une éventualité à prendre au sérieux ? Tout le monde nous conseille de nous désengager des télécommunications. C'est une réflexion que nous avons bien évidemment nous aussi, mais pour l'instant aucune décision n'a été prise.

Que répondez-vous aux rumeurs persistantes qui évoquent le mariage de Safran et Thales ? Une fusion avec Thales/Finmeccanica est également évoquée, il s'agit de rumeurs. Toutefois, une association de notre groupe avec Thales, pourquoi pas, c'est une option possible pour l'avenir de Safran mais nous n'avons pas de discussion en cours. Cette association peut avoir des avantages et des inconvénients. Pour l'instant notre action vise en priorité à traiter les difficultés rencontrées dans certaines des activités industrielles de Safran l'an passé. Ainsi, aujourd'hui nous sommes totalement focalisés sur les mesures à prendre pour résoudre les problèmes que nous devons traiter, que ce soit dans les télécoms ou dans les activités de défense.

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